Mbappé brille, Rodrygo s’enfonce : les notes de tous les joueurs du Real Madrid

Quelques titularisations en urgence en Liga et une apparition en Coupe du Roi ont rythmé une saison qui, à la base, devait se dérouler avec la réserve. Le plus beau compliment que l’on puisse faire à Ramon, c’est qu’il ne s’est jamais vraiment fait remarquer… mais n’a jamais commis d’erreur non plus. On retiendra tout de même son but décisif contre Majorque en fin de match : un moment signature dans une saison qui en a cruellement manqué.

Quelques apparitions éparses en fin de saison pour l’oublié du Real Madrid, qui a prouvé qu’il peut arriver de bonnes choses à ceux qui choisissent de toucher un sacré gros chèque… tout en patientant tranquillement sur le banc du Bernabeu.

Carvajal avait bien démarré la saison, dans la lignée d’un exercice précédent exceptionnel qui lui avait valu une surprenante 4e place au Ballon d’Or. Mais une grave blessure au genou survenue en octobre a totalement brisé son élan. Il espère retrouver son meilleur niveau la saison prochaine, surtout avec la concurrence grandissante de Trent Alexander-Arnold.

Pauvre Lucas ! Après les graves blessures au genou de Carvajal et d’Eder Militao, Vazquez a dû assurer l’intérim. Et s’il n’a jamais ménagé ses efforts, il s’est vite imposé comme le maillon faible d’une défense déjà en souffrance. Dès février, il avait perdu sa place au profit de Federico Valverde.

Ses prestations catastrophiques lors des Clasicos resteront dans les mémoires… pour de mauvaises raisons. Il quittera le club en fin de saison, et ce départ semble tomber à point nommé.

David Alaba a enfin retrouvé les terrains après 15 mois d’absence en raison d’une grave blessure au genou. Mais dans une défense madrilène décimée, l’Autrichien a été précipité dans le grand bain, bien trop vite.

Résultat : des rechutes, et notamment une nouvelle blessure au ménisque qui pourrait le priver de Coupe du Monde des Clubs. Difficile, à ce stade, de savoir s’il pourra un jour retrouver son meilleur niveau.

À quel moment faudra-t-il admettre que Camavinga est devenu un joueur fragile, incapable d'enchaîner une saison complète sans pépin ? Les soucis au genou s’accumulent depuis plusieurs exercices, et 2024-25 n’a rien changé à cette tendance.

C’est d’autant plus frustrant que le Français possède un talent immense et une polyvalence précieuse. Mais tant qu’il ne restera pas en bonne santé sur la durée, sa carrière pourrait bien demeurer celle d’un potentiel inachevé.

Un début de saison encourageant, ponctué d’une série de 11 matches solides, laissait entrevoir le retour en forme d’un Militao proche de son meilleur niveau. Mais le sort s’est acharné : une nouvelle rupture du ligament croisé antérieur en novembre, la deuxième en deux saisons, est venue brutalement stopper son élan.

S’il pourrait être remis à temps pour la Coupe du monde des clubs, le plus sage serait peut-être de ne pas précipiter son retour. Brillant lorsqu’il est au sommet, Militao n’a que trop rarement eu l’occasion de le prouver ces derniers temps.

Surnommé « le roi de la Coupe du Roi », Endrick n’a jamais vraiment confirmé les attentes en dehors de cette compétition lors de sa première saison en Espagne. Pourtant, les promesses ne manquaient pas : sa vitesse, sa puissance et son sang-froid devant le but ont sauté aux yeux dès que les espaces se sont ouverts.

Le vrai problème, c’est son intégration dans le système d’Ancelotti. Trop petit pour incarner un vrai numéro 9, pas assez collé à la ligne pour tenir un rôle d’ailier classique, Endrick est resté en marge d’un collectif bien huilé. Parler d’erreur de casting serait sans doute exagéré, mais celui qu’on présentait comme le nouveau Pelé n’a pas marqué les esprits.

Le talent de Rodrygo est indiscutable. Il devrait être cité aux côtés des grandes figures de l’effectif madrilène, tant ses qualités techniques sont rares. Pourtant, cette saison, le Brésilien a semblé constamment à contre-emploi, comme s’il évoluait dans un système qui ne lui convenait pas – et peut-être même dans le mauvais club.

Avec seulement six buts et cinq passes décisives en Liga, son rendement a été trop faible pour un joueur de son standing. Carlo Ancelotti a fini par le sacrifier au profit d’Arda Güler, plus jeune et plus décisif en fin de saison. Xabi Alonso, attendu sur le banc madrilène, semble croire en lui. Mais alors que plusieurs clubs surveillent la situation, Rodrygo pourrait bien être tenté de se relancer ailleurs.

