Andy Pelmard Nice Ligue 1

PORTRAIT - Bleuets : Andy Pelmard (Nice), un avenir empli d'espoir

15 novembre 2019. Stade Marcel-Picot (Nancy). On est à la 83e minute, quand Sylvain Ripoll décide de lancer Andy Pelmard à la place de Nicolas Cozza, blessé un peu plus tôt. La première apparition du Niçois avec l'équipe de France Espoirs, contre la Géorgie (3-2). Une étape de plus dans la jeune carrière de celui qui était encore avec la sélection U20 il y a de cela quelques semaines. "Le mois dernier, quand j'ai été appelé en U20, je voulais juste revenir en sélection, explique pour Goal le défenseur de 19 ans. Là, je me retrouve avec les Espoirs. Je suis très content et vraiment fier aussi."

Car le parcours d'Andy Pelmard n'a pas toujours été ascendant. Il a dû passer par certaines galères pour se forger un caractère et se fondre dans le collectif de Patrick Vieira. Depuis le début de la saison, il a participé à 10 matches de Ligue 1 avec Nice, dont 8 en tant que titulaire, soit 6 matches de plus déjà que la saison dernière.

Emerse Faé : "Il revient de loin et s'est toujours battu"

Ses prestations ont tapé dans l'œil du sélectionneur, qui se montre séduit par plusieurs de ses compétences : "Il fait un très bon début de saison. C'est quelqu'un de fiable sur le plan défensif. Il a une bonne vitesse de course. Il couvre bien les espaces et sa polyvalence est forcément intéressante."

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Andy Pelmard Nice Ligue 1Getty

Apparu plusieurs fois dans l'axe, le droitier Andy Pelmard peut aussi jouer à droite ou à gauche de la défense. Une polyvalence travaillée durant sa formation, démarrée au poste d'ailier. "Il est arrivé un petit peu sur la pointe des pieds au centre, il ne faisait pas partie des cadres de la génération 2000, se souvient son ancien entraîneur Emerse Faé. Il revient de loin, il s'est toujours battu. Et avec moi, il n'a rien lâché. Il a toujours été à l'écoute, et même si ses deux ou trois premiers matches en U17 ont été difficiles, il s'est vite imposé dans une équipe où il était le plus jeune, jouant défenseur gauche, puis à droite, avant de se stabiliser dans l'axe où il a appris ces derniers mois à muscler son jeu. Il a une certaine intelligence qui lui permet de s'adapter à tous les postes."

D'un naturel plutôt zen, Andy Pelmard décrit lui-même son style comme atypique : "Je ne suis ni le plus costaud, ni le plus grand (1,81m). Mais j'ai la chance d'aller vite et techniquement je suis assez à l'aise. Après, tout se passe dans la tête."

"On n'avait plus d'endroit pour rester assez longtemps chaque jour"

Son mental, justement, "Didi" l'a travaillé au gré des expériences. Sur le terrain, mais aussi en dehors. Comme lorsqu'il a connu des moments difficiles, à Paris, où il a habité avec sa mère de 2009 à 2011. "C'était vraiment très, très dur. J'ai eu des problèmes familiaux. J'avais arrêté le foot et ça ne suivait plus trop à l'école non plus, du coup mon père, chef machino dans le cinéma, a décidé de me ramener à la maison", raconte-t-il avec pudeur.

Andy Pelmard Nice Ligue 1

"C'était une situation compliquée, on n'avait plus d'endroit pour rester assez longtemps chaque jour. On était dos au mur, c'était difficile pour avoir des activités à côté." En d'autres termes, le natif de Nice n'avait plus les moyens de vivre sa passion. Une situation peu banale à son âge. Mais ses parents, divorcés depuis 2004, ne l'ont pas lâché. Et il a tiré beaucoup de force de cette épreuve : "Par respect pour mes parents, je ne pouvais pas faire n'importe quoi. Même si je n'avais aucun avenir à ce moment-là, je me devais de rester sérieux car pour moi, le plus important, c'est de se respecter soi-même, de respecter sa famille et les gens qu'on aime."

Aujourd'hui, Andy Pelmard habite toujours avec sa mère, auxiliaire de vie dans une clinique. Son père, qui travaillait pour Europacorp et Luc Besson, est aussi sur la Côte d'Azur. Détenteur depuis peu d'un baccalauréat STMG (sciences et technologies du management et de la gestion), il invite régulièrement ses parents aux matches, et ne cache pas qu'un jour il espère les faire rêver dans les plus grands stades du monde : "Je ne me mets aucune limite. J'aimerais connaître de grandes choses, de grandes compétitions comme la Ligue des champions, et ça passera par le travail et l'abnégation, en donnant son corps tous les jours." Le leitmotiv d'un jeune homme déterminé.

Propos recueillis par Benjamin Quarez.

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