Le duo Cristiano Ronaldo et Wayne Rooney a formé l'une des paires d'attaque les plus dévastatrices et les plus électrisantes qu'Old Trafford ait jamais connues. Ensemble, ces deux joueurs d'exception ont propulsé Manchester United vers une période de gloire intense, marquant l'ère moderne du club avec notamment des victoires en Premier League et en Ligue des champions. Leur collaboration sur le terrain était souvent synonyme de buts spectaculaires et de domination offensive. Pourtant, en coulisses, derrière les célébrations partagées et les trophées soulevés, des divergences profondes d'opinions et de priorités étaient déjà perceptibles, créant une dynamique relationnelle plus complexe que celle perçue par le grand public.
L'égoïsme qui caractérisait Ronaldo : moteur de la légende
Pour Wayne Rooney, qui a longtemps été le fer de lance de l'attaque anglaise et un joueur d'équipe par excellence, cet égoïsme est précisément ce qui rendait Ronaldo unique. Rooney, qui se targuait d'être un joueur d'équipe prêt à se sacrifier, a toujours reconnu que la quête incessante de gloire personnelle de Ronaldo avait été le carburant qui l'avait propulsé au statut de légende mondiale. Cette observation n'était pas une simple critique, mais plutôt une analyse lucide de la mentalité d'élite de son ancien coéquipier. La soif de triomphe individuel de Ronaldo lui a permis d'accumuler un palmarès personnel colossal : remporter cinq Ballons d'Or, pulvériser d'innombrables records de buts et acquérir la réputation d'être l'un des buteurs les plus implacables et les plus obsédés par la performance de l'histoire du football. Ce drive individuel était une force brute que le manager, Sir Alex Ferguson, a brillamment réussi à canaliser au service du collectif pendant les six années (2003-2009) où les deux hommes ont évolué ensemble.
L'adaptation de Rooney : le sacrifice pour le collectif
La question de savoir si Rooney s'est adapté à Ronaldo pour maximiser le potentiel de l'équipe est centrale dans l'analyse de leur duo. Lors d'une conversation révélatrice avec un autre coéquipier légendaire, Rio Ferdinand, Rooney a avoué avoir souvent dû ajuster son jeu pour permettre à l'étoile portugaise de briller de tout son éclat. Interrogé directement sur le fait d'avoir atténué ou modifié certains aspects de son propre jeu pour laisser CR7 prendre la lumière, Rooney a admis que oui, c'était le cas, mais a insisté avec fermeté sur le fait que ses raisons étaient toujours axées sur l'équipe et la victoire.
« Je n'ai jamais pensé devoir faire des sacrifices. Oui, j'en ai eu l'impression et j'en ai eu l'impression par moments, mais je voulais gagner, je voulais gagner la Premier League, la Ligue des champions », a-t-il déclaré. Il a ensuite offert un hommage appuyé à la force mentale de son ancien partenaire : « Cristiano Ronaldo a quelque chose en lui que je ne pense pas que quiconque possède. Il a un état d'esprit et une mentalité qui dépassent de loin tout ce que j'ai pu voir dans le football. »
Il a ensuite dressé un contraste saisissant, illustrant la différence fondamentale entre leurs approches respectives du succès : « Mon état d’esprit et ma mentalité ne sont pas à ce niveau, mais ils sont à un niveau où je veux gagner. Je ne me suis jamais soucié du Ballon d’Or ou de quelque trophée individuel que ce soit. Pour moi, ce n’est rien, je m’en fiche complètement. Je voulais gagner avec toi (Rio), avec mes coéquipiers. Bien sûr, Cristiano voulait gagner tout ça avec l’équipe, mais il avait cette mentalité égoïste qui voulait tout. Je n’avais pas ça. » Cette déclaration résume la dynamique interne du duo : Rooney, le combattant altruiste, et Ronaldo, le génie individualiste.
Une relation de collègues, pas d'amis
Les derniers doutes sur la nature de leur relation en dehors du terrain ont été dissipés de manière glaciale en 2022. Pendant sa seconde et tumultueuse période à Manchester United, Ronaldo a donné une interview explosive à Piers Morgan, affirmant clairement que lui et Rooney n’avaient jamais été de véritables amis. Interrogé pour savoir s’il était resté proche de Rooney ou de Gary Neville, qui l'avaient publiquement critiqué, Ronaldo a répondu froidement : « Ce ne sont pas mes amis, ce sont des collègues », a-t-il déclaré. « On joue ensemble, ils ne viennent pas, on ne dîne jamais ensemble. » Cette déclaration a mis un point final à l'idée d'une amitié profonde, confirmant qu'en dépit d'un succès historique partagé, leur lien était strictement professionnel et axé sur la performance. C'est le paradoxe de ce duo légendaire : une alchimie parfaite sur le terrain, mais une distance notable en dehors, chacun poursuivant la gloire à travers des prismes différents.
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