La finale de la Coupe intercontinentale a laissé des traces. Pas seulement au tableau d’affichage. Mercredi, au terme d’un duel étouffant entre le PSG et Flamengo, Matvey Safonov a imposé sa loi lors de la séance de tirs au but. Une démonstration qui a visiblement marqué les esprits, à commencer par celui de Filipe Luiz.
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IMAGO / NurPhotoUn scénario écrit au bout des gants
Le match s’est achevé sur un score de parité (1-1), sans véritable vainqueur au terme du temps réglementaire et des prolongations. Puis est venue l’épreuve reine, celle où les gardiens changent le destin d’une finale. Safonov n’a pas tremblé. Le portier parisien a repoussé quatre tentatives adverses lors de la séance, ne cédant que face à la frappe puissante de Nicolas de la Cruz.
Ensuite, plus rien ne passe. Saul Niguez, Pedro, Léo Pereira, Luiz Araujo. Tous voient leurs espoirs s’éteindre face à un gardien russe dans un état de grâce total. Le PSG s’impose (2 t.a.b. à 1) et soulève une nouvelle coupe, devenant ainsi le premier club français à soulever ce trophée.
Getty Images SportFilipe Luís bluffé par Safonov
Sur le banc brésilien, Filipe Luís observe, incrédule. Après la rencontre, l’entraîneur de Flamengo ne cache ni sa frustration ni son admiration. Ses mots résonnent comme un hommage appuyé au dernier rempart parisien.
« Les gardiens, les analystes et les entraîneurs étudient et se transmettent les informations. Le gardien du PSG a sans doute très bien étudié. Le temps d’arrêt sur le penalty de Pedro, son placement au centre pour celui de Léo... on dirait qu’il a observé notre entraînement d'hier. Vraiment admirable. Félicitations à Paris, qui n'a pas remporté le championnat uniquement aux tirs au but. Ils ont réalisé une saison fantastique et l'ont mérité. Je préfère féliciter Paris et son gardien qui a arrêté tous ces tirs au but et a permis à son équipe de devenir championne », a déclaré le technicien brésilien.
Un discours lucide. Sans détour. Et surtout sans amertume excessive.
AFPLa douleur d’un titre effleuré
L’ancien défenseur passé par le Real Madrid Castilla et l’Atlético de Madrid refuse de s’attarder sur les regrets, même si la déception reste vive. Flamengo a touché le trophée du doigt. Il le reconnaît, avec une sincérité rare à ce niveau. « Choix, décisions, s'il saute de l'autre côté, le ballon entre », a-t-il souligné, avant de poursuivre.
Pour Filipe Luís, atteindre cette séance face au PSG constitue déjà une performance. Il souligne la maîtrise parisienne, dès l’entame du match, et la capacité du champion d’Europe à imposer son tempo.
« C'était un véritable exploit d'atteindre les tirs au but face à cette équipe, qui a imposé son rythme dès le début du match et nous a posé des difficultés. Eux aussi ont essayé de jouer constamment. Ils ne se sont pas dérobés. Ensuite, leurs variations tactiques nous ont compliqué la tâche. Nous n'avons pas réussi à les percer. Alex Sandro, Varela, Plata et les milieux de terrain ont réalisé une performance impeccable, ces derniers étant déjà à bout de souffle à la 60e minute. Peu importe l'intensité de notre pressing, ils nous repoussent dans leur propre surface. Je n'ai aucun problème à admettre qu'ils sont très bons. Au contraire, je les admire quand je les vois jouer de mes propres yeux », a-t-il poursuivi.
Getty Images SportUne défaite, mais un immense respect
Pour Filipe Luís, cette finale marque un tournant personnel. Sa première défaite en finale avec ce groupe. Et face à un adversaire hors norme.
« C'était ma première défaite en finale en tant qu'entraîneur avec ce groupe. Non pas contre un rival, mais contre le PSG de Luis Enrique, sextuple champion: Ligue des Champions, Coupe de France, Supercoupe d'Europe et maintenant Coupe intercontinentale. Une équipe qui joue de façon fantastique, avec le meilleur entraîneur et Ballon d'Or. Je tiens à les féliciter pour leur parcours et pour leur entraîneur. Nous avons réussi à emmener le match aux tirs au but ; nous étions tout près. Un jour, une équipe sud-américaine l'emportera. Mais le niveau des Européens… Et les entraîneurs de l'élite sont incroyables », a conclu le coach.
À Doha, Safonov a gagné bien plus qu’un trophée. Il a gagné le respect d’un grand d’Europe… et d’Amérique du Sud.

