Spain v France - UEFA Nations League 2025 Semi-finalGetty Images Sport

France - Espagne (4-5) : De l'humiliation à l'exploit raté ! Le match le plus FOU de l'année

Il y a des soirs où le football se drape d'une folie irrationnelle, où les scénarios les plus invraisemblables s'invitent sur la pelouse. Ce jeudi, à Stuttgart, l'équipe de France a vécu l'un de ces moments, s'inclinant 5 buts à 4 face à une Espagne royale, au terme d'un match qui aura vu les Bleus frôler une humiliation historique avant de signer un baroud d'honneur aussi spectaculaire qu'insuffisant. La défaite est là, douloureuse, mais la physionomie de cette demi-finale de Ligue des Nations, avec cette remontée effrénée en fin de partie, laisse un goût étrange, celui d'un sursaut d'orgueil autant que d'un possible relâchement espagnol.

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    Yamal au rendez-vous, contrairement à Dembélé

    Pendant près d'une heure, pourtant, il n'y eut qu'une seule équipe sur le terrain. L'Espagne, championne d'Europe en titre, déroulait son football avec une aisance déconcertante, et la France subissait, impuissante. Au cœur de cette démonstration, Lamine Yamal, le prodige barcelonais, a éclaboussé la rencontre de son talent. Un doublé, dont un penalty qu'il provoqua lui-même face à Rabiot pour le 3-0 (54e), puis un bijou d'extérieur du pied en déséquilibre pour ce qui semblait être le coup de grâce à 5-1 (67e) sur un service de Pedro Porro. Le jeune Espagnol remportait haut la main son duel à distance supposé avec Ousmane Dembélé, confirmant son statut de phénomène.

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    La symphonie inachevée des Bleus et le mur Simón

    Car en face, les attaquants français vivaient un calvaire. Malgré une possession souvent laissée par une Roja gestionnaire (47% pour l'Espagne), les Bleus, avec 9 tirs cadrés, ont cruellement manqué d'efficacité. Dembélé, malheureux, a buté deux fois sur Unai Simón (38e, 45e) avant de trouver le poteau (73e) et de sortir sur blessure. Kylian Mbappé, s'il a transformé un penalty pour l'honneur (59e), a aussi vu le portier basque s'interposer (31e, 76e) et a manqué de précision (7e). La transversale de Théo Hernandez (2e), les tentatives de Doué (30e) ou Barcola (66e) s'ajoutaient à cette litanie d'occasions manquées.

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    Une défense aux abois, une Roja chirurgicale

    Cette inefficacité offensive française contrastait violemment avec le réalisme glacial de l'Espagne. Nico Williams (22e) et Mikel Merino (25e) avaient rapidement douché les espoirs tricolores, profitant d'une défense française aux abois, où les absences (Koundé, Upamecano, Saliba) ne pouvaient tout justifier. Pedri, à la 55ème minute, avait enfoncé le clou pour le 4-0, avant que Yamal ne parachève l'œuvre espagnole pour un 5-1 qui sentait la correction historique.

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    Cherki, l'étincelle d'une folle remontée

    Alors que la déroute semblait consommée, un homme a sonné la révolte : Rayan Cherki. Pour sa première sélection, le Lyonnais a été éblouissant. D'une volée magistrale du gauche de vingt mètres, il réduisait d'abord l'écart à 2-5, un geste de grande classe. Puis, son centre tendu poussait Le Normand à marquer contre son camp (3-5, 84e). L'espoir, infime, renaissait. Et dans le temps additionnel, sur un nouveau service millimétré de l'intenable Cherki, Randal Kolo Muani, d'une tête piquée, ramenait les Bleus à une longueur (4-5, 92e). Il manqua même de peu de mettre un autre but sur une précédente tentative (87e).

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    Une défaite en trompe-l'œil, des leçons à tirer

    Ce score final, presque flatteur au vu de la physionomie globale, ne doit pas masquer les carences entrevues pendant plus d'une heure. Cette "remontada" inachevée, si elle témoigne d'une force de caractère, interroge aussi sur le relâchement d'une équipe d'Espagne qui se voyait sans doute déjà en finale. La défaite fait mal, elle confirme que l'Espagne est actuellement un cran au-dessus. Mais cette folle fin de match, ce baroud d'honneur initié par un Cherki flamboyant, offre à Didier Deschamps des motifs d'espoirs au milieu d'un chantier qui s'annonce conséquent avant le Mondial. Mieux vaut ce chaos instructif maintenant.