Pendant plus d’un an, l’absence des supporters dans les stades était regrettée de tous. En l’espace de deux journées de Ligue 1, les incidents qui ont éclaté à Montpellier et à Nice ont rappelé qu’il restait encore des individus qui viennent dans des enceintes sportives pour faire autre chose qu’encourager les joueurs et leur club.
Deux jours après l’envahissement du terrain lors du match entre Nice et Marseille et les échauffourées entre supporters niçois et joueurs de l’OM, ayant entraîné l’arrêt provisoire puis total de la rencontre, la tension n’est pas redescendue d’un cran. Chaque partie y va de son communiqué et rejette la faute sur l’autre.
Pendant que la LFP a annoncé qu’elle avait se pencher sur le dossier afin d’en déterminer les responsables ainsi que les sanctions à venir, Christian Estrosi, maire de Nice et présent dans les travées de l’Allianz Riviera, n’a pas manqué d’écorcher Pablo Longoria, le président marseillais, coupable selon lui d’avoir eu un comportement inapproprié tout au long du match.
"Des choses se sont passées sur le terrain. D’autres, à la tribune où je me situais, avec mon épouse, notamment au côté du président Rivère et de sa femme. Sur la rangée de derrière, nous avions le président de l’OM et ses accompagnateurs, assortis de leurs gardes du corps", a raconté l’élu niçois dans les colonnes de Nice-Matin.
"De la part du président de l’OM: des invectives à l’égard de l’arbitre, de nos joueurs, des invectives que nous pouvions prendre pour nous-mêmes, des hurlements permanents; une attitude agressive, violente, détestable. Vers la fin du match, nous avons senti une sorte de montée dans les tours avec, en bas, un coach qui semblait pousser ses joueurs à la provocation permanente."
"Le geste de Payet est inacceptable"
Une sortie médiatique qui est dans la lignée de celle de Jean-Pierre Rivère, le président des Aiglons, qui n’a pas hésité à charger son homologue sur les ondes de RMC, lundi soir.
Pablo Longoria n’est malgré tout pas le seul Marseillais dans le viseur d’Estrosi. L’ancien ministre n’a que moyennement apprécié la réaction de Dimitri Payet. Ayant reçu une bouteille au moment d’aller tirer un corner, l’international français l’a renvoyée en tribunes, ce qui a été le point de départ de ces incidents. Pour Estrosi, il ne faut pas minimiser ce geste comme a pu le faire Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports.
"Je n’ai pas le même avis que Mme Maracineanu, a encore assuré le maire de Nice. Je pense qu’en comprenant la réaction des Marseillais, la ministre n’est pas dans son rôle."
"Si le geste des supporters qui ont lancé des bouteilles est inacceptable, celui de Payet l’est encore plus, dans la mesure où, dans une enceinte de 30.000 spectateurs, un pro ne doit pas faire prendre le risque d’un tel embrasement en renvoyant le projectile dans le public", a assuré l’homme politique azuréen.
"C’est ce qui a mis le feu aux poudres. Je crois avoir lu dans le règlement que, lorsqu’un joueur a ce type d’attitude, c’est un carton rouge. […] C’est bien la raison pour laquelle je dis que ce comportement est inadmissible. Mais je ne pardonne pas pour autant le geste du joueur marseillais."




