Christopher Jullien Celtic 2020-21Getty Images

EXCLU GOAL - Christopher Jullien : "Depuis janvier, je suis prêt à lâcher les chevaux"

Ne vous trompez pas, Christopher Jullien n’est plus blessé. Et depuis un long moment. Touché au genou en décembre 2020 et absent des terrains durant près de dix mois, le défenseur du Celtic ne joue plus avec le champion d’Ecosse. Un choix du coach Ange Postecoglou difficile à encaisser et qui amène l’ancien Toulousain à se poser des questions sur son avenir en Ecosse. En exclusivité pour Goal, il revient sur sa situation, parle de son physique, de sa convalescence mais aussi de son envie de retrouver les terrains.


On vous a laissé sur une blessure au genou en janvier 2021, comment allez-vous depuis ?

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Je vais très bien. Cette blessure fut longue. Ça a commencé le 31 décembre 2020 pour être exact et ensuite j’ai dû bosser toute l’année et je suis revenu fin novembre avec l’équipe et depuis ça va très bien. Il y a eu des petites gênes mais à partir de janvier, je me suis vraiment senti bien car j’arrivais à absorber les séances sans problème, sans avoir de douleur. Et en pouvant enchaîner les répétitions d’efforts. À partir de ce moment-là, je me suis dit : « ça y est, je suis prêt ». Après ce sont les choix du coach mais depuis mi-janvier je me sens bien, je suis prêt à lâcher les chevaux.

Votre blessure a été longue, quelles étapes traverse-t-on dans ce genre de situation ?

Il y a vraiment différentes étapes mais la première c’est de réaliser. Quand tu as le chirurgien qui te donne la durée de ton indisponibilité, c'est dur. Et quand tu es sur la table d’opération c’est là que tu réalises. Soit t’es en mode où tu prends sur toi et tu t’abats sur ton sort, soit tu réagis et tu te dis que c’est un nouveau démarrage. C'est ce que j’ai fait après mon opération. On a tout de suite pris les devants pour commencer à travailler du côté de Clairefontaine. Je me suis fait opérer le 21 janvier, et le 10 février j’étais là-bas. Aujourd’hui, je suis content du travail que j’ai effectué parce que ce n’était pas facile mentalement au début. Et à la fin quand tu penses que t’es arrivé au bout, que parfois tu as des petites gênes c’est vraiment dur. Mentalement, il faut être vraiment fort et c’est là que la différence se fait.

Durant cette période, vous êtes aussi devenu papa pour la deuxième fois. Comment cela vous a-t-il aidé à traverser cette période ?

Le 1er juin, ma petite fille est née. Ça m’a clairement apporté un boost. J’ai déjà un petit garçon qui vient d’avoir quatre ans et quand tu rentres à la maison, ils te permettent de changer d’état d’esprit et de t’aérer la tête. Quand t’es blessé comme ça, tu as aussi envie de revenir sur le terrain pour voir le sourire de tes enfants ou des membres de ta famille. Quand tu es en dehors du terrain, c’est toujours un moment bizarre car ta famille a l’habitude de te demander comment s’est passé le match ou de faire un débriefing. Là, ils ne le font plus.

« Si jamais les conditions ne changent pas, la porte sera ouverte de mon côté »

Cette saison, vous avez disputé 16 minutes de jeu en Coupe d’Ecosse et êtes apparu à cinq reprises sur le banc du Celtic et la plupart du temps vous n’êtes même pas dans le groupe. Comment expliquez-vous cette situation ?

Depuis mi-janvier, je me sens à 100%, après ce sont les choix du coach. Ça lui appartient et il a de la réussite : on est champion depuis mercredi et en décembre on a gagné la Coupe. Et sur la phase retour, ils n’ont perdu que deux points donc c’est vraiment exceptionnel. De mon côté, j’ai dit au coach en janvier que j’étais prêt à y aller. Maintenant c’est son choix et parfois il ne me prend pas sur le banc car il préfère prendre un milieu de terrain qui peut jouer en défense centrale. Je reste forcément sur ma faim par rapport à mon temps de jeu cette saison parce que c’est frustrant et tout ce que je veux c’est être sur le terrain.

