Leonardo Bonucci Alessandro Florenzi ItalyGetty Images

Italie - Entre cadres revanchards et débutants surmotivés, les cinq hommes pour reconstruire la Nazionale

Le 13 novembre 2017, l’Italie basculait en un instant au coup de sifflet final, après son barrage retour contre la Suède. L’impensable devenait réalité à San Siro : la Nazionale échouait à se qualifier pour la première fois à une Coupe du Monde depuis 1958. Depuis, le sélectionneur Giampiero Ventura est parti et en attendant un successeur lié à un nouveau président de la fédération, Luigi Di Biagio assume l’intérim. Pour sa première liste, l’ancien entraîneur des Espoirs italiens a choisi de s’appuyer sur un mélange d’expérience (Buffon, Bonucci, Parolo) mais également des jeunes, appelés à prendre le flambeau (Chiesa, Cutrone, Rugani). La Squadra Azzurra avance dans l’inconnu pour ses matches amicaux contre l’Argentine (23 mars) et l’Angleterre (27 mars). Certains, par leur statut ou leurs performances en club, sont appelés à prendre leurs responsabilités pour ces rendez-vous.

Di Biagio n'écarte par un retour de Balotelli

Gianluigi Buffon : une passation de pouvoir à assumer

Continuera ? Continuera pas ? La question a agité les journaux transalpins pendant plusieurs semaines. Pour un gardien de son envergure, l’orgueil a parlé et il était impossible aux yeux de Buffon de s’arrêter après cette élimination par la Suède, lui qui désirait disputer son sixième mondial d’affilée. Alors qu’il a célébré ses 40 ans en janvier dernier, le portier de la Juventus a bien été convoqué par Di Biagio. Difficile de savoir jusqu’où il ira avec cette sélection où il a connu tant d’émotions, avec comme apogée la victoire à Berlin, en finale de la Coupe du Monde 2006. Cependant avec deux jeunes gardiens talentueux à ses côtés (Donnarumma et Perin), l’ancien portier de Parme devra transmettre jusqu’au bout son savoir-faire à la relève, impatiente de pouvoir acquérir une nouvelle dimension en sélection.

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Leonardo Bonucci : un patron pour une défense en quête de repères

Transféré de la Juventus à l’AC Milan, le capitaine des Rossoneri a vécu une fin d’année 2017 très compliquée entre l’échec face à la Suède et les résultats bien fades de son club. Depuis, il retrouve peu à peu un niveau qui a fait de lui l’un des défenseurs les plus cotés en Europe. Désormais, il doit encadrer une défense privée d’Andrea Barzagli qui a pris sa retraite internationale et de Giorgio Chiellini, forfait pour cette session internationale. Si l’on peut regretter que son compère lombard Romagnoli ne soit pas là (il est blessé, ndlr), il devrait aussi faire la paire avec un jeune inexpérimenté, Daniele Rugani. Pour repartir de l’avant, la Squadra Azzurra a besoin d’expérience et de cadres, Bonucci en a évidemment l’étoffe.

Alessandro Florenzi : une fougue à transmettre

Sa prestation lors du barrage retour, plein d’énergie et d’abnégation, a sans doute été le seul point positif à retenir pour l’Italie. Revenu de nulle part après deux blessures consécutives aux ligaments croisés, Florenzi a repris sa place dans le couloir droit de la Roma et a logiquement mérité un retour en Nazionale. Du coup sa présence dans cette liste de mars est dans la continuité de ce qu’il a montré depuis son retour de blessure. Dans un couloir ou dans l’entrejeu, le vice-capitaine romain a montré qu’il était prêt à jouer n’importe où tant qu’il rend service à son pays. Avec ce genre de mentalité, l’Italie peut espérer sortir de sa convalescence avant de se tourner vers la Ligue des Nations, en septembre prochain.

Lorenzo Insigne : une revanche à prendre

Les images de Daniele De Rossi, furieux sur le banc lors du barrage retour contre les Suédois, ont marqué les esprits. Le capitaine romain s’en prenait au staff de l’époque qui voulait le faire rentrer alors qu’il était nécessaire de marquer un but. Sans hésiter, "DDR" évoquait Insigne comme le sauveur idéal. Au final, le Napolitain n’est même pas entré en jeu, alors qu’il a su être déterminant au fil des années en Serie A. Avec ses frappes lourdes et son profil très vif, le milieu offensif a de beaux arguments à faire valoir au moment de compter les forces vives qui seront nécessaires pour remettre l’Italie sur le devant de la scène. Sur le côté gauche où à la baguette pour mener le jeu, Insigne saura faire le compromis si le sélectionneur parvient à l'installer dans son dispositif.

Insigne Italy Liechteinstein

Patrick Cutrone : une fraîcheur nécessaire en attaque

Si l’Italie possède des buteurs de renom avec Andrea Belotti et Ciro Immobile, tous les deux présents dans la liste, il était nécessaire d’apporter un joueur qui n’a pas connu l’affront subi face à la formation scandinave il y a quatre mois. Dans la diaspora italienne, Patrick Cutrone, véritable révélation de la saison milanaise, était le candidat adéquat. Buteur à 15 reprises toutes compétitions confondues, l’ancien attaquant des Espoirs ne cesse à 20 ans de se faire un nom de l’autre côté des Alpes. Joueur attachant par sa détermination et son envie infatigable, il pourrait vite devenir la coqueluche de toute l’Italie, bien au-delà de la cité lombarde.

Bonus : Marco Verratti, c’est maintenant ou jamais

Sans doute l’un des milieux au potentiel le plus intéressant ces dernières années, Verratti semble passer à côté d’une belle histoire avec sa sélection, où il est vu comme un intermittent du spectacle. Est-ce le fait d’avoir finalement très peu joué en Italie depuis son départ au PSG en 2012 ? Encore une fois contre la Suède, sa nervosité lui a coûté cher puisqu’il n’a pas pu jouer le retour à San Siro. Pas rancunier, Luigi Di Biagio l’a convoqué en espérant voir un autre visage du natif de Pescara. "Il est toujours très observé. Tout le monde s'attend à ce qu'il puisse encore s'améliorer. C'est l'un des grands talents de notre football. Il est l'un des seuls qui participe au haut niveau de la Ligue des Champions. Donc tout le monde pense qu'il doit être meilleur, car il a les qualités pour être meilleur." Le message a le mérite d’être clair de la part du sélectionneur intérimaire qui attend en retour de cette main tendue, un investissement sans faille du Parisien.

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