Lors de la 16e journée de Liga dimanche soir, le Real Madrid a gagné à Alavés (1-2). Un succès important au classement, mais éclipsé par une colère noire. Le penalty refusé à Vinicius Junior a provoqué une déferlante verbale sans précédent, de la pelouse jusqu’aux studios de Real Madrid TV.
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Getty Images SportUne décision qui met le feu aux poudres
Sur la pelouse d’Alavés, les Merengue ont assuré l’essentiel. Deux buts, trois points, et un peu d’air au classement. Pourtant, au coup de sifflet final, personne ne parlait du score. Tous les regards se tournaient vers une action précise, survenue en fin de match, lorsque Vinicius Junior s’est écroulé dans la surface sans obtenir le penalty qu’il réclamait.
L’arbitre principal, Victor Garcia Verdura, n’a rien sifflé. La VAR non plus. Une décision qui a immédiatement mis le feu au banc madrilène, puis aux couloirs du stade, avant de se propager sur les ondes de la chaîne officielle du club.
Getty Images SportVinicius et Xabi Alonso montent au créneau
À chaud, Vinicius Junior n’a pas cherché à arrondir les angles. Furieux, le Brésilien a lâché une phrase lourde de sens : « C'est un penalty évident, il ne siffle pas parce que c'était moi ». Une sortie directe, presque désabusée, qui résume le sentiment d’injustice ressenti par le joueur.
En conférence de presse, Xabi Alonso a soutenu son ailier sans détour. Le technicien madrilène a pointé l’inaction de l’assistance vidéo, dans un climat déjà explosif autour de l’arbitrage espagnol. « Ce qui ne me surprend pas, c'est qu'ils ne fassent pas appel à la VAR. Vous voyez ce que je veux dire... » Une phrase lâchée calmement, mais chargée d’arrière-pensées.
Getty Images SportReal Madrid TV dérape en direct
Si les déclarations des acteurs du match ont marqué les esprits, celles des commentateurs de Real Madrid TV ont franchi un cap. Dès la rencontre en cours, la chaîne officielle du club a multiplié les attaques frontales contre l’arbitrage, avec un ton rarement entendu sur un média institutionnel.
Les journalistes madrilènes ont d’abord insisté sur l’identité de l’arbitre principal, Victor Garcia Verdura, rappelant qu’il est catalan. Un fait réel, utilisé comme argument pour remettre en cause son impartialité. Ils ont également souligné qu’il avait été désigné pour arbitrer le Trophée Gamper à l’été 2024 face à Monaco, un détail présenté comme révélateur.
Getty Images SportLe spectre de la finale de la Coupe du Roi
La charge ne s’est pas arrêtée là. Très vite, les commentateurs ont ciblé l’arbitre VAR, Pablo Gonzalez Fuertes. Un nom déjà au cœur d’une énorme polémique en avril dernier, lors de la finale de la Coupe du Roi. À l’époque, le Real Madrid avait publié un communiqué incendiaire pour dénoncer des propos jugés "inadmissibles" de la part des arbitres.
Quelques heures avant cette finale, Pablo Gonzalez Fuertes et l’arbitre principal s’étaient montrés émus en conférence de presse, dénonçant les pressions subies, notamment via Real Madrid TV. L’arbitre VAR avait alors déclaré : « Nous n'allons pas continuer à tolérer ce qui se passe. Vous en saurez bientôt plus. Nous allons écrire l'histoire, car nous n'allons pas continuer à subir ce que nous subissons ».
Dimanche, cette phrase est revenue comme un boomerang.
Getty Images SportL’affaire Negreira remise sur la table
Dans un dérapage encore plus grave, Real Madrid TV a ravivé l’affaire Negreira, dans laquelle le FC Barcelone se trouve accusé de délit de corruption. Les propos tenus à l’antenne n’ont laissé place à aucune ambiguïté.
« C'est la Liga Negreira dégoûtante, le Real concourt avec les bras liés et il doit très bien jouer pour être compétitif. C'est journée après journée. C'est retentissant. Le problème, ce ne sont pas les vidéos de Real Madrid TV, c'est un mensonge. Ce n'est pas une question d'intensité, à cette vitesse le moindre contact te fait tomber. Ce n'est pas une erreur humaine. Ça a un autre nom. C'est une décision claire : il n'y a pas penalty parce que Garcia Verdura et Gonzalez Fuertes ne le veulent pas. Les héritiers de Negreira sont toujours là et ils abusent de leur pouvoir », ont déclaré les journalistes madrilènes.
Des accusations frontales, lourdes, qui placent directement la Liga sous pression.
AFPUne VAR accusée de sabotage
La critique la plus virulente a visé l’absence de recours à l’écran. Les commentateurs n’ont pas compris pourquoi l’arbitre principal n’a jamais été appelé à revoir les images.
« C'était tellement culotté, tellement clair, tellement évident, tellement mesquin, tellement sans vergogne... Surtout de la part de celui à la VAR. Gonzalez Fuertes a dit qu'ils alleint écrire l'histoire et nous en souffrons depuis le début de la saison. Ils abusent de leur pouvoir d'une manière tellement grossière avec le Real, les images sont là et elles ne laissent pas de doute. Un seul ralenti aurait suffi, le penalty était indiscutable », ajoute-t-on.
AFPUne attaque finale d’une rare violence
La fin du match n’a rien apaisé. Bien au contraire. Real Madrid TV a réclamé des sanctions immédiates contre l’arbitre VAR.
« La VAR a complètement failli à sa mission. Gonzalez Fuertes ne peut plus arbitrer, il doit être suspendu, ça aurait dû être le cas depuis la finale de la Coupe du roi. Il n'y a pas de mot pour décrire ce qu'il a fait. Après, il ira pleurer en se faisant passer pour la victime. C'est une manque de respect envers la locomotive du football espagnol, vénérée dans tous les pays du monde sauf ici, où elle est maltraitée ».
Une référence directe, et très maladroite, aux larmes des arbitres avant la finale d’avril.
Avec cette sortie d’une rare virulence, le Real Madrid ne cache plus rien. Le club, ses joueurs et sa chaîne officielle livrent désormais un bras de fer public contre la Liga et son arbitrage. Reste à savoir si cette escalade verbale entraînera une réponse disciplinaire… ou un nouveau silence assourdissant.



