Malcom Bordeaux 2409 2017

Bordeaux - Plus que jamais, c’est l’alerte générale chez les Girondins

Il a suffi d’un signe, d'un match pour que tout bascule. On aurait pu croire que l’élimination en Europa League par Videoton, modeste club hongrois, représente le traumatisme non-évacué des joueurs bordelais. Finalement c’est la fessée reçue au Parc des Princes fin septembre (6-2) par le PSG qui aura été le début du chemin de croix pour Jocelyn Gourvennec. Depuis ? Un seul succès décroché en onze rencontres face à Saint-Étienne et une inexorable chute au classement, du 3e au 14e rang. Il ne reste plus que deux matches (Montpellier et Nice) avant la trêve histoire de stopper l’hémorragie ou de voir le club encore plus plonger au classement.

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Malcom ne suffit plus

Au niveau des prestations individuelles, les défaillances sont nombreuses dans cette série négative. Benoît Costil arrivé libre cet été de Rennes ne fait pas perdre de point, certes, mais n’en fait pas gagner non plus. En quête de son match référence depuis août, le portier est aussi dans l’angoisse de savoir s’il fera ou non la Coupe du Monde avec les Bleus. Pour la défense, la non-venue d’un latéral gauche se fait de plus en plus sentir. Théo Pellenard a eu des prestations intéressantes mais il est encore trop tendre pour la Ligue 1. En installant définitivement Jérémy Toulalan en défense centrale, Jocelyn Gourvennec a voulu miser sur la qualité de relance de l’ancien Monégasque mais dans une équipe qui cherche sa ligne directrice dans le jeu, ce choix tactique interpelle. Bordeaux n’est plus en mesure, notamment psychologiquement, d’assumer la possession de balle.

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Le jeu en transition rapide semble plus correspondre à l’effectif actuel, surtout si l’on regarde les prestations de Malcom. Seule éclaircie dans un collectif qui a sombré, le Brésilien de 20 ans continue d’être insouciant  en marquant notamment un splendide but de 36 mètres à Dijon. Cette spontanéité et cette audace n’ont pas permis à l’équipe de l’emporter et le jeune milieu offensif se pose naturellement des questions. Sans lui, Bordeaux a sombré face à Strasbourg (0-3) et contre Toulouse (2-0). Derrière, personne ne semble assumer le leadership. Dans cette longue traversée du Styx, les prestations individuelles interpellent : les recrues Cafu et De Préville, trois buts à eux deux, ne répondent pas présents. Seul Otavio parvient à tirer son épingle du jeu. Le mercato hivernal est plus que jamais attendu de pied ferme : le club prospecte activement pour dénicher un défenseur central, un latéral gauche mais aussi un attaquant polyvalent.

Malcom Bordeaux 2409 2017

Gourvennec : stop ou encore ?

La scission est en tout cas intervenue lors de la lourde défaite subie face au Racing, au Matmut Atlantique. Les Ultramarines ont déserté leur virage en entonnant pour la première fois des "Gourvennec démission !", un chant que l’on a de nouveau entendu au Stadium. Pour le technicien breton, sous le feu des critiques, interdiction de renoncer pour l’instant. "Il n'y a que le terrain qui fera avancer les choses. Je ne  veux pas commenter, me plaindre. J'ai envie de me battre avec mon staff, avec mon groupe, il n'y a que ça qui m'intéresse. Je peux pas agir là-dessus, je peux agir sur le coaching, la relation avec les joueurs. Je vais pas dire que ça me fait plaisir, je suis pas insensible à ça", a-t-il commenté, avec l’envie de se battre encore malgré les circonstances. Le technicien a pu compter mardi soir sur le soutien de Younousse Sankharé, qui ne comprenait pas pourquoi les supporters effectuaient le déplacement pour réclamer le départ de son coach.

Les deux rencontres restantes avant la trêve apparaissent alors comme une forme d’ultimatum. Avec un climat de plus en plus pesant, Gourvennec fait face à la période la plus difficile de sa carrière d’entraîneur commencée il y a bientôt dix ans avec la Roche-sur-Yon. Au niveau de la direction, on continue de soutenir le Breton et son staff contre vents et marées. "C’est dans les sorties de crise que l’on reconnaît les grands entraîneurs", avait affirmé tenace Stéphane Martin dans le quotidien l'Équipe. Pour l’instant le scepticisme demeure et le brouillard autour du projet bordelais est de plus en plus tenace. Jean-Louis Triaud, qui a quitté ses fonctions en mars dernier, est même revenu sur la pelouse pour tenter d’apaiser les supporters face à Strasbourg le week-end dernier. L’heure n’est donc plus aux sourires mais bien à la remise en question, et malgré son surnom de "belle endormie", Bordeaux attend plus que jamais le réveil de ses Girondins.

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