Jessy Pi Brest Paris FC

ENTRETIEN - Jessy Pi (Brest) : "Je veux retrouver le plaisir de jouer au foot"

Il n'a débuté que trois matches avec Toulouse la saison dernière et c'est à Brest (Ligue 2) qu'il a décidé de se relancer. Prêté sans option d'achat cet été dans le club entraîné par Jean-Marc Furlan, qu'il avait déjà côtoyé à Troyes, Jessy Pi (24 ans) retrouve peu à peu le plaisir de jouer au football. Un plaisir qu'il avait en partie perdu lors de son année au Téfécé.

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À Brest, vous enchaînez les matches après une saison compliquée à Toulouse, dans quel état d'esprit êtes-vous ?

Jessy Pi : Pour l'instant, tout se passe très bien et j'espère que ça va continuer comme ça. La saison dernière a été très compliquée pour moi. Je ne prenais plus trop de plaisir, que ce soit à l'entraînement ou même dans ma vie de tous les jours. Je veux retrouver le plaisir de jouer au foot. C'est un métier, mais ça reste d'abord un sport, un amusement et un rêve d'enfant. Je veux montrer de quoi je suis capable. À Toulouse, je n'ai pas eu ma chance et j'ai bien l'intention de montrer que je n'ai rien perdu de mes qualités.

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Plusieurs clubs s'étaient positionnés cet été, pourquoi avoir opté pour Brest plutôt que Lorient par exemple ?

À la base je cherchais plutôt en Ligue 1, mais c'était compliqué, donc on m'a proposé des clubs en Ligue 2. À partir de là, je me suis dit que si je devais retourner en Ligue 2, c'était aussi bien de le faire avec Jean-Marc Furlan, que j'avais eu comme entraîneur à Troyes. Il m'a fait confiance quand j'étais à Monaco alors que je n'avais pas joué beaucoup de matches, on s'est eus au téléphone dans l'année et c'est devenu ma condition.

Vous sentez-vous redevable envers Jean-Marc Furlan, qui vous a fait confiance à l'époque où peu de gens vous connaissaient ?

Oui et non. Je me dois de lui rendre sur le terrain toute la confiance qu'il m'a donné et j'essaye de montrer à chaque match que la confiance qu'il m'accorde n'est pas le fruit du hasard. Je ne lui suis pas forcément redevable, mais je n'oublie pas ce qu'il a fait pour moi. Il n'a pas hésité à me faire confiance en Ligue 2 quand j'avais 19-20 ans. J'aime sa philosophie de jeu, son savoir faire. Il aime transmettre beaucoup de choses et c'est un plaisir de travailler à nouveau avec lui aujourd'hui.

L'an dernier, Pascal Dupraz vous a appelé pour vous convaincre de venir à Toulouse. Tout ne s'est pas passé comme prévu. Cette péripétie a-t-elle influé sur votre choix ?

C'est vrai que Pascal Dupraz m'a appelé la saison dernière pour me faire signer et que tout ne s'est pas passé comme je l'aurais souhaité. Du coup, je suis revenu travailler avec le coach qui me connaissait pour mon jeu et mes qualités. Jean-Marc Furlan m'aime pour ce que je suis et ne veut pas me changer. C'est rassurant et c'est forcément quelque chose qui a beaucoup joué.

Jessy Pi Brest Paris FC

Aujourd'hui, vous en voulez à Pascal Dupraz de s'être "trompé" sur votre profil ?

Si c'était arrivé lors de mon départ à Troyes, à la limite j'aurais pu le comprendre. Mais là, je restais sur deux saisons pleines, j'avais fait 80 matches. Mon style de jeu était connu : un peu technique, avec du jeu long, entre les lignes. Je ne suis pas dérangé par les duels, mais je n'ai pas un énorme jeu de tête. On me prend avec ou sans. Je ne suis pas un bourrin. La saison dernière, Pascal Dupraz m'a dit qu'il ne retrouvait pas le style de jeu que j'avais à Troyes. Je lui ai dit que tant qu'on ne me testerait pas sur le terrain, ce serait difficile de juger. Je ne sais pas s'il s'est trompé, mais disons que dans les faits ça s'est avéré être une erreur.

C'est quelque chose qui a marqué votre jeune carrière et sur laquelle vous allez certainement vous reposez pour la suite...

Je ne souhaite à personne de vivre une saison galère comme celle que j'ai véçu la saison dernière. Mais aujourd'hui, même si j'ai retrouver du temps de jeu à Brest, ça me permet de ne pas me reposer sur mes lauriers et de me donner à fond. Tout va très vite dans le foot. On ne sait pas ce qui peut se passer. C'est à moi de répondre présent pour que tout se passe comme je l'espère.

Vous voyez-vous comme quelqu'un de revanchard en ce début de saison ?

Je n'ai de revanche à prendre sur personne. J'essaye surtout de reprendre du plaisir, de rejouer au foot. Je connais mes qualités. Je n'ai pas eu le temps de les exprimer totalement, mais je ne suis pas forcément revanchard. Aujourd'hui, je veux simplement montrer ce que je vaux.

Et l'avenir, sur la durée, comment l'imaginez-vous ?

On n'en est pas encore là. L'objectif, c'est de rejouer cette année, de faire une saison pleine, de montrer que j'ai des qualités pour enchaîner les matches. On verra ce qui se passera en fin de saison. Pour l'instant, je suis sous contrat avec Toulouse (jusqu'en 2020, ndlr), il ne faut pas l'oublier. Pour le reste, on verra bien.

Propos recueillis par Benjamin Quarez

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