Club mythique du football européen, Manchester United traverse une zone de fortes turbulences économiques. Les derniers résultats financiers publiés Outre-Manche révèlent une situation bien plus fragile qu’affichée officiellement, malgré les discours se voulant rassurants de la direction.
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AFPUne dette jamais atteinte dans l’histoire du club
Selon plusieurs médias britanniques, dont The Times, l’endettement global de Manchester United atteint désormais 1,29 milliard de livres sterling, soit environ 1,47 milliard d’euros. Un record absolu pour le club, pourtant coutumier des exercices déficitaires depuis plusieurs années.
Ce chiffre colossal intervient alors que le directeur général Omar Berrada évoquait récemment des « résultats financiers solides », mettant en avant les mesures engagées depuis l’arrivée de Jim Ratcliffe au capital en décembre 2023. Une communication qui contraste fortement avec la réalité des comptes dévoilés.
AFPDes économies sociales lourdes de conséquences
Pour tenter d’endiguer la spirale, la nouvelle direction a multiplié les décisions radicales. Deux vastes plans de licenciements ont conduit au départ d’environ 450 salariés, comme l’a rapporté le Daily Mail. Une cure d’austérité assumée, accompagnée d’une réduction de plusieurs avantages sociaux internes.
Dans le même temps, certains prix de billets ont augmenté, provoquant la colère d’une partie des supporters. Une politique impopulaire, mais jugée nécessaire pour tenter de redresser des finances sous tension permanente.
Getty Images SportMasse salariale sous surveillance
La gestion de l’effectif professionnel suit la même logique. Manchester United a prêté plusieurs joueurs afin d’alléger la masse salariale, parmi lesquels André Onana, Jadon Sancho, Marcus Rashford ou encore Rasmus Hojlund.
D’autres dossiers brûlants attendent la direction. Casemiro, rémunéré à hauteur d’environ 425 000 euros par semaine, figure en tête des salaires. Son départ à l’issue de son contrat, assorti d’une option d’un an, reste une hypothèse sérieuse. Harry Maguire, avec près de 200 000 euros hebdomadaires, se trouve dans une situation comparable.
Getty ImagesL’absence européenne, un manque à gagner majeur
La situation sportive n’a rien arrangé. La 15e place obtenue en Premier League la saison passée a privé le club de toute compétition européenne cette année. Une absence lourde de conséquences financières, notamment sur les revenus liés à la billetterie, au sponsoring et aux droits commerciaux.
La dette financière illustre cette dérive. Elle était estimée à 812 millions d’euros il y a un an, contre 853 millions aujourd’hui, malgré les efforts affichés.
Getty Images SportUn mercato coûteux malgré tout
Paradoxalement, Manchester United a continué d’investir massivement. Le dernier mercato estival a vu arriver Benjamin Sesko pour 76,5 millions d’euros, Bryan Mbeumo pour 75 millions, Matheus Cunha pour 74,2 millions et Senne Lammens pour 21 millions.
Ces choix visaient un retour rapide en Ligue des champions. Après 15 journées de Premier League, les Red Devils occupent la 6e place et restent engagés dans la course aux places européennes. Sportivement, l’espoir demeure. Financièrement, l’alerte est déjà maximale.

