Sergio Busquets & Thiago MottaGetty Images

Ligue des champions - Retour sur la dernière confrontation entre le Barça et l'Inter : le soir où Mourinho a enflammé le Camp Nou

Quand le coup de sifflet finale a retenti, il n'a pas hésité une seule seconde. Doigt en l'air, José Mourinho court ivre de bonheur en solitaire sur la pelouse du Camp Nou, interpellé au bout de quelques secondes par un Victor Valdes agacé par cette scène. Vaincu 1-0 par Barcelone ce 28 avril 2010, l'entraîneur portugais célèbre la qualification de l'Inter Milan en finale de la Ligue des champions. "La plus belle défaite de ma vie. Qu'ils gardent le ballon, nous, on va en finale", dira l'intéressé qui est parvenu à résister jusqu'au bout aux assauts des hommes de Pep Guardiola qui ont effectué ce soir-là un record dans l'époque moderne de la C1 : la meilleure possession enregistrée sur un match depuis la saison 2003-2004 (86,6%). 

Ancien adjoint de Louis Van Gaal chez les Blaugrana, où il a d'ailleurs connu Pep Guardiiola en tant que joueur, il finira par offrir le triplé aux Nerazzurri (victoire 2-0 contre le Bayern avec un doublé de Diego Milito) lors de cette année historique pour le club lombard. Pour ce rendez-vous en Catalogne, il était quasiment habité ce soir-là tant il tenait à éliminer ce Barça adepte d'une philosophie de jeu bien précise dont il incarnait le yang.

Un seul tir en 90 minutes

Avec ses choix tactiques ultra-défensifs, en exigeant notamment de Samuel Eto'o qu'il défende comme un arrière gauche (son positionnement le prouvera), le Special One avait un plan pour empêcher les locaux de s'approcher de sa surface de réparation. L'expulsion de Thiago Motta, sa sentinelle, à la demi-heure de jeu avait failli précipiter sa perte. Gerard Piqué avait d'ailleurs fini par forcer le Fort Knox milanais à la 84e minute mais l'Inter résista tant bien que mal jusqu'au bout. 

L'article continue ci-dessous
Sergio Busquets & Thiago MottaGetty Images

13,4% de possession, deux ballons touchés dans la surface adverse, un seul tir et seulement six centres (corners inclus) effectués, le Special One avait poussé jusque dans ses retranchements son antagonisme avec Guardiola. Néanmoins sa stratégie avait fini par payer avec des joueurs dévoués à sa cause comme Maicon, Chivu ou encore Lucio. Le technicien portugais avait d'ailleurs rendu hommage à cette génération de joueurs quelques instants après avoir soulevé le trophée. "J’avais très envie de gagner la Ligue des Champions et encore plus avec ce groupe de joueurs. Les voir travailler autant me faisait un peu de peine pour deux raisons : d’abord parce qu’ils n’étaient pas les meilleurs et devaient donc travailler encore plus que les autres. Ensuite, parce que tous avaient connu beaucoup de frustrations durant leur carrière."

Plus de huit années après, les deux équipes se retrouvent avec de nombreux changements logiques : Mourinho est en pleine turpitude du côté de Manchester United, l'Inter Milan peut compter sur un Mauro Icardi totalement épanoui en ce début de saison tandis que le Barça va devoir faire sans Lionel Messi, touché au bras face à Séville samedi dernier. L'affiche reste cependant alléchante : les deux formations sont à six points et se disputeront déjà la suprématie du Groupe B.

Publicité