Boubacar Kamara (OM)Getty

OM : Boubacar Kamara, l’indispensable ?

"Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé", comme le disait Alphonse de Lamartine. Et s’il est encore trop tôt pour tirer de telles conclusions avec l’Olympique de Marseille, force est de constater que Boubacar Kamara a cruellement manqué au milieu de terrain lors de la défaite concédée face à Lens (2-3) dimanche soir, en clôture de la 8e journée de Ligue 1.

Fofana et Doucouré ont mangé le milieu marseillais

"Ils en voulaient plus que nous", a froidement analysé Dimitri Payet, auteur d’un doublé, au terme de la rencontre. Surtout dans l’entrejeu, où Seko Fofana ou encore Cheick Doucouré ont fait (très) mal aux Marseillais avec un pressing de tous les instants. Une forte pression sur l’adversaire que les hommes de Jorge Sampaoli ont l’habitude de pratiquer, mais sans Kamara, qui ne recule jamais devant l’effort, la chose devient plus complexe.

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Boubacar Kamara OM AngersGetty

Touché à la cuisse face à Angers (0-0) mercredi dernier et sorti prématurément dès la 77e minute, ce qui coïncide d’ailleurs avec le temps fort du SCO en fin de match, le joueur formé à l’OM n’a pas pu apporter son agressivité face aux Lensois. Comme il l’avait notamment fait à Monaco (2-0), avec un match de patron contre son homologue Aurélien Tchouaméni. D’autant plus qu’il portait ce soir-là le brassard de capitaine.

Travail défensif et touche technique

Au-delà de son aura, donc, de son énorme travail défensif et de ses innombrables ballons récupérés, Kamara apporte également une touche technique à ce milieu de terrain marseillais. Lequel n’en manque certes pas, mais lequel a aussi rechigné à apporter des solutions aux défenseurs dans la relance dimanche. Ce qui explique aussi les énormes erreurs réalisées par les centraux, lesquelles ont débouché sur des actions franches, dont le penalty provoqué.

Le natif de la cité phocéenne ne se cache jamais, lui, et le ballon lui brûle rarement les pieds. Au contraire d’un Gerson, qui n’évolue certes pas à son poste mais tarde pour l’instant à confirmer les espoirs placés en lui. Après un bon début de saison, le joueur acheté pour 25 millions d’euros - bonus compris - déçoit depuis la rencontre à Angers. Kamara n’évolue pas non plus à son poste de prédilection, lui le défenseur central de formation, mais cela ne l’empêche pas d’avoir un énorme volume de jeu. Qu’il soit à droite, à gauche ou devant la défense.

Angers-Marseille Ligue 1Getty Images

Sans Kamara, l’OM ne gagne pas  

Quelques chiffres valent d’ailleurs mieux que mille mots, et une statistique suffit à illustrer l’importance de l’indispensable Kamara. En effet, l’OM n’a remporté qu’une seule de ses 18 dernières rencontres (toutes compétitions confondues) disputées sans le Minot, pour neuf matchs nuls et huit défaites. De quoi rappeler que sa blessure, que Sampaoli espère minime, demeure un coup dur pour l’effectif. Effectif qui, rappelons-le, aurait pu être amputé de son talent lors du dernier mercato estival.

Mais à un an de la fin de son contrat, Kamara, qui figurait bel et bien sur la liste des joueurs transférables, n’a pas trouvé de porte de sortie digne de ce nom. Son très bon début de saison a sans doute attiré l’oeil des recruteurs, et le président Pablo Longoria va devoir se dépêcher pour le prolonger. Malgré sa situation contractuelle et sa valeur marchande en hausse, l’enfant du club a encore de belles choses à apporter à la formation olympienne.

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