Le sursis est accordé, mais la menace plane toujours. À Vitoria, dans le froid de Mendizorroza, Xabi Alonso a peut-être sauvé sa tête sur le banc du Real Madrid grâce à une victoire étriquée et souffreteuse (1-2). Au bord du précipice après deux revers consécutifs et une avalanche de blessures (neuf absents !), le technicien basque a vu ses joueurs lui offrir une bouffée d'oxygène vitale, à défaut d'un grand match. Le Real respire, mais il tousse encore beaucoup.
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Getty Images SportMbappé, l'éclair dans la grisaille
Avec un onze bricolé où le jeune Valdepeñas débutait à gauche, le Real a d'abord fait illusion. Vingt minutes de domination stérile avant que la lumière ne jaillisse, comme souvent, du talent pur. Sur une transition éclair initiée par Rodrygo et relayée par un bon Bellingham, Kylian Mbappé prenait de vitesse Tenaglia pour fusiller Sivera (24e). 0-1. Un classique du genre. Mais ce Real est fragile. Courtois a dû sauver les siens... avec le visage, sur une frappe à bout portant d'Ibáñez juste avant la pause, pour éviter une égalisation méritée.
Getty Images SportCarlos Vicente réveille les doutes
La seconde période a confirmé la fébrilité ambiante. Le Real a reculé, s'est éteint, et a fini par craquer. L'entrée de Carlos Vicente a tout changé pour Alavés. Sur son premier ballon, l'ailier profitait de l'apathie madrilène pour ajuster Courtois et égaliser logiquement (68e). Le spectre d'une nouvelle déconvenue, synonyme de licenciement probable pour Alonso, rôdait alors dangereusement au-dessus de la pelouse. Alavés poussait, le Real tanguait.
AFPRodrygo et Vinicius, le sursaut salvateur
C'est au bord du K.O. que le Real a trouvé les ressources pour survivre. Vinicius, fantomatique jusque-là, sortait de sa boîte pour une accélération fulgurante côté gauche. Son centre trouvait Rodrygo, esseulé dans la surface, qui ne tremblait pas pour redonner l'avantage aux siens (76e). 1-2. Un but "oxygène", un but de survie.
AFPUne victoire qui ne guérit rien
La fin de match fut une longue souffrance, marquée par un penalty oublié sur Vinicius et un bricolage tactique de Xabi Alonso pour tenir le score. Mais l'essentiel est là : les trois points. Le Real reste en vie, à distance respectable du Barça, et son entraîneur gagne un peu de temps. Mais ce succès en terre basque ressemble plus à un pansement sur une jambe de bois qu'à une véritable guérison. Le patient madrilène est toujours en convalescence, et son docteur reste en liberté conditionnelle.



