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France-Allemagne (2-1) - Antoine Griezmann, le couteau suisse récompensé

Il n'avait plus marqué depuis la finale de la Coupe du monde face à la Croatie, ce qui le concernant n'était pas une série tout à fait anodine. La dernière fois qu'il l'avait étendue au delà sur une année civile, c'était en 2015, c'est dire si l'eau a depuis coulé sous les ponts. Et si la rentrée des classes des champions du monde entamée au mois de septembre dernier face à l'Allemagne avait jusqu'ici surtout souri à Kylian Mbappé, c'est bien le numéro 7 qui a sorti les Bleus de la bien mauvaise affaire dans laquelle ils s'étaient embarqués pendant une heure. Grâce à un merveilleux but de la tête pour égaliser (62e) - son premier but dans le jeu depuis le quart de finale du Mondial face à l'Uruguay - puis en transformant un penalty qui a finalement offert la victoire à une équipe de France encore inégale sur les deux mi-temps. 

Son travail récompensé

L'opposition avec Kylian Mbappé existe par un jeu de comparaison naturelle qui ne fait pourtant pas sens lorsque l'on considère la force collective des Bleus. Car si elle ne provient pas que de là, elle doit beaucoup à l'intelligence d'Antoine Griezmann et à son adaptation. Considéré pendant longtemps comme le grand leader offensif de l'équipe de France, le Madrilène a fait évoluer son rôle pour reculer d'un cran et servir de rouage à la machine. "Je suis au service de l'équipe et de la République, plaisantait-il en zone mixte. "Je travaille, j'essaye de faire au mieux que ce soit à droite ou dans l'axe je suis au service de l'équipe". Face à une Mannschaft d'abord dominatrice dans le jeu, il s'est appliqué à casser les lignes de passes adverses par son placement en venant prêter main forte sur le côté droit où Leroy Sané faisait la loi avant de lancer les pressings et les contres pour donner le tempo aux siens. Il s'en est d'ailleurs fallu de très peu pour que son centre immédiat pour Mbappé (40e), juste trop court devant Neuer, ne se concrétise par une nouvelle preuve de la belle connexion entre les deux hommes.

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*ces graphiques représentent les ballons touchés par Antoine Griezmann (1) et les passes effectuées pour ses partenaires (2) lors du match face à l'Allemagne. 

Peu visible en première période avec le ballon, il s'est révélé au retour des vestiaires par une utilisation plus orchéstrale, dans un système à 3 milieux qui lui a aussi donné plus de libertés. Toujours entre les lignes, capable de jouer en une touche pour apporter du liant aux Bleus et propulser les offensives, son replacement a tout de suite donné plus de couleurs à ses coéquipiers. "Il a beaucoup travaillé, c'est vrai, confirmait Raphaël Varane après la rencontre. Aujourd'hui c'est lui, contre l'Islande c'était Kylian (Mbappé). On a des joueurs offensifs qui peuvent faire la différence n'importe quand". Un discours pour élever l'équipe et sa force de caractère plus que ses individualités. Antoine Griezmann, héros du jour, ne racontait pas autre chose : "Il y en a toujours un qui va mettre le but et dont on va plus parler mais s'il n'y a pas le centre de Lucas (Hernandez) je ne marque pas, s'il n'y a pas l'action de Blaise (Matuidi) je ne marque pas non plus. C'est toute l'équipe". Une équipe dont il est une pièce incontournable à l'échelle même de son histoire : avec son doublé, Antoine Griezmann entre aujourd'hui dans le top 10 de ses meilleurs buteurs. 

Julien Quelen, au Stade de France. 

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