Dimitri Payet avec OM-Lens.Getty

Pourquoi l’OM n’y arrive plus

À Marseille plus qu’ailleurs, la vérité d’un jour n’est jamais celle du lendemain. Et après un début de saison plus qu’enthousiasmant, l’OM se retrouve en panne sèche avec une série de quatre matches sans la moindre victoire, ponctuée par une bouillie tactique proposée face à Lille (0-2) dimanche à Pierre-Mauroy, dans le cadre de la 9eme journée.

L’OM conquérant, puis l’OM hésitant

Alors que les supporters ont un temps rêvé de pouvoir disputer le titre en Ligue 1 au Paris Saint-Germain, la formation phocéenne ne pointe qu’à la cinquième place du classement avant la trêve internationale. Avec, certes, un match en retard, mais face à Nice, fringant troisième du championnat qui avait déjà posé d’énormes problèmes à l’équipe de Jorge Sampaoli fin août avant que la rencontre ne soit arrêtée, puis repoussée.

Il y a eu l’OM conquérant, qui a dompté Saint-Etienne (3-1) au Vélodrome, Monaco (2-0) à Louis-II et Rennes (2-0) lors d’une journée marquée par l’hommage à René Maleville. Et l’OM hésitant, incapable de trouver la solution face à Angers (0-0), Lens (2-3), Galatasaray (0-0) et donc Lille.

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Comment expliquer ces deux visages ? Tout d’abord, la Coupe d’Europe n’a pas fait que du bien aux Marseillais. Que ce soit dans les têtes, ou dans les jambes.

Un match tous les trois jours, le début des ennuis

Mi-septembre, la première journée de la phase de poules de Ligue Europa a amorcé la mauvaise série phocéenne. Sur la pelouse du Lokomotiv Moscou (1-1), l’OM a dominé son adversaire russe de fort belle manière, mais il a malheureusement été rattrapé dans les dernières secondes, payant ainsi son cruel manque d’efficacité.

LOKOMOTIV MARSEILLE EUROPA LEAGUE 160921Getty

Un premier coup dur, rapidement oublié grâce à la victoire face à des Rennais qui n’ont rien montré pendant 90 minutes le week-end suivant.

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Mais ce premier enchaînement de deux matches en trois jours a fait mal aux organismes marseillais, encore plus pour certains joueurs comme Gerson, néo-international brésilien qui n’a pas eu de préparation estivale complète. Et ce n’est pas un hasard si l’OM n’a ensuite pas réussi à trouver la faille sur la pelouse d’Angers (0-0), d’autant plus que plusieurs joueurs importants comme Payet et Milik manquaient à l’appel. De ce côté-là, la trêve internationale devrait faire du bien aux hommes de Sampaoli.

Sampaoli a sa part de responsabilité

Le technicien argentin n’est d’ailleurs pas étranger à la période de turbulences traversée par le club olympien. Son système hybride à trois défenseurs a certes fait ses preuves, et l’objectif n’est pas de le remettre en cause, mais l’utilisation des joueurs a de quoi interroger. Sampaoli ne reconduit jamais le même XI de départ d’un match à l’autre : cela favorise la récupération de ses hommes, mais certainement pas la fluidité du jeu et la création d’automatismes dans une équipe largement remaniée cet été.

Jorge Sampaoli OMGetty Images

Et certains joueurs, en plus d’alterner entre un rôle de titulaire et un de remplaçant, sont trimballés à des postes différents. Valentin Rongier en est l’exemple parfait, même si l’ancien Nantais parvient pour l’instant à tirer son épingle du jeu. Luan Peres, positionné en piston gauche à Pierre-Mauroy, illustre également ces choix tactiques ratés par Sampaoli, qui n’a certes pas été aidé par les blessures de plusieurs cadres comme Payet, Milik ou encore Kamara. 

Le banc n’apporte preque plus rien

Dans ses changements, que ce soit au niveau de la composition ou en cours de match, Sampaoli est donc peu inspiré par rapport à cet été. Et cela peut également s’expliquer par le turnover incessant de l’Argentin.

De la Fuente, si séduisant en début de saison, n’apporte par exemple presque plus rien lorsqu’il entre en jeu. Le joueur formé à La Masia est certes toujours en apprentissage, comme Gueye et… Luis Henrique, catastrophique à Angers avant d’entrer sans aucune conviction face à Lens et Lille, mais les supporters sont en droit d’en attendre davantage.

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Un problème d’attitude ? Le temps nous le dira. Même chose pour Harit, auteur de débuts réussis face à Monaco, Moscou et Rennes - contre qui il a marqué son premier but - avant de décliner. Encore un joueur dont la préparation estivale n’a pas été optimale, encore un joueur contraint malgré lui d’alterner entre chasuble et tunique de titulaire en fonction de la forme physique de Payet. Sampaoli profitera sans doute de la trêve pour remobiliser ses troupes, et celles-ci en ont besoin, mentalement et physiquement.

Dimitri Payet MHSC-OMGetty Images

Les adversaires ont retenu la leçon

Le technicien argentin devra également se remettre en question. Si son système et son animation, offensive comme défensive, ont fait leurs preuves en début de saison, les adversaires ont désormais retenu la leçon. Et lorsque ces derniers infligent à l’OM le même pressing que Sampaoli demande à ses joueurs d’effectuer, la tâche devient rapidement compliquée avec de grosses erreurs défensives, comme face à Lens sur l’ouverture du score.

La rencontre face aux Nordistes reste à part tant elle aurait pu tourner dans un sens comme dans l’autre, mais Franck Haise a malgré tout remporté le duel des entraîneurs. Son organisation tactique au milieu de terrain, idéale pour couper les circuits de passes axiaux des Marseillais, a payé.

Dimitri Payet Marseille Lens Ligue 1 26092021Getty

En empêchant également les Olympiens d’utiliser la largeur, ces derniers ont été contraints de se reposer sur les exploits individuels de Payet et Ünder. Rendez-vous le dimanche 17 octobre au Vélodrome, face à Lorient, pour voir si la trêve a porté ses fruits.

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