Younousse Sankhare Bordeaux Troyes Ligue 1 26082017Gettyimages

PSG-Bordeaux - Sankharé, l’exil pour enfin s’émanciper

On ne les attendait pas si haut. Pourtant les Girondins de Bordeaux sont les invités surprise de ce début de saison. Installés sur le podium après sept journées de championnat, ils réalisent une entame convaincante et sont toujours invaincus. Si tout semble aller pour le mieux sur les bords de la Garonne, c’est parce que des hommes se sont révélés. Younousse Sankharé en fait partie. Joueur essentiel du milieu de terrain de Jocelyn Gourvennec, il montre toutes ses qualités. Face au Paris Saint-Germain ce samedi, il retrouvera son club formateur, dans lequel il n'a pas pu s'imposer.

De la même génération que Mamadou Sakho, il est - comme son copain du centre de formation - lancé par Paul Le Guen en Ligue 1 le 20 octobre 2007 avec le PSG. Il a alors 18 ans et est considéré comme l’un des espoirs de l’école parisienne, au même titre que son compère de la défense centrale, le caractère bien trempé en plus. Certainement conscient de la difficulté de s’épanouir dans un club qui sera, un an plus tard, racheté par QSI, il met les voiles et s’engage en prêt à Dijon en 2010. En Côte-d’Or, il trouve du temps de jeu et un entraîneur qui lui accorde sa confiance.

La révélation à Dijon, la confirmation à Guingamp

"Quand j’ai eu la possibilité de faire venir Younousse, j’ai été très intéressé, nous explique Patrice Carteron, aujourd’hui coach de Phoenix aux Etats-Unis. C’est quelqu’un qui, déjà très jeune, avait un très, très gros potentiel mais qui avait, malgré tout l’image d’une tête brûlée, d'un joueur pas facile à gérer." Aucun souci pourtant entre les deux hommes qui sont sur la même longueur d’ondes. Le natif de Sarcelles gagne rapidement une place de titulaire et contribue à la montée du DFCO en Ligue 1. L’adaptation n’a pourtant pas été simple pour le jeune homme. "Ce n’est pas évident quand on est un des espoirs du PSG et que vous avez l’impression que les gens attendent beaucoup de vous, admet Carteron. Il a fallu qu’il se débarrasse de ça, qu’il se détache de son club formateur".

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Deux saisons et un nouveau prêt plus tard, Sankharé atterri à Guingamp. Un transfert dans lequel Carteron a joué un rôle : "Jocelyn (Gourvennec) m’avait appelé quand il était à Guingamp, poursuit son ex-mentor. Je l’ai encouragé à le prendre parce que c’est quelqu’un qui a une forte personnalité mais qui est aussi intelligent et en plus, il a de très grandes qualités." Le technicien breton lui fait confiance et ne s’y trompe pas. Sa période guingampaise est celle de la confirmation sous les ordres de celui qui prend des allures de guide. Un guide qu’il retrouve à Bordeaux après une demi-saison galère à Lille.

Le leadership révélé à Bordeaux

En Gironde, il retrouve un environnement sain et surtout un entraîneur qu’il connait. Deux facteurs qui l’ont sans doute aidé à se révéler, à 27 ans, et surtout à exploser : "Younousse a un fort tempérament, continue l’ancien entraîneur de Dijon. Encore fallait-il savoir le gérer, lui apprendre à bien utiliser son énergie. C’est quelqu’un qui a du caractère mais une fois qu’il a réussi à le mettre au service de l’équipe, il est devenu très intéressant. C’est un leader naturel." Son leadership, il le montre désormais à chacune de ses sorties. En témoigne son début d’exercice 2017-2018.

Solide à la récupération et doté de qualités physiques indéniables, il se plaît dans le milieu à trois. Une confiance qui se ressent sur le terrain. Depuis la reprise, il a disputé toutes les rencontres. En plus de se montrer indispensable dans son rôle de relayeur pur, il se projette. Il a ainsi inscrit 5 buts toutes compétitions confondues. Il est tout naturellement devenu l'un des maillons forts des Girondins version Gourvennec. Au Parc des Princes, il évoluera sous le maillot au scapulaire mais jouera sans complexe. Comme lors d’un certain Dijon-PSG en 2011, en huitièmes de finale Coupe de la Ligue, dont se souvient Patrice Carteron.

"C’est l’un des matches les plus forts que j’ai vécu émotionnellement, raconte le Briochin. Battre le PSG 3-2 après avoir été mené 2-0, c’était un exploit absolument incroyable. Ce jour-là, Younousse était capitaine. Il avait pris ses responsabilités et avait marqué un penalty (celui du 1-2, ndlr). Il avait fait un match époustouflant. Intérieurement, c’est ce dont il avait besoin. Ce match-là lui a permis de couper ce fameux cordon avec le PSG." Le jeune espoir est désormais un joueur accompli. Il voudra forcément prouver à son premier club, qu’il a bien grandi et que son exil n'a pas été vain.

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