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Equipe de France : Giroud, le Mondial, la Belgique... Deschamps s'exprime

L'équipe de France affrontera la Belgique le 7 octobre prochain dans le cadre du Final Four de la Ligue des Nations. Didier Deschamps a annoncé sa liste pour cet évènement ce jeudi. Le sélectionneur des Bleus a ensuite répondu aux questions des médias concernant les absences de Steve Mandanda et Olivier Giroud, la Coupe du monde tous les deux ans, ainsi que l'importance du choc face à la Belgique.

Vous-avez décidé de ne pas sélectionner Steve Mandanda, il est pourtant très important dans la vie de groupe, pourquoi ce choix ?

Je fais des choix sportifs, la vie de groupe c'est une chose, mais je fais des choix sportifs. Même si Steve est un habitué de l'équipe de France, par rapport à sa situation actuelle, j'ai pris cette décision.

Olivier Giroud a regretté de ne pas avoir eu un coup de fil de votre part pour lui annoncer sa non-sélection, pourquoi est-il à nouveau absent ?

Je n'ai pas à expliquer son absence. Je fais des choix sportifs. Au dernier rassemblement, des joueurs m'ont donné satisfaction, je reste sur cette lignée aujourd'hui.

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Théo Hernandez est sélectionné au milieu de terrain, pourquoi ? Lucas Hernandez est pris comme défenseur central ? C'est son avenir ?

Il est capable de jouer dans les deux postes. Il est formé défenseur central, même s'il a été amené à jouer plutôt latéral avec nous. Il nous donne plusieurs options, cela dépend des systèmes aussi. Il joue davantage défenseur central cette saison. Théo, j'ai oublié de le citer dans la liste le mois dernier. Le fait de l'avoir mis en milieu ça me permet d'en parler davantage et il le mérite bien. Il est plutôt offensif, mi-défenseur mi-attaquant donc je l'ai mis au milieu. Ils ont ce lien familial, mais je n'aurais pas affaire à deux frères, mais à deux joueurs qui ont la particularité d'avoir ce lien de parenté.

Eduardo Camavinga fait un début de saison prometteur, que lui manque-t-il pour être dans cette liste ?

Eduardo sort d'une période qui était compliquée pour lui, le fait d'arriver au Real Madrid, où il a fait des entrées en cours de jeu et un match en tant que titulaire montre qu'il est sur la bonne voie. Quand il est venu avec nous, cela laissait envisager des jours heureux. À lui de continuer sur cette lancée. Il est aussi concerné par les Espoirs qui ont deux matches très importants. Et puis j'avais des joueurs qui étaient là en septembre qui ont répondu à mes attentes aussi. Mais il fait partie des joueurs qui dans un avenir plus ou moins proche ont un rôle à jouer en équipe de France A.

Vous ne pouvez pas convoquer tout le monde, mais parlons de Jonathan Clauss, il est loin de l'équipe de France ?

On suit énormément de joueurs. Chacun de vous a ses préférences, ses petits chouchous. Il faut voir poste par poste, à chaque poste il y a environ cinq joueurs... Si je vous dis que je le surveille, ça va faire espérer, je ne suis pas là pour ça. Beaucoup regardent la Ligue 1 et peu les Français à l'étranger. Je ne vais pas dire oui ou non c'est très bien ce qu'il fait. Il faut voir aussi ce qu'ils peuvent faire au niveau international et il y a des paliers à franchir aussi entre le club et le niveau international. Je prends l'exemple de Veretout. Il a fait toutes les sélections de jeune, il a connu l'équipe A tardivement. On le suivait depuis dès années et les circonstances ont fait qu'il a été convoqué en septembre.

Vous allez retrouver Turin, quatorze ans après avoir fait monter la Juventus en Serie A, qu-est-ce que ça vous fait ?

Je vais prendre dix minutes pour répondre à cette question (rires). Je suis très heureux. Je vais revoir des personnes que j'ai côtoyé qui sont toujours dans ce club. La Juventus c'est un peu ma deuxième maison, après cinq ans en tant que joueur et une année en Serie B en tant qu'entraîneur. J'ai écourté cette expérience, je me suis déjà expliqué. Avec le recul, c'est peut-être pas la meilleure décision que j'ai prise, mais ça fait partie de l'expérience aussi.  Le fait de partir de la Juventus une deuxième fois a pu amener à des interrogations, on s'est dit 'Deschamps il peut claquer des doigts et partir'. Avec du recul, j'aurais certainement dû agir différemment.

Le match contre la Belgique peut-il faire oublier les récentes déconvenues ?

