Le football français se retrouve face à une tempête judiciaire et morale. Depuis ce week-end, l’affaire Aron Dönnum prend une ampleur inattendue. Accusé d’un geste visant Simon Ebonog, le joueur toulousain fait désormais l’objet d’un examen qui dépasse largement le cadre sportif. RMC Sport a révélé que le comité d’éthique de la Fédération française de football a décidé d’intervenir, preuve que le sujet ne disparaîtra pas de sitôt. Entre colère havraise, défense ferme du joueur, et réglementation stricte de la FFF, l’affaire semble destinée à durer. Et les sanctions envisagées pourraient bouleverser la saison du Toulousain.
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AFPLa FFF s’empare officiellement du dossier
Les premières réactions sont tombées très vite. RMC Sport explique que le comité d'éthique de la FFF, dirigé par Frédéric Thiriez, compte examiner le cas Dönnum. Une auto-saisine qui montre que la Fédération ne veut pas laisser cette affaire s’estomper dans le brouillard médiatique.
L’incident devrait désormais passer devant la commission de discipline de la LFP, et un processus judiciaire footballistique se prépare. Rien n’ira vite, car la Fédération a choisi la prudence : analyse complète, rapport à examiner, auditions probables. Le climat se tend de jour en jour à mesure que l’affaire grimpe en importance.
AFPUn geste qui déclenche la colère du Havre
Dimanche, la rencontre entre Toulouse et Le Havre a basculé dans la polémique après un geste de Dönnum devant Simon Ebonog. Didier Digard n’a pas mâché ses mots après la rencontre. Choqué, l'entraîneur havrais a vu dans cette attitude une portée raciale, et n’a pas compris l’absence de sanction.
« Je veux bien croire que l’arbitre ne l’ai pas vu mais c’est grave, très grave. Si on dit que ce n’est pas pour du racisme, c’est quoi? C’est juste dire à mon joueur qu’il pue? C’est rabaissant, humiliant… », a indiqué le coach havrais.
Les propos indiquent l’intensité émotionnelle qui entoure cette affaire. Digard a tenu à pointer du doigt l'absence de réaction arbitrale, et a appelé à une réponse forte.
AFPDönnum nie fermement toute intention raciste
Face à la polémique, Aron Dönnum a répondu avec force en conférence de presse. Le Norvégien rejette complètement les accusations et évoque de simples provocations maladroites :
« C'est très fou de dire ça », s'est-il défendu. « Je pense qu'ils veulent venir me voir et se battre. La première chose que je sens, c'est sa respiration. Je fais comme ça parce que ça sent mauvais. Ça n'a rien à voir avec le racisme. Je ne comprends pas pourquoi ils disent ça. Je ne devrais peut-être faire ça à personne. Mais au lieu de me battre comme je le fais habituellement, j'ai fait ça et je suis parti », a-t-il ajouté.
Le joueur invoque le chambrage et affirme ne pas avoir cherché à viser Ebonog sur des bases discriminatoires.
AFPLe Havre réclame une trace officielle
Le club normand n’a pas voulu laisser cet épisode s’évaporer. Mathieu Bodmer, directeur sportif du HAC, s’est assuré que l’incident figure dans les documents officiels :
« On a demandé aux délégués du match que ce geste figure dans leur rapport. On n'a pas pu faire cette demande à l'arbitre car on a été autorisé à parler seulement aux délégués. (...) Maintenant à eux de faire leur rapport et de prendre les sanctions qui doivent être prises ».
Selon RMC Sport, le rapport a bel et bien mentionné la scène. Ce détail ouvre la porte à une instruction complète.
AFPQuelles sanctions menacent le joueur toulousain ?
Le journal L’Équipe va encore plus loin. A en croire le quotidien sportif français, Dönnum pourrait être tenu éloigné des terrains pendant longtemps. En cas de comportement injurieux lié au racisme, le règlement de la FFF prévoit jusqu’à dix matchs de suspension. Une sanction qui repousserait son retour à 2026.
Scénario extrême, mais réel. Tout dépendra de la qualification des faits : geste jugé insultant ou comportement discriminatoire. Dans le premier cas, une suspension courte. Dans l’autre, un arrêt brutal pour le joueur.



