Cette fois-ci, Thiago Silva n’aura pas de questions à se poser. A la différence des rencontres contre l’Atalanta Bergame et Leipzig, cette finale de Ligue des Champions contre le Bayern Munich sera bien le dernier match du Brésilien avec le PSG. Une rencontre historique pour boucler la boucle et partir la tête haute d’un club où il a tout donné. Mais ne comptez pas sur lui pour faire dans la nostalgie au moment de rentrer sur la pelouse du stade de la Luz, dimanche. Cette finale, c'est aussi l'occasion pour accrocher son premier grand trophée en dehors des titres nationaux.
"Si cette finale s’avère être mon dernier match, j’en serai content, promet-il sur le site du club. J’ai pu donner tout ce que je pouvais. Mais le plus important est ce qu’on fait sur le terrain."
De star à paria
Car il ne faut pas si tromper. En huit saisons dans la capitale française, Thiago Silva s’est érigé comme l’un des plus grands joueurs du club. Avant les Neymar et Mbappé, il a été la première figure de proue du nouveau projet du Qatar en 2012 avec Zlatan Ibrahimovic. Il reste le capitaine d’une génération qui a remporté 25 titres depuis son arrivée.
Malgré les avances du FC Barcelone, il a cru au projet décrit par Leonardo et a cette ambition de décrocher la Ligue des Champions. Il lui aura fallu tout ce temps mais il n’a jamais été aussi proche d’y arriver. Et d’en finir avec cette étiquette qui lui colle à la peau.
Malgré ses plus de 300 matches avec le PSG et une régularité au haut niveau, Thiago Silva a pourtant toujours été pointé du doigt lors de toutes les déconvenues européennes contre le Barça en 2017 ou Manchester United la saison dernière. Manque de caractère, de leadership, le Brésilien était le symbole de cette défaillance parisienne, les larmes de la Coupe du Monde 2014 avec le Brésil n’arrangeant pas son cas.
Leader jusqu’au bout
Mais c’est mettre un peu trop vite un grand revers de la main à la carrière d’ « O Monstro » comme il est surnommé. A la différence de Cavani ou de Meunier, l’ancien du Milan AC n’a pas hésité une seule seconde afin de "piger" deux mois de plus avec le PSG, malgré la déception de ne pas s’être vu proposer une prolongation de contrat. Mais comme toujours, son cas personnel est passé après le collectif, comme s’il sentait que cette reprise européenne allait être historique.
Les regards se portent sur le duo Mbappé - Neymar ou sur Marquinhos ? Peu importe pour le capitaine qui est redevenu ce monstre qui faisait de lui l’un, si ce n’est le meilleur défenseur du monde durant ses années milanaises. Il est le patron de la meilleure défense de la compétition (5 buts) et un mentor.
A l’image d’un grand sage, Thiago Silva, du haut de ses 35 ans, a toujours eu les bons conseils pour ses coéquipiers. Si Marquinhos est aussi épanoui aujourd’hui et qu’il a tout pour prendre la suite de son compatriote dans le vestiaire parisien, comptez sur l’ancien de la Roma pour vanter les mérites de son ainé.
Porté aux nues à son arrivée, sifflé, critiqué, Thiago Silva a l’occasion de partir la tête haute et de rester dans l’histoire de ce club où il aura tout connu. Un coup du destin après des années de vaches maigres sur la scène européenne. A jamais et pour l’éternité pour ce « Parisien à vie ».