Rien ne va effacer ce qui s'est passé. On va vivre avec. Il y a un titre en jeu, on va affronter l'une des meilleures équipes, si ce n'est la meilleure équipe d'Europe voir du monde. Si la Belgique nous bat ça effacera 2018 ? Non. Il y a quatre équipes en lice avec l'Italie et l'Espagne. On a tout fait pour y être et on va tout faire pour aller chercher ce titre. C'est notre objectif.

Comment vous analysez les débuts de Griezmann à l'Atlético ? Il a été exceptionnel avec les Bleus en septembre...

Ce n'est jamais évident de revenir dans un club surtout quand ça a bien marché, voir très bien marché. Évidemment, son dernier match avec son entrée en jeu et son but, ça va dans le bon sens. Il doit s'habituer à un système de jeu différent, des partenaires différents, ça ne se fait pas comme ça en claquant des doigts. Il y a une attente très élevée aussi. Mais connaissant Antoine, je ne me fais pas de soucis. Il a besoin d'être décisif. Avec nous, il l'a été très souvent et même quand il l'est moins, il est utile pour le collectif car il a un grand volume de jeu et il participe énormément défensivement.

Le 3-4-3 est-il un système que vous voulez installer ? Considérez-vous que Koundé a un avenir au très haut niveau au poste d'arrière droit ?

On a fini le dernier stage sur le résultat et sur le contenu avec une copie plus conforme avec ce que l'on souhaite. Concernant la Bosnie et l'Ukraine, je regarde ausis les autres équipes, ce n'est pas toujours simple pour tout le monde. Ce n'est pas parce qu'on est l'équipe de France, championne du monde, qu'on rentre sur le terrain et qu'on va gagner 3, 4 ou 5 zéro. Je ne peux pas être satisfait de ce qu'on a fait, c'est clair. Mais ce qu'on a fait contre la Finlande est plus proche de ce que j'attends.

Pour Jules, il peut jouer latéral, je sais que ce n'est pas son poste de prédilection. Son poste c'est défenseur central. Cela peut être une option, même si cela ne s'est pas hyper bien passé jusqu'à présent. Il a le potentiel pour le niveau international et les matches de septembre le prouvent.

N'Golo Kanté est positif au Covid, c'est le délai d'isolement qui l'empêche d'être présent dans la liste ?

Il y a des délais incompressibles, dix jours depuis lundi, vous calculez... Il y avait l'hypothèse qu'il soit là pour le second match. Mais avec l'isolement de dix jours, sans entraînement, plus sa blessure récemment... Connaissant bien N'Golo Kanté, si c'est pour qu'il soit là sans être à 100%, je pense que c'est mieux pour lui qu'il utilise cette période pour retrouver la fraîcheur et l'intégrité physique pour recommencer à faire ce qu'il a fait depuis de nombreuses années.

Qu'est-ce qui vous a plu avec Tchouaméni lors du premier rassemblement pour le rappeler dans cette liste ?

Ce qu'il a réalisé le mois dernier, avec nous, avec sa jeunesse et cette assurance qu'il peut dégager. Son volume de jeu aussi. Il n'a pas été impacté par l'aspect émotionnel après la sélection. C'est un jeune joueur, il a un avenir international devant lui. Il a beaucoup de personnalité. Il est très intéressant de par ce qu'il fait sur le terrain.

En quoi Guendouzi passe-t-il des caps avec son nouvel entraîneur, Jorge Sampaoli, cette saison ?

Je ne vais pas lier la forme de Mattéo à son entraîneur (Sampaoli). Il est déjà venu avec nous. Il a connu des périodes un peu moins heureuses. Il a un temps de jeu bien supérieur, il est plus épanoui. Il a confirmé au-delà du volume de jeu qu'il a, son agressivité, sa technique. Il amène de la fraîcheur, de la vie, c'est important. Même si par moment, j'ai été un peu conservateur et privilégié des joueurs qui ont un certain statut dans le groupe, c'est important d'oxygéner le groupe mais avec à la base la qualité et le potentiel qui est là.

Votre avis sur la Coupe du monde qui pourrait être jouée tous les deux ans ?

Pour être le plus honnête, mon premier sentiment de par ma première vie de joueur, le fait de pouvoir passer à une Coupe du monde tous les deux ans, ça me donne le sentiment de la banaliser. Après si la majorité des intérêts est là, ça pourra passer. Je ne vais pas faire l'ancien combattant, la Coupe du monde c'est tous les quatre ans, on est habitué à cela et c'est très bien comme ça. Si ça doit se faire, ça se fera, mais si ça se fait, je serai plus concerné et à ce moment-là, j'en parlerai plus précisemment.

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