Lisandro Lopez Bastian Schweinsteiger Lyon Bayern Munich 27042010

OL-Bayern - Dix ans après, comme un air de déjà-vu

Ce mercredi soir, à Lisbonne, l’Olympique Lyonnais va faire face à son Everest pour espérer décrocher sa première finale de Ligue des Champions. Après avoir sorti la Juventus Turin et Manchester City, les hommes de Rudi Garcia s’attaquent à un nouveau poids lourd du football européen : le Bayern Munich. Une ascension non sans périls ni craintes tant le géant bavarois a impressionné face au FC Barcelone (8-2), lors du tour précédent. Mais comme un clin d’oeil du destin, c’est une nouvelle fois le club allemand qui vient se mettre sur la route des Lyonnais pour une place en finale. Comme il y a dix ans.

Deux demies, deux coaches controversés

Malgré une décennie d’écart, ces deux demi-finales présentent malgré tout des points communs côté lyonnais. La saison 2009-2010 avait marqué un tournant dans l’histoire de l’OL. Grâce à ce parcours européen, Claude Puel s’était offert une immunité alors qu’il était de plus en plus sur la sellette.

Une bouffée d’air pour l’actuel coach stéphanois qui n’avait finalement eu que pour mérite d’instaurer un climat encore plus délétère qu’il n’y avait déjà dans la capitale des Gaules entre le coach, les supporters et la direction. 

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Puel est resté une saison de plus mais le pari de Jean-Michel Aulas d’en faire un « manager à l’anglaise » a été un échec, on ne va pas se mentir. Puel restera pourtant dans l’histoire du club lyonnais comme étant le premier coach à avoir vécu une demi-finale de la Ligue des Champions.

Garcia enfin accepté ?

Un sacré pied de nez qui n’est pas s’en rappeler la situation actuelle de Rudi Garcia. Ce n’est un secret pour personne, l’arrivée de l’ancien coach marseillais n’a pas été accueillie comme il se doit par les fans lyonnais. 

Depuis novembre, Garcia se bat donc contre l’opinion populaire en même temps qu’il doit faire ses preuves. L’impression générale dégagée par le jeu lyonnais depuis sa prise de fonction n’a pas aidé à remonter sa cote mais finalement le confinement semble avoir eu un effet positif sur le coach. 

Déterminé à montrer sa légitimité, l’ancien de la Roma a réussi à rassembler son groupe autour d’un projet commun : la Ligue des Champions. Une méthode qui avait déjà porté ses fruits à Marseille avec la Ligue Europa et fonctionne à nouveau comme l’ont montré les matches face à la Juventus et City.

« Il faut souligner le coaching de Rudi et la volonté des joueurs au moment de l’égalisation, a noté Aulas après City sur RMC Sport. Je pense que Rudi est un garçon qui fait bien son travail même si tout n’a pas été facile. »

Ce sentiment de Petit Poucet

S’ils refusent de parler de revanche, le président et le coach lyonnais savent que ce parcours européen a amené une paix sociale autour du club au moins pour quelques semaines. Un épisode à la Puel n’est pas à exclure si le jeu proposé en championnat n’est pas à la hauteur mais les scènes de liesse à Lyon au moment de la qualification pour les demies ont confirmé ce sentiment d’union. C’est désormais toute une ville qui vit par procuration à cause du coronavirus et qui veut s’installer sur le toit de l’Europe et réussir un nouvel exploit contre le Bayern Munich.

Car malgré ses performances lors des tours précédents, l’OL n’avance pas avec l’étiquette de favori comme peut l’être le PSG. Ce mercredi soir, tout le monde rêvait d’une demie entre les Bavarois et le City de Guardiola. Ce n’est d’ailleurs pas à un hasard si la presse allemande annonce que Lyon va « se faire démolir ». 

Ce sentiment de Petit Poucet, les coéquipiers d’Anthony Lopes le connaissent depuis les huitièmes et ils s’en servent. Comme en 2010 où personne ne donnait cher de la peau de l’OL face au Real Madrid de Cristiano Ronaldo et Karim Benzema. Mais c’est dans l’adversité européenne que l’OL est le meilleur. « Sous-estimé par les autres clubs ? Je ne sais pas mais ils nous attendaient sûrement pas à ce niveau, a avoué Maxwel Cornet après City. On roule notre bosse, tout en humilité, pour pouvoir faire ce genre de performance. »

Cette saison, Lyon a donc éliminé le champion d'Italie et le vice-champion d'Angleterre. Une différence par rapport à l’ère Puel où l’OL avait certes éliminé le Real en huitièmes mais avait surtout profité de la confrontation franco-française contre Bordeaux pour se hisser dans le top 4 européen. Mais aux côtés du Bayern, de l'Inter Milan et du FC Barcelone, le palmarès lyonnais faisait tâche.

Quid du Bayern ?

Finalement les points communs s’arrêtent là. Dix ans ont coulé sous les ponts entre les deux demi-finales. Les effectifs ont changé même si David Alaba et Thomas Müller étaient déjà présents à Gerland. Ivica Ollic n’est plus là mais Robert Lewandowski lui a pris la suite. Pourtant, comme en 2010, le Bayern Munich reste ce géant en mal de titre européen. 

Malgré quatre demi-finales en six ans, les Bavarois n’ont plus goûté à une finale depuis le titre acquis en 2013. Une éternité pour un club quintuple champion d’Europe qui reste sur une élimination en huitième la saison dernière. 

Lors de la double confrontation d’il y a dix ans, le Bayern n’avait plus goûté au dernier carré de C1 depuis son sacre lors de la saison 2000-2001. S’en sont suivies trois finales en quatre ans… Et si finalement, le Bayern Munich n’était pas en train de revivre le même processus qu’en 2010 ? L’OL ne l’espère pas et compte bien s’offrir un parcours de légende dans cette Ligue des Champions new-look.

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