L’affaire Negreira continue de secouer le football espagnol. Ce vendredi, après Joan Laporta, deux figures majeures de l’histoire récente du FC Barcelone se sont présentées devant la juge chargée d’instruire ce dossier sensible : Luis Enrique et Ernesto Valverde. Leurs témoignages, désormais rendus publics par les médias espagnols, apportent un éclairage précis sur le rôle supposé des entraîneurs dans ce scandale arbitral présumé.
AFP
AFPLuis Enrique et Valverde entendus par la juge
Dans le cadre de l’enquête dite « Negreira », la justice espagnole a souhaité entendre les anciens techniciens du Barça, dont les périodes d’exercice coïncident avec les années concernées par les paiements suspects. Luis Enrique a dirigé la réserve du club catalan entre 2008 et 2011, avant de prendre en main l’équipe première de 2014 à 2017. Ernesto Valverde, lui, a occupé le banc barcelonais de 2017 à 2020.
Ces auditions se sont déroulées vendredi, juste après celle du président Joan Laporta. Ce lundi, les émissions El Larguero sur la SER et El Chiringuito sur Mega ont diffusé les enregistrements audio de ces échanges, très attendus dans un dossier qui continue de faire grand bruit.
AFPAucun rapport arbitral utilisé par les entraîneurs
Au cœur de l’affaire, une question centrale : l’existence de rapports d’arbitrage transmis au club et leur éventuelle utilisation sportive. Joan Laporta a confirmé que de tels documents avaient bien circulé au sein du département sportif. Pourtant, les deux entraîneurs assurent ne jamais y avoir eu accès.
Ernesto Valverde s’est montré catégorique. « Je ne les ai ni demandés ni reçus. Je n’y ai jamais eu accès car je ne les utilise pas dans le cadre de mon travail ». Même fermeté du côté de Luis Enrique, aujourd’hui entraîneur du PSG : « Pendant les six années où j'ai été entraîneur, personne ne m'a montré les rapports. Ni moi, ni aucun membre de mon staff ».
AFPValverde détaille ses méthodes de travail
L’ancien coach du Barça a même pris le temps de contextualiser ses propos, en évoquant son expérience actuelle à l’Athletic Bilbao. « Je ne les ai jamais utilisés. Cette option est généralement disponible dans les clubs. Elle existe à l’Athletic Bilbao. Elle existait peut-être au Barça. Je ne l’ai ni demandée ni souhaitée. Mon adjoint les reçoit ici à Bilbao, mais je n’en avais ni connaissance ni l’envie », a-t-il ajouté.
Une précision qui vise à démontrer une ligne de conduite constante, indépendamment du club entraîné. Pour Valverde comme pour Luis Enrique, les décisions arbitrales n’entraient pas dans leur préparation sportive.
EFEUne enquête aux enjeux colossaux
Pour rappel, le parquet espagnol a ouvert une enquête préliminaire au printemps 2022. Elle porte sur des paiements présumés de plus de 7,3 millions d’euros versés par le FC Barcelone et certains de ses anciens dirigeants à José María Enríquez Negreira, ancien vice-président du Comité technique des arbitres, entre 2001 et 2018.
L’objectif de la justice reste clair : déterminer si ces sommes ont pu influencer, directement ou indirectement, l’arbitrage et la compétition. Le club catalan conteste toute malversation, affirmant que ces paiements concernaient uniquement des rapports destinés à conseiller le Barça sur des questions arbitrales.
AFPUn dossier loin d’être refermé
Les déclarations de Luis Enrique et d’Ernesto Valverde ne suffisent pas à clore l’affaire Negreira. Elles ajoutent toutefois une pièce importante au puzzle judiciaire. La suite de l’instruction dira si ces témoignages pèseront dans la balance ou si de nouvelles révélations viendront encore assombrir ce dossier hors norme.

