Didier Deschamps

France-Croatie - Didier Deschamps : "Il n'y a pas d'euphorie, je ne la ressens pas"

Comment gère-t-on un talent comme celui de Kylian Mbappé ?

Kylian est effectivement un jeune joueur avec beaucoup de talent. Il l'a de nouveau prouvé durant le Mondial. Il fait partie des 23 qui ont le même cadre de travail et de vie. Évidemment j'accorde un peu plus d'indulgence à ceux qui sont plus jeunes parce qu'ils ont un vécu moins important. Mais Kylian est quelqu'un d'intelligent, à l'écoute et qui sait ce qu'il veut. Même s'il peut parfois y avoir quelques petites discussions avec lui mais comme avec les autres, cela doit leur servir pour la suite. 

L'équipe croate est plus expérimentée que la votre depuis les changements de l'Euro, est-ce leur avantage ? 

Mon équipe d'aujourd'hui est différente puisque 14 joueurs n'étaient pas là à l'Euro. Ils ont découvert ce qu'était une grande coméptition ici en Russie. Cette équipe croate a une expérience en club parce qu'ils ont des joueurs à maturité qui jouent depuis longtemps, mais on a été confrontés à ce genre d'équipes depuis le début. c'est logique puisque mon équipe est jeune. 

Quelles sont les différences entre joueur et sélectionneur dans la préparation d'une finale de Coupe du monde ?

Il y beaucoup de différences. Quand on est joueur on est acteur et quand on est sélectionneur on vit à tavers ses joueurs. Le match appartient aux joueurs. Ma réussite est liée à la leur. Je ne vais pas vous dire que joueur c'est la pus belle vie, mais certainement. Quand on est sélectionneur on est plus dans le domaine du mental et cette énergie là est plus fatiguante que le côté physique. 

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Comment prépare-t-on une finale de Coupe du monde, y a-t-il des choses différentes en fonction du contexte ?

Chaque match a son propre contexte. On a connu la finale de l'Euro, ça s'est mal passé mais ce n'est pas pour ca que je vais faire quelque chose de différent aujourd'hui. Il faut toujours se renouveller. L'objectif est de préparer au mieux l'équipe. Quatre observateurs ont travaillé pour nous, ils ont analysé la Croatie. En priorité il faut préparer son équipe mais ensuite il y a une grosse part sur l'analyse de l'adversaire. On lie ensuite les deux pour nous amener jusqu'au rendez-vous. 

L'euphorie de la finale est-elle un danger comme ça avait pu être le cas en 2016 ?

L'euphorie il n'y en a pas. Je ne la ressens pas. On sait la chance qu'on a d'être là, de disputer le plus grand match de l'année. Il y a une part d'irrationnel qui peut rentrer en ligne de compte. Par exemple, Hernandez qui centre pour Pavard qui marque d'une frappe en pleine lucarne, si je vous dis qu'on l'a travaillé à l'entraînement vous allez bien rigoler. 

Après Messi et Hazard, Modric est le joueur le plus dangereux à affronter pour les Bleus. Il est moins mobile que les deux autres, est-ce donc plus facile dans la préparation ?

Je suis désolé de vous contredire mais si Modric n'a pas de mobilité, on a pas dû voir le même Modric. Il a une base technique qui a plus ou moins l'équivalent avec Rakitic et une intelligence de jeu très importante. Il a une grande influence sur le jeu de son équipe. Il n'est pas dans le même registre que Messi ou Hazard qui eux font des actions individuelles. Lui, c'est pour l'ensemble de son oeuvre qu'il est spécial. 

Julien Quelen, à Moscou. 

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