Un arbitre suspendu pour avoir critiqué l’arbitrage du match Auxerre-OM

Le 22 février dernier, Auxerre s’imposait face à l’Olympique de Marseille (3-0) dans une rencontre marquée par plusieurs décisions arbitrales controversées. Jérémy Stinat, en charge du match, avait notamment expulsé le défenseur phocéen Cornelius, un fait de jeu qui avait suscité de nombreuses réactions. À l’issue de la rencontre, Pablo Longoria, président de l’OM, n’avait pas mâché ses mots en évoquant une possible « corruption ».

Un mois plus tard, la polémique se poursuit avec une décision disciplinaire qui fait grand bruit. Un arbitre amateur du district de l’Aveyron, Cyril Bernard, a été suspendu pour avoir critiqué l’arbitrage du match sur les réseaux sociaux.

L’arbitre amateur n’a pas hésité à exprimer son indignation sur les réseaux sociaux après le match.

« La France entière a vu que le match de M. Stinat était indigne d’un arbitre professionnel. Des comportements plus que limites existent déjà dans les instances au niveau amateur… Il serait grand temps que toute cette hypocrisie cesse ! Ce que nous devons craindre dans le monde amateur, c’est que les arbitres soient dégoûtés de toute cette hypocrisie entre les instances et arrêtent l’arbitrage ! »

Des propos jugés inacceptables par la commission de discipline de son district, qui a décidé de le suspendre pendant quatre mois à compter du 18 mars. En parallèle, une amende de 180 euros a été infligée à l’arbitre du club d’Olemps.

Contacté par Centre-Presse Aveyron, Cyril Bernard s’est expliqué sur cette sanction, soulignant qu’il souhaitait simplement dénoncer des dysfonctionnements dans l’arbitrage.

« On me reproche d’avoir critiqué un arbitre de Ligue 1 et les instances. Mais la commission s’est appuyée aussi sur mon courrier d’explications pour me sanctionner. Alors que je voulais parler des choses qui me dérangent. J’ai certainement dit des choses qui peuvent déranger ».

Face à cette sanction sévère, il a fait savoir qu’il ne reprendrait plus jamais l’arbitrage. Une décision qui pose des questions sur la liberté de parole des arbitres et le traitement réservé aux officiels évoluant dans les divisions inférieures.

L’affaire Cyril Bernard met en lumière les tensions autour de l’arbitrage en France, notamment dans le monde amateur. Cette suspension soulève des interrogations sur les limites du droit d’expression des arbitres et la manière dont les instances encadrent les critiques internes. Une situation qui pourrait décourager de nombreux jeunes officiels à poursuivre leur engagement dans l’arbitrage.