Après la qualification éclatante contre l’Ukraine, l’équipe de France aborde son dernier déplacement de l’année sans stress mais avec une multitude de questions. Le voyage à Bakou ressemble à un simple passage obligatoire, mais Didier Deschamps a profité de la conférence de presse pour redistribuer les cartes, secouer certaines certitudes et rappeler à tous que le haut niveau ne laisse aucune place au relâchement. Le sélectionneur a parlé sans filtre, évoquant les absences, les jeunes qui poussent, les joueurs en quête de repères et les choix qu’il assumera jusqu’au bout. Une veille de match loin d’être anodine.
AFPDeschamps brise le silence : Chevalier, Mbappé… une mise au point avant l’Azerbaïdjan
AFPUn match sans enjeu mais un vrai laboratoire pour Deschamps
La France se présente en Azerbaïdjan déjà qualifiée pour la Coupe du monde 2026. Le succès net face à l’Ukraine (4-0) a ouvert la voie à un match sans pression. Pourtant, Deschamps refuse d’en faire une rencontre au rabais. Il veut des joueurs impliqués, décidés à arracher une nouvelle victoire, même dans un contexte aussi particulier. Son discours reste clair : un match international n’autorise jamais l’indifférence.
Il le confirme encore une fois : « Les joueurs qui sont là auront l'objectif de gagner. On a ce devoir. L'adversaire va jouer avec toute son énergie. Les joueurs qui sont là sont concernés ».
AFPLucas Chevalier prêt à vivre sa première : la confiance totale du sélectionneur
Le poste de gardien, souvent figé, s’ouvre pour une soirée particulière. Lucas Chevalier, dont les performances récentes avaient soulevé quelques interrogations, se trouve propulsé en première ligne.
Deschamps remet les choses au clair, comme pour protéger son jeune portier et couper court aux doutes : « Des infos sur la compo ? Il y aura beaucoup de changements, c'est le moment de le faire. On est qualifiés, certains ont moins de temps de jeu. Lucas Chevalier, je n'ai pas la même analyse que vous sur ses difficultés. Demain il sera concerné ».
Une phrase qui sonne comme un signe fort : Chevalier aura sa chance et devra la saisir dès demain.
Getty Images SportEkitike frappe à la porte des titulaires : une ascension qui intrigue
Hugo Ekitike, lui, avance masqué mais avance vite. Son entrée contre l’Ukraine a marqué les esprits et Deschamps ne s’en cache pas.
Le sélectionneur s’enflamme rarement, mais les mots choisis disent beaucoup : « Il a fait une très, très bonne entrée (contre l'Ukraine). Un peu moins de 30 minutes. C'est bien. Tant mieux. C'est son mérite. (…) Il a fait une entrée tonitruante. Il a marqué en plus. Il est heureux, il est très bien, il a envie de jouer. Ils ont tous intérêt à bonifier leur temps de jeu, lui ça a été le cas jeudi ».
Ekitike n’en est qu’au début, mais l’enthousiasme du staff laisse filtrer une impression : le garçon a ouvert une porte, peut-être plus grande que prévu.
Getty Images SportZaïre-Emery revient avec un moral rechargé
Warren Zaïre-Emery, lui, suit une trajectoire différente. Quelques semaines en Espoirs puis un retour au PSG ont remis de l’ordre dans ses sensations. Convoqué en A pour cette trêve de novembre, le titi parisien a fait son entrée en jeu contre l’Ukraine.
Deschamps apprécie ce passage dans une sélection parallèle, sans dramatiser la démarche : « Ça lui a fait du bien (de retourner avec les Espoirs), il a retrouvé du plaisir. Il ne faut pas que ce soit une punition. (…) Il en avait envie ».
Le jeune parisien figure dans le groupe et semble déjà prêt à retrouver ses responsabilités.
AFPHernandez et Digne, un duel qui dure et ne cesse de surprendre
Le poste de latéral gauche continue de susciter des débats. Theo Hernandez et Lucas Digne se partagent les matchs depuis septembre. Deux profils différents, deux façons d’occuper le couloir, deux arguments solides.
Deschamps refuse de créer une hiérarchie définitive : « Il y a une alternance depuis septembre entre Lucas Digne et Theo Hernandez. Ils sont proches l'un de l'autre, avec des profils différents. Je ne vais pas me plaindre, au contraire. On verra au mois de mars ».
Une concurrence saine, mais une concurrence réelle.
Getty ImagesMbappé déjà renvoyé à Madrid : aucune prise de risque
L’absence de Kylian Mbappé, toujours gêné à la cheville, a déclenché plusieurs interprétations. Deschamps balaie tout ça d’un revers verbal, rappelant la logique médicale : « Kylian a toujours une inflammation à sa cheville. Je l'ai remis à la disposition du Real, son staff décidera ce qu'ils ont à faire. Il n'y avait aucun risque à prendre (…) Il est remis à disposition de son club ».
Pas de stratégie cachée. Pas de conflit. Juste du bon sens.
AFPAkliouche progresse en silence mais progresse vraiment
Maghnes Akliouche intrigue depuis plusieurs mois. Son talent délié s’accompagne d’une personnalité discrète, presque effacée.
Deschamps explique le profil du joueur avec bienveillance : « Il a un caractère timide, introverti. Il connaît mieux l'environnement, ça lui permet d'être plus à l'aise (…) Le plus important, c'est le terrain ».
Le sélectionneur apprécie ses dernières apparitions et retient avant tout son impact réel en match.
Getty Images SportCherki continue d’apprendre : une adaptation encore en chantier
Rayan Cherki, passé de Lyon à Manchester City, avance sur une ligne plus irrégulière. Le technicien français refuse toute comparaison simpliste entre son rôle en club et en sélection :
« Une différence entre le Cherki de City et le Cherki des Bleus ? Rayan, c'est Rayan. Vous dites qu'il a épuré son jeu à Manchester ? Il a une adaptation là-bas dans un rôle qui n'est pas celui qu'il a eu jeudi. Il a une qualité technique au-dessus de la moyenne. Il y a des choses à améliorer par rapport à ce qu'il a fait jeudi. Il dépend aussi d'un collectif. Son positionnement était un peu trop bas sur ce match. Il y a beaucoup de concurrence à Manchester, son temps de jeu est réduit. Il a fait cette heure de jeu. Il va être concerné par le match de demain. Lui aussi aura besoin de temps, comme tout le monde ».
Le message est clair : du talent, beaucoup, mais encore du travail.
AFPAucun blessé supplémentaire : un groupe fatigué mais compétitif
Le long déplacement et la proximité des rencontres ont alourdi les jambes, mais Deschamps rassure : « Les 22 qui sont là seront concernés par la séance ce soir. Pas de chose qui soit rédhibitoire pour aucun joueur ».
Tout le monde reste disponible, même si la fatigue s’installe après le match contre l’Ukraine.