L’Union Saint-Gilloise pensait tenir un exploit rare en Ligue des champions, mais la soirée s’est transformée en véritable frustration. Battu par l’OM (2-3) au terme d’un match décousu, le club belge a vu deux buts refusés pour des hors-jeux infimes dans les dernières minutes. Entre colère, incompréhension et critique ouverte de la VAR, joueurs et staff ont quitté la pelouse avec la certitude d’avoir été coupés dans leur élan. En Belgique, la presse n’a pas digéré non plus ce scénario jugé cruel et, pour certains, contraire à l’esprit du jeu.
AFPLigue des champions : l’Union Saint-Gilloise crie au scandale après la défaite contre l’OM
AFPUn final en feu, deux égalisations effacées et une colère qui monte
L’Union Saint-Gilloise avait pourtant démarré la rencontre avec ambition, en faisant douter Marseille dès les premières minutes. Après avoir ouvert le score (5e), les Bruxellois ont ensuite sombré, encaissant trois buts qui les ont plongés dans une situation délicate. Mais loin de renoncer, ils ont relancé la partie dans les vingt dernières minutes, poussés par un public qui croyait à l’exploit.
Quand Anan Khalaili redonne espoir d’une frappe placée à la 71e minute, l’atmosphère change franchement. Les Belges reprennent confiance, jouent plus haut, tentent tout. Kevin Mac Allister pense arracher l'égalisation cinq minutes plus tard, avant que la VAR ne vienne ruiner l'explosion de joie du stade. Hors-jeu de quelques millimètres, selon les lignes du révélateur.
Puis vient le dernier frisson. À la 90e minute, Promise David se détache, glisse le ballon au fond des filets et croit forcer le match nul. Une seconde fois, l’outil vidéo intervient et détecte une épaule trop avancée. Un souffle. Rien de plus. Et tout s’écroule. L’Union craque, non pas sportivement mais moralement.
AFPUn coach marqué par la décision : une frustration impossible à avaler
David Hubert, entraîneur de l’USG, a livré un discours fort, avec un mélange de dignité et de dépit. En conférence de presse, il lâche :
« Mon cœur d’amateur de foot a mal aujourd’hui, quand on voit ce but refusé d’un millimètre d’une cheville. Kevin ne tire en plus aucun avantage de cette position-là. Mais on a eu d’autres possibilités, comme cette tête de Promise David en toute fin de rencontre. On a fait douter Marseille. On a décidé d’être fier de cela. A quelques millimètres près, on aurait pris un point mérité. On n’a pas été récompensé ».
Son analyse résume l’état d’esprit du vestiaire : la défaite ne dérange pas autant que l’idée d’un effort presque parfait, stoppé par un outil qui se veut précis mais qui frustre énormément.
AFPMac Allister et Zorgane tapent du poing : “Le football, ce n’est pas la science”
Kevin Mac Allister, auteur du but refusé, a pigé la rage du moment dans une déclaration lourde de sens. « Le football, ce n'est pas la science, ce n'est pas une histoire de millimètres », a lancé le joueur.
Il poursuit avec regret : « Pour moi, ce n'est pas le football que j'aimais quand j'étais enfant. Mais bon, ce sont les règles et je ne peux rien y changer. C'est une question de fraction de secondes au VAR ».
Son message publié sur les réseaux sociaux, avec la photo du hors-jeu millimétré et cette phrase – « le football est en train de mourir » - en dit long sur l’état d’esprit de l’USG.
Adem Zorgane se montre tout aussi amer : « On respecte toujours les décisions de l'arbitre mais dans d'autres cas, ça aurait été accepté. Je viens de voir l'image, c'est un millimètre. Je ne suis pas d'accord avec cette décision parce que le coude ne donne pas une occasion, il n'y a pas d'impact sur la situation. Pour moi, c'est but ».
Deux joueurs, deux ressentis identiques : la conviction que le règlement ne suit plus l’esprit du jeu.
AFPLa presse belge s’en mêle : entre indignation et incompréhension
Les médias belges ont, eux aussi, vivement réagi. Pour RTL.be, « Le VAR fait scandale », résumant le sentiment général. Le quotidien L’Avenir s’interroge ouvertement : « Scandale ou précision de la Ligue des Champions ? »
Le journal ajoute : « Quand on sait que les images télévisées ne peuvent être arrêtées qu'au quart de seconde, et pas à l'instant immédiat, comment être sûr que le joueur était réellement hors-jeu au moment exact de la passe? »
Le média conclut en déplorant une impression partagée par de nombreux supporters : « Une nouvelle fois, tous les spectateurs neutres ont l'impression que le football a une nouvelle fois perdu, au contraire d'un règlement sans doute dépassé depuis plusieurs années ».
L’Union Saint-Gilloise sort frustrée, mais aussi convaincue que le débat sur le VAR n’est pas près de s’éteindre.



