La tension entre John Textor et Jean-Michel Aulas ne retombe pas. Plus de deux ans après le rachat de l’Olympique Lyonnais, les rancœurs resurgissent publiquement. Cette fois, l’homme d’affaires américain a choisi les médias pour régler ses comptes. En face, l’ancien patron historique du club n’a pas tardé à répondre, par l’intermédiaire de sa holding familiale, avec des mots lourds de sens et des rappels très précis.
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AFPTextor attaque frontalement Aulas
Invité sur RMC, John Textor n’a pas mâché ses mots. L’homme d’affaires américain, récemment détrôné à l’OL, a directement mis en cause Jean-Michel Aulas, l’accusant d’avoir compliqué sa prise de fonctions depuis le rachat du club. Une charge personnelle, directe, assumée.
« J’ai dû le licencier, ce qui est horrible. Et je dirais que depuis ce moment-là, chaque semaine, il a agi très durement contre nous. Il est dans cette situation étrange. Il aime le club mais il agit contre son propriétaire. Depuis deux ou trois ans, il n'y a pas une semaine sans que j'aie un problème urgent qui concerne Jean-Michel. Je n'aurais rien dû lui acheter », a lancé l’Américain.
Une déclaration brutale, prononcée dans un contexte déjà tendu autour de la gouvernance lyonnaise. Elle vise un homme encore très influent, mais aussi engagé sur un tout autre terrain.
AFPUne sortie mal vécue en pleine campagne
Jean-Michel Aulas, désormais candidat à la mairie de Lyon, n’a pas apprécié cette attaque publique. D’autant moins qu’elle cible son rôle passé à la tête de l’OL, un sujet sensible pour de nombreux supporters.
Plutôt que de répondre directement en son nom, l’ancien dirigeant a choisi une voie institutionnelle. C’est via Holnest, sa holding familiale, que la riposte est arrivée. Et le ton se révèle ferme, presque glacial.
AFPHolnest renvoie Textor à ses responsabilités
Sur LinkedIn, Holnest a publié un long message pour démonter point par point les accusations formulées par John Textor.
« Les déclarations récentes de John Textor relèvent d’une tentative de diversion et d’une présentation dénaturée des faits. Contrairement à ce qui est affirmé, l’ensemble de la situation économique et financière de l’Olympique Lyonnais, société cotée en bourse et avec des comptes certifiés, était parfaitement connu au moment de la cession. John Textor, assisté par ses banquiers d'affaires, disposait de tous les éléments d’appréciation nécessaires et a fait ses propres choix de gestion, dont il assume aujourd’hui l’entière responsabilité », a-t-il indiqué.
La holding rappelle aussi l’issue favorable des différents contentieux. « La justice a donné systématiquement raison à Holnest dans toutes les procédures engagées. Holnest prend acte des nouvelles déclarations de John Textor et en tirera, le cas échéant, toutes les conséquences de droit », a-t-on ajouté.
AFPAulas rappelle son rôle dans la survie de l’OL
Le message insiste également sur un point clé. Jean-Michel Aulas n’aurait jamais abandonné l’Olympique Lyonnais dans une situation critique. Selon Holnest, le club a tenu grâce au travail mené après son départ.
« Si l’Olympique Lyonnais a pu être préservé, c’est grâce au travail rigoureux conduit par Michele Kang et ses équipes, dont plusieurs anciens collaborateurs expérimentés de Jean-Michel Aulas. Ce travail sérieux a permis de présenter un dossier solide et crédible aux instances de contrôle, notamment à la DNCG », explique Holnest.
Avant de conclure sans détour : « Holnest ne participera pas à des polémiques personnelles. Les faits sont établis, les responsabilités connues ».
Getty ImagesLes supporters ont choisi leur camp
Dans cette guerre ouverte entre dirigeants, le public lyonnais ne semble pas hésiter. Une large partie des supporters se range du côté de Jean-Michel Aulas. Le retour médiatique de John Textor, perçu comme une opération de communication, lasse et irrite.
La DNCG, de son côté, a clairement pointé les dérives financières observées sous la présidence de l’homme d’affaires américain. Pendant ce temps, Michele Kang garde ses distances avec le tumulte. Et sur le terrain, l’OL version Paulo Fonseca avance, enfin, avec un peu plus de sérénité.

