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Lyon est-il toujours un grand club ?

Qu’est-ce qui fait la grandeur d’un club ? Sa régularité au plus haut niveau, son palmarès, sa popularité, la façon dont il est gouverné ou encore son image dans le monde ? Voire le tout à la fois ? Dans le cas de l’OL, on n’est plus à se demander s’il y a des conditions qui lui manquent pour appartenir à cette caste, mais y a-t-il au moins un critère qu’il est en mesure de remplir actuellement pour faire partie des privilégiés ? En étant généreux, on peut répondre que « oui » en se rappelant des sept titres de champions de France glanés entre 2001 et 2008, mais c’est bien la seule fleur qu’on peut faire aux Rhodaniens. Car pour le reste, le constat implacable c’est que Lyon n’a plus rien d’un cador.

Lyon, une descente aux enfers interminables

Comment l’OL pourrait encore l’être alors qu’il a manqué de participer aux Coupes européens lors de trois des quatre dernières années ? Et que la fois où il y a pris part, il s’est fait piteusement sortir avec une correction essuyée à domicile contre une formation de milieu de tableau de Premier League (0-3, face à West Ham). Comment situer Lyon parmi les références alors qu’il est aujourd’hui dernier au classement de la Ligue 1 avec un point pris sur douze, et qu’il reste aussi sur une saison mitigée où il n’a jamais figuré dans le Top 5 du classement ?

Non. En prenant en compte le domaine sportif, l’OL ne peut plus être considéré comme un grand club à l’échelle européenne. Même sur la scène nationale, il serait osé de le loger à la même enseigne que le PSG, l’OM ou Monaco alors qu’il a toutes les peines du monde à tenir la comparaison. Avancer en outre que des clubs comme le RC Lens et le Stade Rennais lui sont passés devant dans la hiérarchie ne serait pas exagéré au regard des résultats obtenus par les Artésiens par les Bretons durant les dernières saisons.

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Et si seulement il n’y avait que cet aspect-là, ça serait un moindre mal. Dans tous les autres domaines, Lyon est en train d’accuser du retard par la concurrence. A commencer par la manière dont il est géré. Depuis que le retrait de Jean-Michel Aulas des affaires courantes du club a été décrété, c’est devenu une anarchie. La passation de pouvoir avec les nouveaux propriétaires d’Eagle Football s’est effectuée de manière catastrophique et depuis les mauvaises nouvelles s’accumulent pour ce qui est de la santé du club.

John Textor Jean-Michel Aulas LyonGetty

Aulas - Textor, un conflit aux conséquences néfastes

Il n’est pas question ici de trouver le responsable de ce désastre car il n’y en a clairement pas un seul. Si l’OL est tombé aussi bas, à se retrouver sans ressources financières pour recruter pendant l’été c’est que les erreurs ont été multiples. JMA a délaissé le club qu’il a dirigé pendant plus de trente ans mais il ne s’est pas éclipsé pour autant. Et chacune de ses manœuvres semblent nuire à l’institution. Quant à son successeur à la tête du club, John Textor, il a eu probablement le tort de ne pas se renseigner suffisamment sur la situation du club, ni sur les particularités du football français (avec le règlement appliqué par la DNCG). En plus de vouloir faire de l’OL un bien de plus au sein de sa franchise aux multiples acquisitions.

Tout en enchainant les déboires sportifs, l’OL a donc le malheur de ne pas pouvoir compter sur les bons hommes aux bons endroits. A moins que tout ne soit lié et que le marasme dans lequel se morfondent les Gones n’est que la conséquence de toutes les mauvaises décisions qui ont été prises par ses responsables depuis le dernier trophée conquis, celui de la Coupe de France en 2012. Les Vincent Ponsot et Benoit Cheyrou sont aussi à blâmer pour ce qui arrive à cette institution en raison d’un manque de compétence criant. Et il n’est pas certain que Santiago Gucci, le nouveau président exécutif, fasse beaucoup mieux, lui qui ne connait pas grand-chose au monde du football.

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Les jeunes ne sont plus là pour limiter la casse

Tout part donc en vrille à l’OL. Il fut un temps où, lorsque les crises s’invitaient dans les hauts lieux, ce club parvenait encore à bien performer grâce à sa jeunesse. Possédant l’un des meilleurs centres de formation de France, Lyon s’est longtemps reposé sur sa classe biberon pour compenser les manquements au sein de son effectif. Aujourd’hui, ce n’est plus trop le cas. Non pas parce que la nouvelle génération n’est pas aussi brillante que les précédentes, mais parce qu’on n’a plus trop les moyens de retenir ces pépites.

Cet été, Lyon a dû laisser filer Bradley Barcola et Castello Lukeba. Et il l’a fait, de surcroit, à un moment critique, c’est-à-dire juste avant la fin du mercato. Des cessions qui ont certes permis de renflouer quelque peu les caisses du club de 75 millions d’euros, mais qui ont sérieusement affaibli l’équipe. Les résultats des quatre premières journées de l’exercice en sont la preuve.

Une tempête partie pour durer

L’entraineur Laurent Blanc a dû faire les frais de cette entame d’exercice complètement loupée. Il a sauté alors qu’on n’avait encore enclenché aucune piste pour sa succession. Ce manque d’anticipation est une énième preuve de la gestion à l’emporte-pièce du côté du Groupama Stadium. Depuis jeudi, on annonce Fabio Grosso comme potentiel coach des Gones. La nouvelle a beau ravir le peuple lyonnais vu qu’il s’agit d’un ancien de la maison, mais il n’est pas sûr quoi que cela change quoi que ce soit au destin à court et moyen terme de l’OL. Les supporters feraient bien aussi de comprendre cette fatalité au lieu d’humilier leurs joueurs en mondovision après des défaites inévitables.

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