PS Balo

OM-Nice : Après une phase aller ratée à Nice, Balotelli renait à l'OM

À y regarder de plus près, le Mario Balotelli de Marseille ressemble comme deux gouttes d'eau à celui qui avait débarqué en grandes pompes à Nice, il y a deux ans et demi. La même frappe de mule. La même gestuelle faussement négligée. La même soif de revanche. La même quête d'attention, d'affection. Et les mêmes mimiques après ses buts pour entrer en symbiose avec le public, comme ce geste de révérence presque théâtral qui définit vraiment ce qu'il est, et pourquoi il joue. Sa révérence, Balotelli l'a tirée définitivement parce qu'il avait faire le tour de la question sur la Côte d'Azur. C'est la conclusion qui s'impose en tournant le problème dans tous les sens.

Pour l'instant, tout se passe comme prévu...

Depuis août, l'Italien n'avait toujours pas débloqué son compteur cette saison après avoir accompli la plus consistante de sa carrière. "Mario avait besoin d’un nouveau challenge", a d'ailleurs élégamment reconnu Patrick Vieira en conférence de presse il y a quelques jours. "Il est à Marseille, il est bien, il marque. Sincèrement je suis content pour lui, parce qu’on a de très bonnes relations tous les deux". Jusqu'au bout, le technicien français a accompagné le buteur dans ses humeurs, avalant les coups de gueule pour attendre le coup de génie. Mais il n'est pas venu parce qu'il ne pouvait plus venir.

Il y a du psychologique là-dedans, mais pas que. À Marseille, Balotelli a déjà empilé quatre buts en six sorties. La vérité, c'est que l'histoire a débuté l'été dernier, quand le long feuilleton qui l'animait s'est terminé en eau de boudin après des mois de drague entre les deux parties. Il n'y a qu'à entendre son refrain depuis sa présentation officielle, le buteur répétant à l'envi qu'il ressemble à ce club et à cette ville si singuliers. "C'est un public comme je les aime : chaud et supporter. Quand je suis venu jouer ici avec Nice, on le sent. Le Vélodrome, ça ne s'oublie pas. Ça vibre. La dernière fois que j'ai posté sur Instagram, je l'ai fait exprès en pensant venir à Marseille plus rapidement", avait-il d'ailleurs confié le jour de son arrivée.

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Statistiques de Mario Balotelli à Nice et à Marseille (Opta).

Mais il serait réducteur de lire cette drôle de saison sous ce seul prisme. Au-delà de leur folie commune, il y a aussi des raisons techniques à voir Balotelli et Marseille matcher. À la pointe de la formation phocéenne, Balotelli est statistiquement plus servi, sur un match, que lorsqu'il portait le maillot rouge et noir. Le paradoxe, c'est que le fond de jeu de l'OM n'avait pas séduit grand-monde cette saison, et que Patrick Vieira, lui, a souhaité faire perdurer celui de l'OGCN. Mais dans les faits, cet OM-là, si laborieux, a inscrit 23 buts de plus que Nice en championnat. C'est une équipe plus incisive devant. Le malheureux Kostas Mitroglou n'en a guère bénéficié avant de partir comme un paria, pas plus que Valère Germain, d'ailleurs, mais l'idée d'une attaque à deux pointes recommence à germer à Marseille. Pourquoi pas avant, alors ? La présence de Balotelli est la seule réponse qui vient à l'esprit. L'impact de l'Italien se mesure autant dans les perspectives tactiques qui se dessinent avec lui que dans la crainte qu'il inspire dans les défenses.

À Marseille, Balotelli aimante déjà les ballons. Il propose, bouge, tente, dévie, frappe, hurle et exulte. "Il change beaucoup de choses, oui, il a fait un enchaînement d'attaquant de classe mondiale mais surtout il nous accélère le jeu par son jeu à une touche, même si c'est parfois au détriment de sa présence dans la surface", avait expliqué Rudi Garcia devant la presse après la victoire contre Amiens (2-0). Ce vendredi, l'entraîneur de l'OM s'est évidemment penché sur la saveur particulière de ce match contre Nice pour son attaquant star. "C'est un match important. Mario (Balotelli) va jouer contre son ancien club, il a beaucoup d'affinités avec les gens de Nice. Il fera tout pour gagner ce match-là. Nous ce qu'il faut, c'est surtout ne pas se relâcher : être motivé, faire les efforts, jouer, tenter et prendre des risques. Il faut écouter le rappel à l'ordre du coach. Nice est une équipe solide. C'est l'équipe qui a le meilleur ratio but marqué/points pris. C'est une équipe redoutable avec un très bon coach. On veut absolument continuer cette série positive". Le décor est planté. 

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