Quand il s’agit d’aborder le sujet de racisme, Lilian Thuram, l’ancien international français, ne manque jamais de monter au créneau et de proposer des solutions. Des solutions que certains contestent, à l’instar de Marco Materazzi, mais qui ont le mérite d’exister.
Le champion du monde continue de suivre de près l’actualité du football, et il est au courant que les problèmes liés à la discrimination sont toujours présents sur les pelouses italiennes.
Thuram a pu constater que les joueurs africains sont toujours des cibles d’insultes et de moqueries dans stades de Serie A et que les instances locales ne font rien pour faire évoluer les choses. Après avoir montré du doigt les fédérations et les ligues pour cette absence de réaction, il s’adresse désormais aux joueurs blancs.
« Aux joueurs blancs de refuser de continuer les matches »
« Très souvent, on demande aux joueurs victimes de racisme: 'Qu’est-ce qu’on devrait faire contre ça ?' C’est très hypocrite, parce que ça laisse entendre que c’est à eux de trouver des solutions, comme s’ils étaient le problème, a-t-il indiqué dans un entretien au Guardian. C’est aux joueurs blancs, qui sont souvent en majorité, de refuser de continuer les matchs. À ce moment-là, les instances seront obligées de réagir, sinon leur business va en pâtir. […] Et c’est très important que les joueurs continuent à mettre le genou à terre avant les matchs pour condamner ces injustices. »
Thuram veut qu’en Italie il y ait une mobilisation générale contre le fléau, comme il a pu y en avoir en Angleterre ces derniers mois. Le Français a notamment salué l’attitude du capitaine de Liverpool, Jordan Henderson. « Le changement ne vient jamais en premier lieu des autorités, explique-t-il. Si vous voulez du changement, il faut faire en sorte que les autorités soient contraintes à changer. Par exemple, en Italie, les gens me demandent souvent: 'Est-ce que les instances en font assez pour stopper le racisme?' Et je réponds non. Je suis arrivé en Italie en 1997 et il y avait des chants racistes dans les stades. Maintenant, on est en 2021 et il y a toujours des chants racistes dans les stades. Ça veut dire que le job n’a pas été fait. »




