Nasser Al-Khelaifi Luis Campos PSGGetty

Le cas Mbappé, l’imbroglio Luis Campos, les doutes de Luis Enrique... D’une saison à une autre, rien ne change au PSG

Il y a douze ans, QSI débarquait à Paris et prenait les commandes du club phare de la capitale française en remplacement de Colony Capital. Depuis, le PSG a énormément grandi, à la faveur notamment de ses nombreuses conquêtes nationales, mais la question de savoir s’il s’agit aujourd’hui d’un grand club européen demeure légitime. Car du côté du Parc des Princes, on ne fait rien comme les autres. C’est même devenu une spécialité locale.

Le PSG ou l’art de tomber toujours dans le même piège

Le PSG n’a pas encore réussi à atteindre l’objectif principal fixé par ses propriétaires, à savoir la conquête de la Ligue des Champions. Il ne s’en est d’ailleurs véritablement rapproché qu’à une seule reprise (en 2020). Mais, ce n’est pas pour cette raison qu’on manque de cataloguer cette écurie parmi les importantes du continent. Non, si Paris est encore loin de l’élite du football européen c’est parce qu’il s’évertue, année après année, à commettre les mêmes erreurs sans en jamais en tirer les enseignements qu’il faut.

L’été 2023 vient symboliser parfaitement tout ce qui va de travers chez les Franciliens. Même quand on essaye de rompre avec le passé et changer de politique, on arrive à retomber dans les mêmes travers et opérer des choix stratégiques erronés et qui s’avèrent être lourds de conséquences.

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Mbappé, un conflit gênant et qui aurait pu être évité

Il y a d’abord le cas Kylian Mbappé. La situation de l’international français vient phagocyter toute l’intersaison de l’équipe. Il faut accorder à Nasser Al-Khelaifi le mérite de ne pas vouloir céder et essayer, pour une fois, de placer l’institution au-dessus de toute individualité, peu importe ce qui en résulte. Mais, le constat à tirer c’est que ça n’a finalement aucun effet bénéfique sur le groupe et l’ambiance qui règne en son sein. A se demander même si le board ne s’est pas tiré une balle dans le pied en voulant faire preuve d’autorité plus que de coutume.

Kylian Mbappe Nasser Al-Khelaifi PSG HIC 16:9Getty

L’autre corollaire qui peut être dressé c’est que Paris ne sait manifestement pas vendre ses stars. Ou ne sait pas vendre tout court. Ça n’a jamais été son point fort sous la coupe de QSI, indépendamment du nom de directeur sportif qui était en place. Et il y en a beaucoup qui se sont succédé dans ce rôle ces dernières années. L’impasse avec Mbappé aurait très bien pu être évitée si les bonnes résolutions avaient été prises au moment opportun. Il aurait même suffi ne pas inclure certaines clauses loufoques, à même de compliquer le deal. Mais, voilà, ce club aime faire différemment, quitte à s’embrouiller et se compliquer la vie. Et le chiffre 2025 affiché au dos du maillot de Mbappé au moment de l’annonce de sa prolongation en est la meilleure illustration.

Des directeurs sportifs incompétents et des conseillers pas impliqués

La gestion d’un club de football n’est pas une tâche aisée. Et ils ne sont pas nombreux à réussir dans ce domaine sans le moindre faux-pas, a fortiori au plus haut niveau européen. Néanmoins, entre tout réussir et ne pas échouer à chaque fois il y a le juste milieu et le PSG n’est pas condamné à être le mauvais élève à chaque fois. Pourtant, les alertes ne manquent pas quand une voie erronée est empruntée. On pense notamment à la manière dont la direction délègue les affaires sportives. Entre erreurs de casting (Patrick Kluivert), mauvaise cohabitation (Antero Henrique – Luis Campos) et une assistance inédite sans engagement contractuel (Luis Campos), on aura tout vu du côté du Camp des Loges. Autant d’approximations qui inéluctablement impactent la stabilité du club, et par ricochet la bonne santé du secteur sportif.

Campos ne devrait d’ailleurs pas « survivre » à son deuxième mercato raté au sein du club. En septembre prochain, il devrait être appelé à mettre les voiles. Avancer le fait qu’il ne manquera pas à grand-monde ne serait pas un immense risque pris, mais le temps qui a été perdu en essayant de s’entêter avec ce type de collaboration sera en revanche sérieusement regretté. Et on ne parle pas de ses liens suspects avec Jorge Mendes et qui a amené l’équipe à un peu trop emprunter l’accent lusophone et ibérique. Et sans qu’il n’y ait d’incidence positive sur le rendement collectif.

Luis Enrique PSG 2023Getty

Une barre technique instable, avec une responsabilité partagée

Enfin, il y a le cas des entraineurs. Depuis Laurent Blanc, le PSG n’arrive pas à en garder un durant plus de deux ans. La moyenne a même baissé à 18 mois sur les deux derniers techniciens engagés et il se peut même que le record du mandat le plus court soit battu cet été avec Luis Enrique. L’entraineur espagnol ne supporterait plus la cacophonie en place pour ne pas dire le désordre. On lui a promis une équipe compétitive et il se rend compte que les paroles ne sont pas suivies des actes, vu que les principaux postes ciblés pour des renforts n’ont toujours pas été pourvus. Alors oui, Gonçalo Ramos et Ousmane Dembélé ont de bonnes chances d’intégrer son effectif prochainement, mais il restera le mystère Mbappé à lever.

L’a-t-on prévenu à son arrivée qu’il était possible qu’il se passe de son meilleur élément pendant la préparation, voire pendant toute une saison ? Probablement pas. Et ne pas savoir l’issue de cette histoire doit certainement le déranger beaucoup plus que l’hypothèse de devoir se séparer de l’international français. Le technicien espagnol a beau faire passer des messages publiquement sur le fait qu’il reste patient, il est évident qu’il n’a encore jamais connu un tel fonctionnement dans sa carrière. Avec un projet flou et qui change constamment, au gré des rebondissements dans le conflit qui oppose le club à sa tête de gondole. S’il rend son tablier avant même le début officiel de la saison, il sera honnêtement difficile de lui en vouloir.

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