Est-ce d’autant plus frustrant que lors de votre 1ère saison au Celtic, vous aviez été l’un des hommes forts de l’équipe, marquant le but vainqueur en finale de la Coupe de la Ligue ?

Oui forcément. Depuis mon premier jour au Celtic, les supporters, les fans, le staff, tout le monde m’a rapidement adopté. Je me sentais vraiment très bien et je me sens toujours aussi bien. Maintenant, ce qui est difficile c’est le temps de jeu. J’ai toujours été prêt à tout donner et la preuve c’est que j’ai eu cette blessure en ayant sauvé un but sur la ligne qui m’a coûté une blessure de près de dix mois. J’ai toujours été au maximum pour ce club et c’est pour cela que c’est un peu frustrant mais aujourd’hui la balle est dans le camp du coach.

Cette situation vous fait-elle réfléchir à la suite de votre aventure en Écosse ?

Forcément. Malgré le fait que j’ai tout donné pour ce club et que j’aurais voulu encore apporter à l’équipe cette année, le temps de jeu n'est pas là du tout. J’ai encore un an de contrat ici et j’aimerais bien continuer à jouer mais ma priorité c’est d’être sur le terrain. Mais dans ma situation et avec ce temps de jeu, ce n’est pas possible.

Quel championnat aimeriez vous découvrir la saison prochaine ?

Ça reste ouvert. Je n’ai pas vraiment de préférence. La seule chose que je sais c’est que je suis un compétiteur et que je suis venu au Celtic pour gagner des titres. J’en ai gagné et j’ai toujours l’ambition d’en gagner et d’être sur le terrain mais aujourd’hui ça me manque. Si jamais les conditions ne changent pas, c'est sûr que de mon côté la porte sera ouverte pour continuer ma carrière ailleurs dans un club où le coach serait heureux de pouvoir s’appuyer sur mes qualités.

« Pour le dernier match, si le coach pouvait me donner 90 minutes, ça serait top »

Justement, que pensez-vous pouvoir apporter à une équipe aujourd’hui ?

Ça fait pas mal de temps que je suis professionnel. Donc j’ai une expérience à partager. Sur le terrain quand je suis en défense, il y a pas mal de choses que j’arrive à voir dans le jeu ou les attitudes. Mon objectif numéro 1, partout où je suis passé, c’est d’être un leader derrière et de pouvoir aider mon équipe. Ce que j’ai fait en L1 ou au Celtic montre mes qualités, tout le monde sait que sur coup de pied arrêté je peux apporter énormément.

N’avez-vous pas une envie d’effacer cette frustration actuelle ?

Evidemment ! La dernière fois que je me suis retrouvé dans une situation similaire, je jouais en Allemagne (à Fribourg entre 2013 et 2015) et je n’avais pas beaucoup de temps de jeu. Mais par la suite, le rebond que j’ai fait à Dijon était bon (38 matchs, 10 buts) et on est monté en L1. Cet esprit revanchard est là et je suis sûr que je vais revenir. Lorsque j’étais sur la table d’opération, je me suis dit que c’était un nouveau départ.

Ce samedi, le Celtic dispute son dernier match contre Motherwell. Espérez-vous pouvoir y prendre part ?

On en a parlé avec le coach et je lui ai dit que j’espérais avoir du temps de jeu puisque le match n’a plus d’importance vu que nous sommes champions. Ça serait le top, j’adorerais pouvoir jouer. J’espère et je sais aussi que les fans aimeraient cela car beaucoup me posent des questions pour savoir ce qu’il se passe. Ils sont tellement dans le doute, qu’ils pensent que je suis blessé. Certains m’envoient même des messages pour me demander si je peux jouer, si je suis encore blessé. Si le coach pouvait me donner 90 minutes ça serait le top.

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