Le dossier du Parc des Princes semblait figé depuis des années, presque coincé dans un bras de fer politique à répétition. Le PSG voulait acheter son stade, la Ville de Paris refusait catégoriquement toute idée de vente, et les positions paraissaient gravées dans la roche. Mais le paysage vient de trembler. Pour la première fois, un candidat crédible à la mairie ouvre franchement la porte à une cession du Parc au club parisien. Une annonce qui change tout et pourrait débloquer un feuilleton interminable, à l’heure où les propriétaires qataris cherchent une solution claire et durable.
Getty Images
AFPUn feuilleton politique qui traîne depuis trois ans
Depuis plus de trois ans, le PSG cogne à la porte de la mairie pour obtenir ce qu’il juge essentiel à son développement : devenir propriétaire du Parc des Princes. Le club estime que l’enceinte doit évoluer pour suivre l’ambition sportive et commerciale voulue par QSI. Mais rénover un stade qui ne lui appartient pas coûte cher et freine depuis longtemps les projets du Qatar.
Les dirigeants parisiens répètent que leur investissement massif depuis 2011 n’a aucun sens si le club reste locataire sans jamais contrôler son outil principal. Entre les travaux, la gestion du site et la valorisation future, le manque de maîtrise sur l’enceinte agace profondément Doha. Pourtant, Anne Hidalgo n’a jamais vacillé dans sa position : hors de question de céder un lieu symbolique, encore moins à des fonds étrangers.
AFPLe refus catégorique d’Anne Hidalgo : un argument patrimonial
La maire de Paris a souvent justifié son blocage par une vision patrimoniale. Selon elle, la capitale compte déjà suffisamment de sites détenus par des investisseurs étrangers. De grands hôtels, des immeubles entiers, des maisons historiques et plusieurs commerces de prestige sont déjà contrôlés par des capitaux venus de l’extérieur. Elle considère donc le Parc des Princes comme l’une des dernières grandes infrastructures sportives “intouchables”.
La position ferme de la mairie a fini par irriter Nasser Al-Khelaïfi. Devant l’obstacle posé par Hidalgo, le président du PSG a étudié des alternatives radicales. L’une d’elles : construire un nouveau stade en partant d’un terrain vierge, à Poissy ou à Massy. Un chantier colossal qui demanderait une décennie.
Mais ce plan extrême n’a jamais totalement convaincu. Ni les supporters. Ni les élus franciliens. Ni même les investisseurs, qui savent qu’un stade loin de Paris signifie une perte d’attractivité.
AFPEmmanuel Grégoire surprend tout le monde et ouvre la porte
Le débat rebondit aujourd’hui grâce à Emmanuel Grégoire, ancien bras droit d’Anne Hidalgo et désormais candidat déclaré pour l’élection municipale de 2026. Contre toute attente, il prend le contrepied de sa mentor politique.
Dans un entretien accordé à L’Équipe, il affirme : « Sur le plan juridico-financier, je souhaite proposer deux options au vote du Conseil de Paris. Donc oui, Maire, la vente est une option que je proposerai au Conseil de Paris. Peu importe la forme juridique que cela prendra, je suis certain que nous arriverons à notre objectif commun : que le PSG reste au Parc. On peut préserver l’âme du Parc, rendre la Porte de Saint-Cloud plus respirable et permettre au PSG de rêver plus grand, en restant à Paris ; Et tout ça, dès 2026 ».
Cette déclaration renverse totalement le rapport de force. Grégoire évoque même deux pistes : une vente directe ou une location-fiducie extrêmement longue. Autrement dit, une solution hybride qui offrirait au PSG les pleins droits d’exploitation sans que la Ville ne renonce totalement à son patrimoine.
Ce projet reprend également une idée déjà évoquée il y a plusieurs années : un “PSG Land”, avec espaces verts, zones de loisirs et recouvrement du périphérique entre la Porte d’Auteuil et la Porte de Saint-Cloud. Un concept pensé pour redessiner tout le quartier et donner un souffle nouveau au Parc.
@PSG_inside, XUn optimisme prudent pour QSI : rien n’est gagné
Malgré l’ouverture politique, la prudence domine désormais du côté du Qatar. Trop d’annonces ont conduit à des impasses ces dernières années pour que le club se laisse emporter par l’enthousiasme.
Les dirigeants savent que la mairie cherchera à verrouiller l’opération sur le plan juridique. La Ville voudra s’assurer que, si un jour QSI revend le PSG, le Parc ne se transforme pas en centre commercial, en salle de spectacle permanente ou en lieu d’exploitation totalement éloigné du football. La question du prix complique aussi le dossier : les deux camps s’étaient déjà écharpés verbalement sur la valeur réelle du stade.
Rien ne garantit donc que la cession se fera rapidement. Mais une chose est claire : pour la première fois, l’avenir du Parc s’ouvre.

