Antoine Griezmann France 22032019Getty

Moldavie-France (1-4) | Griezmann-Pogba, la complicité qui offre de belles perspectives aux Bleus

Quand ils se remémoreront leurs plus beaux souvenirs, il y a fort à parier qu'Antoine Griezmann et Paul Pogba ne ressortent pas du tiroir ce but inscrit dans le vétuste stade de Chisinau, devant 10.000 âmes, un soir de printemps. Il le mériterait, pourtant. Parce qu'il vaut le détour pour sa note artistique, déjà. Et parce qu'il personnifie bien la complicité des deux lascars.

Après une année grandiose terminée de façon un poil contrastée, l'équipe de France a pu compter sur ses deux guides pour faire les choses correctement. C'est déjà ça. Elle n'avait pas grand-chose à gagner, si ce n'est un succès logique et attendu, pour ce déplacement en Moldavie, mais elle a eu le mérite de s'offrir une soirée agréable en variant un peu les plaisirs dans son jeu. Et le duo Pogba-Griezmann y est pour beaucoup. Après vingt première minutes sans saveur, Antoine Griezmann a donc décalé son compère à l'entrée de la surface, dans une position idéale pour une frappe. Mais ce décalage est devenu un une-deux lorsque le Mancunien a fait parler son flair et son toucher de balle pour distiller un ballon parfait dans la course de Griezmann, dont la volée limpide a débloqué la situation (24e). En fait, pour analyser leurs performances respectives, leur relation technique prend presque autant de place que les choses qu'ils ont (très) bien fait séparément.

Antoine Griezmann France 22032019Getty

Ensemble, donc, Pogba et Griezmann ont forcé le verrou sur le premier but avant d'être souvent impliqués sur des jeux en triangle (avec Kylian Mbappé, notamment). Ces combinaisons ont fluidifié le jeu français dans une configuration d'attaques placées contre un bloc bas que les Bleus n'apprécient pas forcément, d'habitude. Sur coup de pied arrêtés, aussi, le tandem aurait pu (re)faire mouche en seconde période quand Griezmann a distillé un ballon millimétré pour Pogba, qui a ensuite vu Koselev, le gardien moldave, détourner sa tête puissante (70e).

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Deux meneurs dans des zones distinctes

Mais au-delà de ce fil invisible qui les liait dans le jeu, les deux champions du monde se sont montré influents de façon distincte, dans deux zones différentes. Antoine Griezmann peut être considéré comme l'homme du match puisqu'il a été décisif, deux fois, en bottant un corner parfait pour Varane sur le seconde but français après avoir inscrit le premier. Mais aussi et surtout parce que ses déplacements entre les lignes et son jeu à une touche ont huilé le jeu des Bleus dans les 30 derniers mètres. Si sa relation avec Kylian Mbappé reste à parfaire, le Mâconnais se mue toujours plus en meneur de jeu, là où il restait encore un neuf et demi clinique à l'influence partielle dans la construction, il y a quelques années.

Paul Pogba mérite aussi la mention bien. Il avait prévenu en conférence de presse, mercredi. "Comme dit le coach des fois il faut griffer alors on va griffer. C'est vrai que j'aime bien être dans la surface et pouvoir faire le box to box mais si j'ai d'autres instructions, ça me va aussi...". Effectivement plus bas qu'à Manchester, Pogba s'est illustré dans un rôle de "quaterback" qui a sublimé son jeu long, l'une de ses grandes forces. Ses ouvertures dans le dos de la défense ont été délicieuses, qui plus est contre un bloc aussi bas. Et le numéro 6 des Bleus aurait aussi pu marquer sur une frappe lourde détournée après l'heure de jeu. Il fallait voir Pogba expliquer, pas peu fier, pourquoi il avait pris l'initiative d'offrir des bagues à ses coéquipiers pour le sacre mondial. Instigateurs de cette démarche, Pogba et Griezmann, eux-mêmes liés comme les doigts de la main, sont bien les traits d'union de cette équipe de France. Ils l'ont encore prouvé cette semaine. Sur le terrain comme en dehors.

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