Allen Saint-Maximin Newcastle Premier League 2021-22Getty Images

EXCLU GOAL - Allan Saint-Maximin : "Savoir dribbler n'est pas donné à tout le monde" (3/3)

On peut le trouver un peu arrogant, parfois soliste, Allan Saint-Maximin reste un homme - et un joueur - entier. Exilé à Newcastle depuis bientôt trois saisons, le Français s’est progressivement imposé comme le meneur de jeu du nouveau riche de Premier League. Pour Goal, l’ancien Niçois a accepté de se confier sur une carrière faite de hauts et de bas, une équipe de France qu’il espère tutoyer et un style - de jeu et de vie - qui font sa singularité. Troisième chapitre d’un entretien sans filtre en trois volets.

Les grands joueurs, on les identifie aussi à ce qui fait leur jeu. Allan Saint-Maximin, lui, est un super dribbleur. D’où te vient ce penchant pour les grigris ?

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Je suis né dedans. Depuis tout petit, que ça soit au futsal, au five, chez moi entre les meubles, j'ai toujours dribblé. J'allais partout avec mon ballon et mon objectif a toujours été de dribbler. J'ai toujours beaucoup aimé les joueurs brésiliens, que ce soit Robinho ou Ronaldinho. Il y a aussi des joueurs français très classe comme Zidane. Eux m'ont inspiré et donné envie de dribbler. Quand tu commences le football à quatre ans et que tu t'entraines pendant dix ou quinze ans à faire des passes transversales, à travailler le pied gauche ou le pied droit, tu arrives forcément à avoir des qualités et à te débrouiller avec le ballon. Mais savoir très bien dribbler les adversaires ce n'est pas donné à tout le monde. C'est pour ça qu'un Zidane, en équipe de France, on n'en a pas eu cinquante. C'est quelque chose de difficile à faire. Et à chaque fois qu'il y a quelque chose de difficile à faire, ça devient un challenge pour moi. 

Si tu devais décrire ton jeu, ton profil de joueur…

Ce qui est sûr, c'est que c'est un joueur qui aime prendre des risques. J'ai le goût du risque. Je suis un joueur qui pense plus à ses partenaires qu'à lui-même. Beaucoup prennent vraiment le dribble comme un jeu très personnel alors que quand on regarde mes statistiques, on se rend compte que je procure énormément d'actions pour mes partenaires, que je donne énormément de passes clés et de passes décisives. Donc tout ce que je fais, c'est pour essayer de libérer des espaces à mes partenaires et me mettre dans les meilleures dispositions pour leur faire de très jolies passes. Parfois ça passe, parfois ça ne passe pas. Les gens vont retenir les moments où ce n'est pas passé, où j'ai perdu des ballons. Mais mes coéquipiers et les personnes qui connaissent vraiment le football savent très bien que je pense plus aux autres qu'à moi-même. Je suis aussi un joueur très difficile à lire. C'est très difficile de savoir si je vais partir à droite ou à gauche parce que je sais dribbler. Je peux aussi bien dribbler pied droit que pied gauche. J'ai aussi une très bonne vision du jeu.

Ton QI est évalué à 145, ce qui fait techniquement de toi un surdoué. Ça se traduit comment, le fait d’être au-dessus du lot ? 

Pour être honnête, je me vois comme tout le monde. Là où ça m'aide vraiment, c'est dans ma vie personnelle, dans les choix que je vais prendre, le côté business, le fait que je prépare aussi mon après-carrière, tout ce que je mets en place, tout ce que je vais ouvrir et tout ce que j'ai déjà commencé à ouvrir. Sur le terrain ça me permet aussi de comprendre les choses très rapidement mais ça ne fait pas de mois quelqu'un de plus intelligent qu'un autre.

"Porter un bandeau avec une boule à zéro, ce n'est pas le top."

En parlant de ce que tu fais en dehors du terrain, tu as créé ton propre jeu de société ?

Oui. Helios, ça part d'un simple jeu de société, mais au final, c'est tout. Il y a un projet NFT, une application... 

Il faut être surdoué pour créer un jeu de société ?

On va dire que ça, c'est un bon exemple parce que ça m'a aidé à créer tout un jeu, toutes les règles de ce jeu de société et tout ce qui pouvait être pensé autour, à créer aussi un jeu que les gens vont bien aimer, un jeu qui se démarque des autres. J'ai pris beaucoup de temps pour y arriver et c'est sûr que le fait d’avoir un QI élevé m'a aidé à atteindre mon objectif. Je ne suis pas spécialement fan des jeux de société à la base. C'est surtout mes enfants qui m'ont donné envie de créer mon propre jeu. Et au final, quand je vois tout ce que j'ai réussi à mettre sur pied derrière, c'est une grande fierté de voir que des gens y jouent, qu'il y a des tournois organisés partout dans le monde autour de quelque chose que j'ai imaginé. Je trouve ça beau.

Allan Saint-Maximin, c’est aussi un style singulier : le bandeau, les dreads. C’est important de se démarquer quand on est une star du foot ?

Je n’essaie pas spécialement de me démarquer. Pour le bandeau par exemple, j'ai toujours aimé Karaté Kid, les tennismen mais aussi les mangas. Dans l'univers des mangas, il y a des personnages mythiques qui portent des bandeaux. Dans le tennis, Nadal ou Federer en portent aussi. Karaté Kid aussi. Évidemment, porter un bandeau avec une boule à zéro, ce n'est pas le top. C'est ce qui m'a donné aussi envie de trouver une coupe de cheveux qui pouvait aller avec mes bandeaux.

Tu as choisi ton frère comme agent et ta famille fait partie intégrante des décisions que tu prends. C’est important pour toi ?

Ma famille m'a tout donné. Ils ont toujours été là pour moi. Je sais que, contrairement aux personnes qui sont dans le milieu du football, qui ne voient que le côté financier ou les performances, ma famille m'aime pour ce que je suis avant de considérer mon métier de footballeur professionnel ou mon salaire. C'est pour ça que ma famille passe avant tout. Si j'étais un joueur médiocre, d'autres personnes ne me parleraient même pas, ne s'intéresseraient même pas à moi.

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