Mbappe & PSG divorce turning sourGetty

Luis Enrique a le droit de faire reposer Mbappé, mais il doit assumer son choix et changer sa communication

Le feuilleton Mbappé n’est pas près de se terminer. Alors qu’on pensait que tout était entré dans l’ordre après le match victorieux de Ligue des Champions contre la Real Sociedad mardi dernier (2-1) voilà que Luis Enrique a remis une petite pièce dans la machine en plaçant son joueur vedette sur le banc au coup d’envoi de l’opposition contre Reims ce dimanche (1-1).

Mbappé n’a disputé que les 17 minutes de cette rencontre. C’est trop peu pour pouvoir changer le cours des évènements, même s’il s’est plutôt mis en évidence en signant deux frappes dangereuses. Le constat à tirer c’est que son temps de jeu en championnat fond comme la neige au soleil. En plus de ne pas avoir disputé un seul match de Ligue 1 dans son intégralité depuis le 2 février dernier (contre Strasbourg), il vient d’enchainer une troisième rencontre de suite sans but marqué. Cela ne lui était plus arrivé depuis fin septembre – mi octobre derniers.

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    Un doublé puis un retour sur le banc pour Mbappé

    Evidemment, le premier responsable de cette situation c’est Luis Enrique. L’entraineur parisien continue de considérer sa star comme n’importe quel autre joueur de son effectif lors de ses sorties domestiques. Il a parfaitement le droit de le faire, et la belle entrée de l’international français à l’Anoeta a laissé supposer que cela pouvait même être une bonne chose. Néanmoins, le technicien espagnol gagnerait à être plus transparent dans sa communication. Ou plus honnête, c’est selon.

    Au début, pour justifier le fait qu’il n’utilisait plus autant Mbappé qu’avant, Luis Enrique a brandi l’excuse d’une saison à venir à préparer. Au passage, il s’est même permis de promettre que l’équipe parisienne sera plus forte une fois que son numéro 7 actuel aura quitter les lieux. Mais, cette explication n’a pas convaincu grand monde. Surtout, elle a valu à l’ancien sélectionneur de la Roja de fortes critiques. Habib Beye, le consultant vedette de Canal+, est celui qui s’est montré le plus virulent à son encontre dans son analyse.

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    Luis Enrique ne cherche plus le conflit mais...

    Le coach ibérique n’a pas été persuasif. Parce qu’à travers sa posture, ils ont été nombreux à déceler un interventionnisme extérieur. A partir du moment où Mbappé a acté son départ à la fin de la saison, il a perdu tous les privilèges que lui conféraient son statut de star. Il était devenu évident que Nasser Al-Khelaifi s’est détourné de lui. Pis, il y avait cette impression qu’il lui faisait payer son choix de rallier la Casa Blanca. Un traitement qui a scandalisé notamment David Ginola, une ancienne idole du Parc et qui sait très bien ce que c’est de vouloir quitter Paris sans l’aval de la hiérarchie. Mickael Landreau, un autre ancien du PSG, a aussi fait part de son désaccord par rapport à cette manière de faire. « Il faut respecter un joueur en fin de contrat ou un coach en fin de contrat, sinon il fallait négocier avant. Ils devraient se dire qu'on a eu de la chance d’avoir le meilleur joueur du monde avec nous et qu'il faut bien finir l’histoire ».

    Depuis que Mbappé a apporté sa réponse sur le terrain, avec cette performance majuscule en terre basque, Luis Enrique a un peu arrondi ses ongles. On peut aussi imaginer que la discussion qu’il a eue en face à face avec l’ancien monégasque, juste après la soirée à Louis II, a également contribué à apaiser les tensions. Néanmoins, ce n’est pas pour autant que le coach parisien dit la vérité sur les raisons qui l’amènent à reléguer de plus en plus fréquemment son génie sur le banc.

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    Un manque de transparence et de sincérité

    Dimanche, après le faux-pas contre Reims, il s’est contenté de rappeler que « Mbappé était le meilleur joueur du monde » quand on lui a demandé d’éclairer l’opinion publique sur son choix. C’était son droit de répondre ainsi, comme il l’a précisé à son interlocuteur, mais sa langue n’aurait pas été écorchée s’il avait été sincère sur ses intentions. Lesquelles sont pourtant claires : ménager son meilleur élément en vue des grands rendez-vous de fin de saison. « Il devrait juste assumer », a fait remarquer Ludovic Obraniak, le consultant de Prime Vidéo.

    Prendre soin de Mbappé dans l’optique des affiches importantes en C1 et en Coupe de France est parfaitement sensé, surtout lorsqu’on sait que le championnat est aujourd’hui quasiment plié. D’autres coaches au fort caractère et sachant se montrer préventifs auraient peut-être aussi agi de la sorte. Une gestion validée par l’ancien champion du monde Robert Pirès. « Quand on fait l'analyse de ce qui se passe, le championnat est plié. Ils peuvent gérer cette fin de saison. L’objectif numéro c'est la C1. Quand vous avez Mbappé, et quand on sait qu'il peut être décisif dans cette compétition, c'est normal de bien le gérer. Il va être le meilleur, même en jouant moins en championnat. Je n’ai aucun doute là-dessus. Il est professionnel », a-t-il confié.

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    Il faut éviter de remettre le feu aux poudres

    Alors pourquoi jouer au chat et à la souris ? Pourquoi ne pas être clair et franc dans sa communication ? Ça évitera des non-dits. Et ça épargnera aussi au clan Mbappé des inquiétudes, car c’est bien ce qui est en train de se passer si l’on en croit les derniers bruits qui circulent. Fayza Lamari, la maman de la star française, aurait exprimé son mécontentement ce dimanche et un regain de tension aurait été constaté entre les deux parties.

    Il ne fait aucun doute que Luis Enrique saura dresser Mbappé dans le sens du poil pour éviter de le « perdre ». Il sait que c’est dans son intérêt et celui du club que le champion du monde 2018 soit dans les meilleures prédispositions mentales lors de la dernière ligne droite de l’exercice. « Je suis sûr qu’entre eux la communication est bonne », a estimé Pirès. Dans ce cas, autant jouer carte sur table et éviter les polémiques inutiles. A moins que cela ne lui plaise de préserver le mystère et faire en sorte que l’on parle aussi bien de l’actualité dans les coulisses que celle du terrain. Dans ce cas, il faudra faire attention car c’est un jeu dangereux et il n’est pas certain qu’il en sorte gagnant.