Alexander Djiku Strasbourg Ligue 1Getty

ENTRETIEN - Alexander Djiku (Strasbourg) : "Je voulais apporter ma pierre à l'édifice"

Comme de nombreux sportifs, à l'instar de Mathieu Bodmer, Alexander Djiku a décidé de s'investir. Il y a trois jours, le défenseur de 25 ans a lancé une cagnotte solidaire pour "venir en aide aux hôpitaux universitaires de Strasbourg dans la recherche d'un vaccin" contre le Covid-19. Un projet qu'il a accepté d'évoquer pour Goal, donnant également son avis sur les conditions d'une reprise des entraînements le 11 mai prochain.

>> Lien vers la cagnotte

Pourquoi avoir décidé de lancer cette cagnotte solidaire venant en aide aux hôpitaux de Strasbourg ?

Alexander Djiku : J'en ai parlé avec ma famille et mes proches. Je voulais apporter ma pierre à l'édifice avec ce projet personnel, même si on est déjà investis avec le club. Le Grand-Est est la région la plus touchée (avec l'Île-de-France, ndlr). Il fallait aider, clairement ! Beaucoup de personnes ont permis l'achat de masques et de matériel. Moi, j'ai voulu axer sur la recherche du vaccin. Ce virus est la source du problème et si on arrive à l'arrêter, tout le monde sera content.

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Vous sentiez-vous impuissant jusque-là ?

Je voulais être actif. Surtout que nous, les footballeurs, on est des privilégiés. On peut vraiment apporter quelque chose de bien, chacun avec ses moyens.

Comment est la situation dans le Grand-Est en ce moment ?

Ça a pris très vite. Les hôpitaux ont vite été saturés. Il manquait vraiment du matériel médical... Dans les journaux, j'ai lu qu'il y avait moins de pressions sur le personnel soignant désormais, mais il y a toujours de nombreux malades dans les hôpitaux. On est sur la bonne voie et il ne faut rien lâcher.

Combien de fonds ont déjà été récoltés grâce à votre cagnotte ?

On l'a créée il y a trois jours. Là, on est à 2 500 euros. Chacun met sa pierre à l'édifice. Et c'est ce que je veux mettre en avant. Chacun donne ce qu'il a. Il n'y a pas que les footballeurs ou ceux qui gagnent beaucoup d'argent qui peuvent aider les hôpitaux et les plus démunis. Il n'y a pas de petites sommes.

"Si on reprend, il faudra qu'il n'y ait aucun risque"

Avez-vous le sentiment que les sportifs s'investissent assez aujourd'hui ?

Je le répète, mais nous sommes des privilégiés par rapport à nos salaires et notre notoriété. Sur les réseaux, on peut appeler à la solidarité de tous, et je vois qu'on est nombreux à s'investir. Chacun à sa manière, avec la somme qu'il souhaite mettre pour permettre de stopper la propagation de ce virus.

On parle souvent des salaires en ce moment. Quelle est la situation pour vous au RC Strasbourg ?

On est passés en chômage partiel il y a deux semaines à peu près. Beaucoup de clubs l'ont fait parce qu'ils sont en difficulté économique. Chez nous, tout le monde a compris. On est tous allés dans le même sens, pour nous, pour le club et pour le futur. Il ne fallait pas être égoïstes.

Le Ministère des Sports est favorable à une reprise des entraînements le 11 mai. Ça vous paraît raisonnable ?

Le compétiteur que je suis vous dira oui. Parce qu'il est évident que j'ai envie de reprendre et de jouer au foot. C'est mon métier et j'aime trop ça. Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui on dispose de trop peu d'éléments sur l'épidémie. Chacun y va de son pronostic, mais la vérité c'est qu'on ne sait pas... Si on reprend, il faudra qu'il n'y ait aucun risque.

Quel est le message du club à ce sujet ? Est-ce qu'on vous prépare à cette reprise ?

On est encore dans le flou... On continue les séances en vidéo pour se maintenir au niveau physique. Deux groupes ont été mis en place. Un le matin à 11h et l'autre à 18h. Nos préparateurs physiques donnent les consignes et on s'entraîne ensemble pendant 1h ou 1h30. Il y a du cardio, des exercices musculaires. C'est un bon compromis, mais pour la reprise, comme tout le monde, on attend de savoir ce qui se passera. Ça dépendra des conditions sanitaires. On verra si elles sont meilleures ou pas.

Propos recueillis par Benjamin Quarez

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