Déjà cantonné à un rôle secondaire lors de l’exercice précédent, Brahim Diaz a vu sa marge de manœuvre encore se réduire avec l’arrivée de Kylian Mbappé. Le Marocain n’a jamais réellement eu l’occasion d’enchaîner ni de s’imposer comme un titulaire crédible, relégué au rang de joker dans des contextes souvent défavorables.

Son aisance technique et sa créativité peuvent parfois illuminer un match, mais son manque de tranchant s’est révélé criant sur la durée. Utilisé en sortie de banc dans des scénarios souvent désespérés, il a peiné à peser sur les rencontres. Brahim demeure un joueur talentueux, mais son avenir semble devoir s’écrire loin du Bernabéu s’il veut franchir un cap.

Souvent critiqué depuis son arrivée à Madrid, Ferland Mendy reste pourtant un latéral gauche fiable, sans éclat mais rarement défaillant. Une nouvelle fois, il a rempli son rôle avec sérieux, même si sa saison n’a jamais vraiment décollé. Présent lorsqu’il le fallait, il a souvent colmaté les brèches sur un côté gauche madrilène peu discipliné défensivement.

Sa propension à enchaîner les pépins physiques interroge, et l’on murmure déjà que le club cherche activement un renfort à son poste. Mais tant qu’il est apte, Mendy reste un joueur utile, capable de sécuriser son couloir sans faire de vagues.

Andriy Lunin a eu un rôle plus conséquent que prévu cette saison, en raison des blessures à répétition de Thibaut Courtois. Et sans faire de vagues, le gardien ukrainien a su répondre présent. Il n’a certes pas réalisé de miracles, mais il n’a jamais plombé son équipe non plus. Et à Madrid, cela vaut déjà beaucoup.

Jamais transcendant mais rarement fautif, Lunin a tenu la barre dans les moments creux. Il n’atteindra sans doute jamais les sommets de son illustre coéquipier, mais il a prouvé qu’il pouvait être un numéro 2 fiable. À 25 ans, il doit cependant s’interroger : ne mériterait-il pas, ailleurs, un poste de titulaire à part entière ?

Il n’a pas remplacé Toni Kroos, et personne ne s’attendait vraiment à ce qu’il le fasse. Mais lorsqu’il était disponible, Dani Ceballos a apporté un peu de calme dans un entrejeu souvent désorganisé. Sa qualité de passe – la meilleure du groupe cette saison – a permis au Real de respirer dans certaines séquences brouillonnes, même s’il n’a jamais réellement influencé les matchs dans les zones décisives.

Pas une menace devant le but, ni un roc défensif, mais un joueur capable de gérer les temps faibles, de conserver le ballon et d’enchaîner les minutes. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est parfois ce qu’il faut dans une saison trop souvent instable.

À l’échelle de Vinicius, cette saison ressemble à une déception. Le Brésilien avait promis de revenir « dix fois plus fort » après avoir vu le Ballon d’Or lui filer sous le nez, mais sa tournée de revanche s’est rapidement transformée en désillusion.

Jamais vraiment en phase avec Kylian Mbappé, son association avec le Français n’a pas produit les étincelles attendues, et son adaptation au système de Xabi Alonso interroge encore. Avec seulement 11 buts et 8 passes décisives en Liga, Vinicius a rendu une copie bien en deçà de ses standards. On attendra de lui bien mieux la saison prochaine, à condition qu’il soit encore là.

Correct ? Solide ? Convenable ? Choisissez un adjectif tiède, et vous aurez un bon résumé de la saison de Fran Garcia. Racheté à bas prix au Rayo Vallecano, le latéral gauche trapu a dépanné lorsque Ferland Mendy était indisponible, remplissant sa mission sans jamais briller ni sombrer. Défensivement, il a ses limites, mais sa vivacité et son volume de course ont souvent compensé ses lacunes, et son entente avec les ailiers gauches s’est affinée au fil des matchs.La suite intrigue : Garcia a peut-être montré assez pour prétendre à davantage de titularisations, mais la rumeur d’un renfort à son poste laisse penser que le club pourrait ne pas lui accorder cette chance. Ce serait, à bien des égards, un choix un peu sévère.

Longtemps jugé comme un successeur désigné mais encore inabouti de Casemiro, Tchouaméni a enfin montré les contours du joueur que Madrid pensait avoir acheté. Sans être transcendant, le Français a franchi un cap en 2024-25.

Solide au poste de sentinelle, capable aussi de rendre service en défense centrale lors des coups durs, il s’est imposé comme un rouage fiable dans un collectif souvent bancal. Sa progression à la relance, notamment sous pression, mérite d’être soulignée. Avec davantage de continuité autour de lui, son influence pourrait encore croître l’an prochain.

