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Le carnet du scout, épisode 12 : Nicolo Zaniolo (AS Rome), le nouveau prince de l’Olimpico

Le directeur sportif de l'Inter, Piero Ausilio, a avoué l'an dernier que "vendre Philippe Coutinho est le plus grand regret depuis plus de 20 ans à l’Inter Milan." Ce ne sera peut-être plus le cas longtemps. Le week-end dernier, Nicolo Zaniolo est devenu le plus jeune joueur depuis Francesco Totti à marquer trois buts en Serie A pour l’AS Rome. L’Inter l'a vendu à la Louve l'été dernier pour seulement 4,5 millions d'euros.

La réglementation du fair-play financier était un facteur majeur dans cette opération et les Nerazzurri avaient au moins eu la clairvoyance d’insérer une clause garantissant 15% de tout future revente. Néanmoins, de base, le jeune milieu offensif italien a été utilisé comme monnaie d’échange pour s’attacher les services de Radja Nainggolan. Il semble évident qu’aujourd’hui, le club qui a réalisé la meilleure affaire soit l’AS Rome.

La Juventus et l'AC Milan le voulaient aussi

Pourtant, la formation lombarde avait misé énormément sur le natif de Massa. À l'été 2017, ils ont su devancer la Juventus et l’AC Milan pour faire signer Zaniolo en provenance de Virtus Entella, après seulement sept apparitions en Serie B. Tous les feux étaient au vert puisque dès sa première saison avec la Primavera (l’équipe de jeunes de l’Inter), il a décroché le titre en réussissant des performances remarquées et régulières, en attendant un appel du pied du staff de Luciano Spalletti pour faire le grand saut.

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Zaniolo InterGetty Images

Monchi : "L'une des perspectives les plus intéressantes dans le football italien"


Il n’en fut rien puisque Nicolo Zaniolo n’a finalement jamais eu sa chance en équipe première du côté de San Siro. L’été dernier, le directeur sportif de l’AS Rome, Monchi, en a pleinement profité pour persuader les Nerazzurri de se séparer d’un joueur qu'il considérait comme "l'une des perspectives les plus intéressantes dans le football italien." Pour l’instant, sa prophétie digne d’un oracle est en train de se réaliser doucement mais sûrement.

Le directeur sportif des Giallorossi a été bluffé par la maturité naissante de son nouveau joueur. "Nous pensions attendre six mois, mais il est déjà prêt à jouer", a déclaré Monchi enthousiaste au début de la saison. Lors du championnat d’Europe U19 l’été dernier en Finlande, Zaniolo avait été un protagoniste majeur de l’équipe qui avait été jusqu’en finale (défaite 4-3 contre le Portugal). Au cours de ce tournoi, il avait montré des aptitudes plus qu’intéressantes pour le haut niveau.

Sa précocité a été sans limite puisque Roberto Mancini l'a appelé avec la Squadra Azzura avant même que l'adolescent n'ait fait une apparition pour l’AS Rome. Ses débuts en club ont eu pour théâtre Santiago Bernabeu, en Ligue des champions. Un sacré signe de confiance de la part d’Eusebio di Francesco. Malgré la défaite 3-0 face aux Merengue, le technicien italien a apprécié son sang-froid lors de ses prises de balle. "C'est une grande qualité chez lui, témoignait Matteo Superbi, directeur sportif de Virtus. Ce n'est pas un joueur qui souffre d’anxiété sur le terrain."

Recalé à la Fiorentina : "il n'était pas assez grand"

Zaniolo sait aussi prendre du recul sur son parcours singulier. Souvent humble et jovial, tout en montrant du caractère par rapport aux premières épreuves traversées. Dans un entretien accordé à Il Romanista, son père, Igor (qui a joué dans les années 2000, notamment au Genoa) dévoile que la Fiorentina l’a notamment rejeté en 2016 pour une raison peu crédible aujourd’hui : "il n’était pas assez grand." Vis-à-vis de son club formateur, il y a aussi une certaine amertume : celle d’un départ mal préparé et annoncé à la dernière minute pour l’Inter Milan. "Est-ce que j'ai été déçu de la façon dont cela s'est terminé ? Oui, parce qu'ils m'ont maltraité, vu que j’étais là depuis neuf ans… C’était leur choix. Voyons si ceux qui sont arrivés seront meilleurs que moi." Un témoignage délivré en conférence de presse lors de son arrivée en Lombardie.

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Son but contre Sassuolo, le 26 décembre dernier, l’a fait rentrer dans la cour des grands. Le lendemain de Noël, Nicolo Zaniolo a déposé un superbe cadeau au pied du sapin des tifosi, avec une réalisation toute en délicatesse et en élégance. Après avoir temporisé contre deux défenseurs adverses, le joueur de 19 ans s’est amusé d’une simple louche à faire rentrer le ballon au fond des filets. Alors que l’AS Rome, notamment ses cadres (De Rossi, Dzeko, Fazio), sont à la peine, Zaniolo avec sa fraîcheur étonne de match en match.


"Au niveau du style, il ressemble davantage à un Javier Pastore"


Dans son poste de milieu de terrain avancé, en numéro 10 ou en trequartista selon les points de vue, il a su rapidement faire oublier la déception Javier Pastore, trop peu régulier et souvent blessé depuis son arrivée dans la capitale italienne. Le parallèle est d’ailleurs saisissant entre les deux joueurs selon certains observateurs, dont le père de Zaniolo. "Au niveau du style, il ressemble davantage à un [Javier] Pastore, même si l'Argentin est un phénomène et que Nicolo a encore un long chemin à parcourir." La prophétie semble pourtant en marche plus vite que prévue.

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