France World Cup 2019Getty

Bilan - Les tops et les flops de la phase de groupe des Bleues

En attendant de connaître leur adversaire pour les 8e de finale, qui se déroulera dimanche prochain, l'équipe de France va recharger ses batteries après une phase de groupe parfaite sur le plan comptable (neuf points pris sur neuf possible) mais aussi délicate dans certains secteurs. Goal dresse le bilan de ce qui a bien marché pour les Bleues et de ce qu'il faudra corriger en vue des matches à élimination directe.

Les tops 


La condition physique des joueuses

C’était l’un des points à vérifier lors de cette compétition : comment allaient évoluer les joueuses de l’OL dans cette sélection, après une saison longue en club ? Pour l’instant, Corinne Diacre peut être satisfaite de ce qu’elle a observé dans cette première phase de Coupe du monde. Plusieurs joueuses lyonnaises avaient manqué les deux matches de préparation face à la Thaïlande et la Chine, notamment Amel Majri (ischios). Amandine Henry (dos) et Eugénie Le Sommer (fatigue). Il y a également eu une alerte pour Griedge Mbock, qui a disputé toute la phase de groupe avec un strap au genou. Durant les trois rencontres de groupe (Corée du Sud, Norvège et Nigeria), les corps des joueuses ont bien répondu à l’intensité d’un Mondial, notamment à Nice et à Rennes, face à des adversaires tenaces. Le défi physique était à relever et les Bleues n’ont pas failli à leur tâche, même si certains éléments comme Gaëtane Thiney ont eu du mal à terminer leur rencontre. Contre le Nigeria, Corinne Diacre avait tout de même mis au frigo quelques-unes de ses cadres (Bussaglia, Torrent, Le Sommer) en vue des prochaines échéances.

Les coups de pied arrêtés : une arme précieuse

Quatre des sept buts inscrits par les Bleues lors de cette phase éliminatoire sont venus de séquence sur coup de pied arrêté, avec notamment deux penaltys. Avant le début de la compétition, Corinne Diacre savait que son équipe possédait de sérieux atouts dans ces phases de jeu avec évidemment la taille de Wendie Renard (1m87) qui a fait des ravages lors du match d’ouverture. "C’est une vraie arme, reconnaissait Elise Bussaglia le 7 juin dernier.  Nous avons un vrai avantage, on ne peut pas le nier mais nous devons aussi avoir d’autres stratégies." Avec les variations proposées par le duo Majri/Thiney, les Bleues tentent de surprendre leurs adversaires. Elles peuvent même gagner en fluidité et en rapidité sur certaines séquences mais leur apport est à souligner, quand leur équipe peine à trouver des ouvertures dans le jeu.

Wendie Renard France 2019Getty

Du mental et du caractère

Si les Françaises ont survolé le match d’ouverture face à la Corée du Sud, les oppositions rencontrées face aux Norvégiennes et aux Nigérianes ont posé des problèmes concrets. Le rythme plus délicat à imposer et surtout la dimension athlétique de ces rencontres ont mis en lumière certains aspects des Bleues, qui ont su trouver les ressources mentales pour se sortir de ces pièges. Comment ne pas penser à Wendie Renard, passée par toutes les émotions lors de cette phase de groupe ? D’abord imposante avec son doublé de la tête face à la Corée du Sud, la Lyonnaise a ensuite été malheureuse par son but contre-son-camp concédé face à la Norvège. Elle aurait pu connaître un autre contrecoup psychologique à Rennes avec son penalty raté dans un premier temps, mais les nouvelles règles plus strictes ont changé la donne au Roazhon Park. L’ancienne capitaine a saisi cette nouvelle chance et a pu montrer qu’elle ne lâchait rien en dépit des circonstances.

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Les flops


Le manque de réalisme offensif

Les Bleues parviennent à se créer de nombreuses situations, ce qui est à souligner, mais l’on peut regretter leur manque de lucidité dans la zone de vérité. L’Équipe de France a beaucoup raté, à l’image du dernier match face au Nigeria avec 17 tirs dont 14 non cadrés. Si la précision était un peu plus au rendez-vous face aux Sud-Coréennes (26% de tirs convertis), les joueuses de Corinne Diacre n’ont pas encore trouvé la formule magique. "J’aimerai beaucoup plus de justesse, indiquait la sélectionneure des Bleues en conférence de presse lundi soir à Rennes. On y travaille. On ne peut que constater les échecs après tous ces centres et ces situations offensives… On le dit, on le redit et les filles essaient." Valérie Gauvin (neuf tirs, un but) symbolise ce manque de sang-froid même si son implication dans le jeu et son rôle de pivot servent autrement l’équipe qu’à travers les 16 derniers mètres.

Valerie Gauvin France Norway World Cup Women 12062019

La discrétion de Gaëtane Thiney

Si Amel Majri possède le numéro 10 dans cette équipe, l’expérimentée Gaëtane Thiney occupe bien ce rôle de meneuse de jeu pour les Bleues. Celle qui a tout connu en sélection depuis 2007 et sa première apparition n’a pas marqué les esprits lors de ce premier tour. Pas assez tranchante dans ses transmissions, discrète lors des phases offensives et pas récompensée de ses efforts sur le pressing, la joueuse du Paris FC n’a pas été en réussite depuis le début de la compétition. Elle a été un peu en vue sur les coups de pied arrêtés mais pas assez dans le jeu. On aurait pu penser que Corinne Diacre allait la faire souffler lors du troisième match face au Nigeria mais Thiney a enchaîné, avec le même constat à la fin : une performance inquiétante (16 ballons perdus et aucun tir cadré). "Je vais me reposer, bien récupérer et essayer de mettre mes pieds droits pour que les ballons finissent au fond des filets", ironisait-elle après le dernier match de groupe. Perfectionniste et compétitrice, la joueuse de 33 ans sait ce qu’il lui reste à faire pour montrer un autre visage dans ce tournoi.

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