Djamel Belmadi - algeria - afcon 2021getty

La grosse mise au point de Djamel Belmadi

Dix jours après la longue interview accordée au média principal de la fédération algérienne, Djamel Belmadi vient de nouveau de prendre la parole. Le technicien a jugé bon de venir s’expliquer sur les propos qu’il avait tenus et qui avaient été largement commentés, lui causant notamment beaucoup de critiques.

Belmadi éclaire ses propos sur Gassama

Dans une interview à RMC, et qui a duré presque une heure, le coach champion d’Afrique a évoqué principalement les critiques qu’il avait tenues à l’encontre de Bakary Gassama, l’arbitre gambien du match barrage contre le Cameroun. « Je n’ai pas apprécié que cet arbitre soit confortablement assis dans les salons de notre aéroport, à boire un café et un mille-feuille (…) Je n’accepterai plus jamais qu’un arbitre vienne mettre à mal notre pays », avait-il déclaré en creux. Des propos sur lesquels il est donc revenu, en précisant le fond de sa pensée.

«Ce qui m'a dérangé, parce que je suis attentif à ce qui se dit, c'est que j'ai vu que le café millefeuille avait fait le tour du monde! Ça me fait mal de me rabaisser à ce point pour expliquer ça. Ça pouvait être un thé avec une tartelette, a-t-il d’abord déclaré sur le ton de l’humour. Quand j'ai dit qu'il ne fallait pas le tuer, mais c'est une expression! C'est comme si on dit «c'est bon j'ai tué personne», c'est exactement dans cette lignée. Bien sûr que nous sommes contre la violence. Et contrairement à ce que certains ont dit, je ne voulais pas qu'il rentre avec une charrette et un âne Quand je disais que Gassama était confortablement installé, c'était parce qu'il y avait un petit côté «je nargue, regardez-moi» ».

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Djamel Belmadi AlgeriaGetty

Il veut faire progresser l’arbitrage africain

Le technicien algérien a enchéri en déclarant qu’il ne fallait pas s’attarder sur la forme mais comprendre le fond. Et le fond c’était sa volonté de faire progresser les choses en Afrique, à commencer par le niveau de l’arbitrage. "Vous avez vu le match ? Pour ma perception des choses, moi, et aussi 50 millions de personnes l'estiment, qu'on a été lésés dans cet Algérie Cameroun (…) Nous avons déposé un dossier lourd, la procédure est en cours. Quand je dis que nous n'allons plus jamais accepter qu'un arbitre nous lèse, c'est la dénonciation justement, c'est ça. Le nœud du problème, c'est l'arbitrage africain. On regarde sur les trois-quatre dernières années, que je gagne ou que je perde, j'ai toujours dit qu'il y avait un gros problème d'arbitrage. Pas seulement de compétences. S'il y a un problème de compétences d'arbitrage, il faut prendre des mesures, réformer, former, je n'aime pas l'immobilisme".

Et quand il lui a demandé s’il retirait quoi que ce soit de ce qu’il a dit, sa réponse a été la suivante : « Je n'ai aucun espèce de souci à reconnaître des erreurs si c'est ce que l'on veut me faire dire (sur ses propos relatifs à Gassama). Moi, c'est le fond qui m'intéresse, comment faire progresser notre arbitrage ».

Déçu par M’Boma et remonté contre Chaperon

Belmadi s’est aussi dit outré par l’intervention de certaines chroniqueurs ou « spécialistes » dans les médias. Il en veut principalement à Patrick M’Boma, avec qui il a grandi au centre de formation du PSG. « Quand Patrick M'Boma dit que nous n'avons pas les meilleurs joueurs ou les meilleurs entraîneurs en Afrique, je ne peux être d'accord avec ça, a-t-il clamé. J'ai été formé avec lui au PSG, on a bu le même lait, les mêmes Frosties, il me connaît par cœur. M'Boma pouvait m'appeler, c'était un ami et il est allé sur un terrain très limite, très borderline, il a été malhonnête intellectuellement. Je n'ai jamais parlé du Cameroun, jamais parlé de Samuel Eto'o. Je n'ai pas compris cette réaction. J'ai l'impression que M'Boma a répondu à un diktat, il fallait me discréditer ».

Belmadi a également rendu à Tony Chaperon la monnaie de sa pièce. Ce dernier l’avait traité de « médiocre » sur le plateau de Canal. « J'en ai gros sur la patate concernant une personne comme celle-là... qui a taclé un joueur et qui lui a mis un carton rouge derrière! Que ce gars-là me traite de médiocre (...) Quand Kamel Chafni va se plaindre à cet arbitre d'un acte de racisme, un peu de psychologie, tu l'écoutes, tu fais preuve d'humanité comme les anglais, mais lui il met un rouge! Je vous invite à chercher la fable du corbeau et du rossignol... me faire juger par ça là, franchement, c'est l'hôpital qui se fout de la charité ».

Belmadi discret sur le recours algérien

Enfin, l’ancien sélectionneur du Qatar s’est attardé sur l’avancée du recours algérien auprès de la FIFA. Il a précisé qu’il était tenu à un droit de réserve : « Le recours ? Je ne peux pas trop en dire car la procédure suit son cours. Il y a une mainmise de ceux qui ont le bras long sur l'arbitrage. Il y a du trafic d'influence. (...) Ça fait partie de notre dossier mais ça fait surtout partie des priorités de la FIFA, Infantino en a parlé mais rien ne s'est passé ». Et quand on lui demande s’il est optimiste quant à l’aboutissement de cette requête : « Le plus important pour moi, c'est qu'on prenne en considération une bonne fois pour toutes, que ça n'arrive plus jamais. D'autres sélections pensent pareil mais ne peuvent pas parler ».

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