Dimanche soir, au Vélodrome, l’Olympique de Marseille a dominé l’AS Monaco (1-0). Un succès précieux, mais un choix fort a marqué les esprits. Une fois encore, Roberto De Zerbi a laissé son capitaine Leonardo Balerdi sur le banc au coup d’envoi, malgré un joueur disponible. Une décision loin d’être anodine.
Getty Images Sport
Getty Images SportUn deuxième avertissement en moins d’une semaine
Pour la deuxième fois en six jours, Leonardo Balerdi a débuté une rencontre sur le banc marseillais. Déjà, mardi, lors du déplacement sur la pelouse de l’Union Saint-Gilloise en Ligue des champions (victoire 2-3), le défenseur argentin n’avait pas figuré dans le onze de départ. Face à Monaco, dimanche, même scénario.
Pourtant, le joueur de 26 ans se trouvait en pleine possession de ses moyens. Aucun pépin physique, aucune alerte médicale. Roberto De Zerbi a simplement choisi de s’en passer au coup d’envoi, préférant envoyer un message clair à l’un de ses cadres.
AFPDe Zerbi assume un choix fort
Interrogé après la rencontre contre Monaco, l’entraîneur italien n’a pas esquivé le sujet. Bien au contraire. Il a tenu à expliquer sa décision avec franchise, sans détour.
« Leo était bien physiquement. Ça me déplait de le laisser sur le banc parce que je l’aime beaucoup. Ça arrive, il nous a beaucoup donné mais je suis le coach et je dois décider de la composition. Je prends mes responsabilités. Il sait pourquoi, il doit passer un pallier, faire un pas en avant encore plus grand. Il doit décider s’il veut être un très, très grand joueur – et il en est capable avec son potentiel – ou bien s’il veut rester un grand joueur mais qui, selon moi, a encore une grande marge de progression avec et sans ballon, et du point de vue mental », a-t-il déclaré.
Des mots lourds de sens. De Zerbi ne remet pas en cause l’importance de Balerdi, mais attend davantage. Plus d’exigence. Plus de constance. Plus de leadership sur la durée.
Getty ImagesUne entrée en jeu révélatrice contre Monaco
Dimanche, l’international argentin, fort de 11 sélections, a fini par entrer en jeu. À la 58e minute, il a remplacé Igor Paixão, dans le cadre d’un ajustement tactique décidé par le coach marseillais. Une entrée dans un contexte tendu, avec un OM cherchant à verrouiller son court avantage.
Quelques jours plus tôt, contre l’Union Saint-Gilloise, Balerdi avait déjà quitté le banc… mais à la pause, en remplacement de Timothy Weah. Deux scénarios différents, une même logique : pousser le joueur à réagir.
AFPUne exigence qui touche tout l’effectif
Leonardo Balerdi n’est pas un cas isolé. Roberto De Zerbi applique la même rigueur à l’ensemble de son groupe. Même Geronimo Rulli, pourtant décisif dimanche avec plusieurs arrêts importants, se retrouve concerné par cette exigence permanente.
« Ils (les points qu’il rapporte à l'équipe, Ndlr) sont bien visibles mais par exemple, Geronimo - qui fait de très bonnes choses comme l’an dernier – peut encore s’améliorer sur la première sortie du ballon. Comme Nayef (Aguerd), Emerson, les milieux de terrain… Le problème est que nous avons peu de temps pour s’entraîner, on joue toujours. Je viens de Brescia, une ville de travailleurs où les gens croient au travail. Si tu travailles, tu progresses mais nous, on travaille peu, pas parce qu’on ne veut pas mais parce qu’on a peu de temps. Des joueurs sont arrivés en fin de mercato mais nous avons trop peu travaillé pour pouvoir nous améliorer sur certaines phases de jeu », a ajouté De Zerbi.
AFPUn message clair pour la suite
À Marseille, le statut ne protège personne. Pas même le capitaine. De Zerbi réclame un pas supplémentaire, sur le terrain comme dans la tête. Leonardo Balerdi sait désormais ce que son coach attend. La réponse viendra, ou non, sur le rectangle vert.

