Thomas Tuchel ne terminera pas la saison à la tête du PSG. Alors que son contrat expirait en juin prochain, le coach allemand a été prié de rendre son tablier à l’issue de la première partie de la saison. Mercredi soir, et à la suite d’un succès pourtant probant face à Strasbourg (4-0) à l’occasion du dernier match de l’année, l’état-major du club a choisi de renouveler sa barre technique. Ce choix est pour le moins surprenant, dans la mesure où sportivement rien ne laisser présager cette issue.
Certes, c’est en tant que 3e du classement de la Ligue 1 que le PSG passera les fêtes de fin d’année et cela faisait bien longtemps que cela ne lui était pas arrivé. Mais, il est difficile de faire porter à Tuchel l’unique responsabilité de cette phase aller du championnat (légèrement) en dessous des attentes. En raison de nombreux impondérables, comme les blessures ou les infections au Covid-19, Paris ne s’est presque jamais présenté avec un groupe au complet depuis l’entame de l’exercice en cours. De plus, le semi-échec est à relativiser, vu qu’il n’y a qu’un point de retard sur le leader du classement qu’est l’Olympique Lyonnais. De fait, et même si Antoine Kombouaré a été congédié en 2011 dans un contexte encore moins défavorable, il est difficile de croire que le QSI a tranché dans le vif à cause des quatre défaites domestiques essuyées depuis l’entame de la campagne 2020/2011.
Tuchel n’a pas à rougir de son bilan, loin s’en faut
Est-ce alors pour son bilan global dans la capitale française que Tuchel a été débarqué ? Là aussi, il est compliqué de s’en persuader. En deux ans et demi passés du côté du Parc, l’ancien coach du Borussia Dortmund a réussi à garnir le musée du club avec quatre trophées différents, dont deux nouveaux titres de champion. Par ailleurs, il est devenu le premier coach depuis un certain Luis Fernandez à guider le PSG dans le dernier carré de la C1. Et à un but près, il aurait même pu être le premier à hisser cette formation sur le toit de l’Europe.

Oui, il y a eu d’un autre côté les deux coupes nationales abandonnées en 2018/2019. Oui, il y a aussi le fiasco contre Manchester United en 8e de finale de sa première saison. Mais, si ces contre-performances avaient vraiment posé problème, on peut imaginer qu’il aurait été débarqué à cette période-là et non au cœur d’un exercice où tous les objectifs restent encore atteignables et en plein cœur de la crise sanitaire si préjudiciable pour les finances du club.
Pourquoi donc Paris s’est empressé à licencier un entraineur la veille du Noël alors que ce dernier respectait parfaitement la feuille de route, et en se délestant au passage de 7M€ en guise d’indemnités ? Dur de trouver une explication à ce paradoxe, si ce n’est en donnant raison à la théorie exposée par le principal intéressé dans la presse allemande. Il s’était plaint du fait qu’à Paris, la politique interférait souvent dans le cadre sportif et que l’entraineur devait souvent subir ces influences extérieures. Au final, c’est peut-être ce franc-parler et cette manie à exprimer ses opinions ouvertement, fussent-elles à charge sa direction, qui ont été fatals à Tuchel.
Un choix que la direction parisienne risque de regretter
Les responsables parisiens vont bientôt communiquer sur les raisons de ce choix. Ou pas. En attendant, le constat à tirer c’est que Laurent Blanc est le seul entraineur à avoir fait trois saisons complètes sur le banc du PSG sous l’ère QSI. Le Cévenol avait réussi cet exploit, sans pourtant être parvenu à franchir le plafond de verre, incarné par les quarts de la Ligue des Champions. Tuchel, lui, a progressé d’année en année, mais il n’aura pas la possibilité de confirmer cette ascension en printemps prochain.
Nasser Al-Khelaifi et Leonardo ont-ils pris la bonne décision ? Seul l’avenir nous le dira, car il est possible que le futur entraineur fasse encore franchir un palier à l’équipe francilienne. Si la réponse est oui, Tuchel pourrait vite être oublié. Mais dans le cas contraire, il y aura de quoi s’en mordre les doigts, et il n’est pas certain que l’excuse d’une erreur de jugement passe alors facilement auprès des supporters. A fortiori si Thomas Tuchel venait à rebondir dans un autre grand club européen pour le mener à la gloire. Un scénario qui ne serait d’ailleurs pas inédit puisque c’est exactement ce qui c’était produit avec Carlo Ancelotti (champion d’Europe en 2014 avec le Real, un an après son départ du PSG).