Un défenseur central de 21 ans, formé au club, ne devrait jamais être propulsé titulaire à Madrid par nécessité. Et pourtant, Asencio s’est imposé comme un intérimaire de luxe, avec une étonnante sérénité. Dominant dans les duels aériens, rugueux dans les interventions, il a abordé sans complexes ses duels face à des attaquants aguerris de Liga.

Certes, les limites de son inexpérience sont apparues dans les Clasicos et face à Liverpool en Ligue des champions. Mais dans une saison marquée par les absences, il a souvent incarné la fiabilité quand les cadres faisaient défaut. Un vrai motif d’espoir pour l’avenir.

Il reste l’un des meilleurs gardiens du monde quand son corps le laisse tranquille. Mais c’est justement là que le bât blesse : les pépins physiques deviennent une récurrence inquiétante pour Thibaut Courtois.

Avec seulement 30 titularisations en Liga, le Belge n’a pas pu offrir sa pleine mesure. Pourtant, à chaque fois qu’il a été aligné, il a rappelé pourquoi il est irremplaçable. Si Lunin a fait le travail, Courtois a, lui, réalisé plusieurs parades décisives qui ont maintenu Madrid à flot dans des matches où les siens auraient dû couler.

Surnommé un peu hâtivement le « Messi turc », Arda Güler a démontré cette saison qu’il était bien plus qu’un simple espoir pour l’avenir. Après une première année freinée par les blessures, il s’est intégré en douceur à l’effectif madrilène… jusqu’à reléguer Rodrygo sur le banc en fin de saison.

Plutôt Modric que Messi dans le profil, Güler a brillé par sa vision du jeu et sa capacité à créer des décalages dans les défenses les plus resserrées de Liga. On peut douter de son adéquation avec les standards tactiques de Xabi Alonso, mais son talent est tel qu’il faudra lui faire une place. L’avenir s’annonce radieux.

Ce n’était peut-être pas le final rêvé pour une légende comme lui, mais Luka Modric a prouvé qu’il restait utile, même à 39 ans. Seul Valverde a disputé plus de rencontres cette saison, et le Croate a encore débuté plusieurs grands rendez-vous, tout en étant le remplaçant parfait pour verrouiller des matches serrés.

Son adieu au Santiago Bernabeu, lors d’un moment empreint d’émotion, a été à la hauteur de son immense parcours. Une sortie discrète, mais digne d’un géant.

Après une première saison exceptionnelle, marquée par des statistiques record devant le but, Jude Bellingham a entamé l’exercice 2024-25 dans un rôle plus reculé. Le choix semblait payant après quelques semaines d’adaptation, mais l’Anglais a ensuite été trimballé d’un poste à l’autre, sans jamais retrouver sa pleine mesure.

Sa créativité et son impact dans les phases offensives n’ont jamais fait défaut, mais son niveau d’engagement a semblé décliner en fin de saison. Il aura droit à un peu de repos... après avoir disputé le Mondial des Clubs, puis il subira une opération de l’épaule. Une pause nécessaire.

Quand il était sur pied, Antonio Rüdiger a été monumental. Il a représenté le seul point d’ancrage fiable d’une défense madrilène décimée par les blessures. Dommage que sa saison ait été interrompue par un souci au genou, et qu’elle soit aussi entachée par ses frasques inappropriées après la finale de Coupe du Roi.

Mais Rüdiger, ce n’est pas juste le type qui fait passer Haaland pour un joueur quelconque. Il l’a rappelé avec une série de prestations majuscules.

Difficile de reprocher quoi que ce soit à Federico Valverde dans une saison pourtant bien morose pour le Real Madrid. Besoin d’un sentinelle ? Il répond présent. D’un numéro 10 capable de surgir dans les dernières minutes ? Pareil. D’un latéral droit en dépannage ? Il s’y colle sans broncher.Dans un contexte d’instabilité permanente, l’Uruguayen a traversé le chaos avec une aisance déconcertante. Joueur le plus utilisé en Liga, il a occupé tous les postes possibles, tout en livrant 10 contributions décisives en championnat. À seulement 26 ans, il a encore tout l’avenir devant lui.

Difficile de contester les chiffres : Mbappé a signé la meilleure première saison de l’histoire du Real, terminant meilleur buteur de Liga (Pichichi) et Soulier d’or européen. À ce niveau-là, il a clairement été le joueur le plus performant de la saison madrilène.

Certains s’interrogent encore sur son impact global dans le jeu collectif, mais son talent ne souffre d’aucune contestation. Et avec l’arrivée de Xabi Alonso, on peut légitimement penser que le Français pourra franchir un nouveau cap.