Equipe de France : Quand Deschamps veut s’inspirer du PSG pour battre l’Allemagne

Le sélectionneur tricolore n’a pas fait durer le suspense : l’équipe alignée dimanche ne ressemblera pas en tous points à celle qui a affronté la Roja. Le calendrier resserré entre les deux matchs, l’état physique de certains joueurs et l’intérêt relatif du match pour la troisième place ont dicté sa réflexion. Il n’hésite pas :

« Enjeu minime du match ? C'est vous qui le dites. Certains joueurs ne sont pas dans les meilleures conditions. On a trop peu de temps entre les deux matchs. Il y aura beaucoup de changements », a expliqué le sélectionneur national.

La fatigue et les bobos accumulés rendent les ajustements inévitables. Et cette gestion pourrait même toucher un poste rarement concerné par la rotation...

Mike Maignan, titulaire contre l’Espagne, pourrait bien céder sa place contre les Allemands. Deschamps a reconnu qu’un changement dans les buts restait envisageable, selon la récupération de son portier. Rien d’arrêté, mais les portes sont ouvertes :

« Changer de gardien ? A voir. A voir comment Mike est, comment il se sent. Ça reste dans le domaine du possible. Pas pris de décision encore, il y a peu de temps. Evidemment que ça peut être aussi le cas en ce qui concerne le poste de gardien. Si Mike a besoin de souffler ou pas... Je n'ai pas encore ces éléments ».

Une décision de dernière minute, donc, en fonction des sensations du joueur. Deschamps gère au plus près, en bon stratège.

Le coach français n’a pas cherché à embellir la réalité. Ce France-Allemagne n’a pas la saveur d’une finale. Pourtant, pas question de le galvauder. Il insiste sur l’importance de l’attitude des joueurs, qui doivent honorer le maillot sur la pelouse :

« Je ne vous cache pas que l'intérêt est quand même relatif. Ce match est là, on va le jouer... C'est l'Allemagne. Les joueurs quand ils sont sur le terrain, ont intérêt à donner le maximum. Cela servira à moi et à mon staff, mais en tenant compte de la situation bien spécifique ».

Des propos lucides, mais empreints de sérieux. Pour Deschamps, ce rendez-vous reste une étape utile dans la construction de son groupe.

Face aux questions sur ses options en attaque, Deschamps a reconnu disposer d’une richesse offensive intéressante. Même s’il ne pourra pas offrir du temps de jeu à tout le monde, il n’écarte pas l’idée de donner leur chance à plusieurs jeunes joueurs talentueux :

« Il y a des joueurs avec des potentiels intéressants. Ils ne pourront pas tous jouer. Mais je ne me suis jamais privé des joueurs offensifs. On a eu énormément d'occasions contre l'Espagne, on a su marquer quatre buts mais on a aussi pris cinq buts. Après, c’est une question d’équilibre. Ce sont des jeunes joueurs, mais je ne vais pas me plaindre d’avoir beaucoup de joueurs offensifs avec des qualités. À partir du moment où ils sont là, ce n'est pas pour ne pas les utiliser aujourd'hui ».

Un mélange entre prudence et ouverture, avec la volonté d’explorer les options possibles tout en gardant l’équipe stable.

Avec neuf buts lors du dernier match, dont cinq encaissés, le chantier défensif revient sur le tapis. Deschamps ne fuit pas la question. Pour lui, tout dépend du moment où l’équipe a ou non la maîtrise du ballon :

« Si on a le ballon, il n’y a pas de soucis. C’est quand on ne l’a pas : Il faut être suffisamment solide défensivement. Plus on l’a, moins l'adversaire est dangereux puisqu'il est dans une position basse. Au-delà de ça, l’équilibre offensif et défensif, c’est une question de positionnement et d’animation… Je n’ai pas une semaine pour faire tout ce que je voudrais faire. Cela ne se fait pas en claquant des doigts ».

La mise en place d’un collectif cohérent, solide et inspiré prend du temps. Mais le sélectionneur en manque, c’est une évidence. Il va donc falloir trouver des solutions dans l’urgence.

C’est sans doute l’une des sorties les plus surprenantes de Deschamps : citer le Paris Saint-Germain comme référence pour trouver le bon équilibre jeu/solidité. Un parallèle qu’il assume pleinement :

« Il faut gérer les temps forts, les temps faibles, être suffisamment solide défensivement, rendre l'adversaire moins dangereux. (...) Ça ne se fait pas comme ça, le PSG est le meilleur exemple. Beaucoup d'entre vous, en novembre, étaient plutôt sceptiques, au mieux. Et puis en répétant ça a amené quelque chose de bien abouti. Ça demande du temps, mais on n'a pas de temps ».

Il reconnaît l’évolution tactique réussie du club parisien dirigé par Luis Enrique, souvent critiqué dans le passé pour ses déséquilibres, et voit dans cette trajectoire un enseignement utile.

Pour conclure, l'épineux sujet du positionnement de Kylian Mbappé revient à chaque conférence. Si le Bondynois semble s’acclimater à ce poste, Deschamps a tenu à clarifier une fois de plus pourquoi il privilégie l'axe pour son capitaine :

« Il est habitué à jouer dans ce positionnement où il est très efficace : il n'est pas meilleur buteur européen pour rien ! Personne n'a marqué plus de buts que lui. Cherchez, il n'y en a pas. Il a joué toute la saison dans l'axe. Il n'a pas le registre d'Olivier Giroud qui était là avant. Après, c'est de la complémentarité, il aime décrocher, pouvoir avoir de la liberté. Mais je considère que la meilleure position pour lui et pour nous est la position axiale ».

Deschamps est clair : Mbappé restera en pointe. Il faudra construire autour de lui, avec cette configuration en tête.