C’est un petit événement à Rennes. En remportant le titre de champion de France U19 la saison dernière, le club breton s’est qualifié automatiquement pour la Youth League. Une première pour le SRFC dans la Ligue des champions des jeunes.
Les espoirs du Stade Rennais vont démarrer leur campagne européenne ce mercredi (17h), à La Piverdière, contre les Serbes du FK Brodarac. Le premier test d’une génération qui a tout raflé ces deux dernières années, remportant le titre national U19 contre Montpellier (4-0), mais aussi U17 la saison précédente face à Toulouse (2-0). Landry Chauvin, qui était le directeur du centre de formation rennais jusqu’à cet été, a vu cette génération grandir. Il la décrypte pour Goal.
"Ils ont les qualités pour faire carrière"
"C'est une génération sur trois années d'âge. Le titre U17 a été acquis par les 2001 et 2002. Et pour le titre U19, il fallait rajouter les 2000. La base des 2001, c'est Gboho, Da Cunha, Truffert, Doucouré ou encore Waflart. Ce sont essentiellement eux qui ont remporté les deux titres, et pourtant au club c’est l’une des générations les moins fournies en nombre. Chez les 2002, on peut citer Camavinga, Soppy et Rutter, mais au final il n’y a que Rutter qui a remporté les deux finales."

Au moment de la finale U19, Eduardo Camavinga, qui s'est révélé avec le groupe professionnel, venait de remporter la Coupe de France. Et même s'il est inscrit en Youth League, il y a de fortes chances qu'il ne soit pas de l'aventure. Un cas à part au sein d'une promotion où rares sont les joueurs à avoir déjà évolué en équipe une.
"À part Camavinga, aucun n'a franchi le pas encore. Ils s'entraînent pour la plupart avec l'équipe première. Mais ce sont des garçons qui ont besoin de maturer. Certains me font penser à Brahimi qui a eu besoin d'un peu plus de temps, mais ils ont les qualités pour faire carrière", explique Chauvin, qui ajoute : "Dès qu'on signe pro, on voudrait qu'on nous donne notre chance très vite. Mais ça prend parfois plus de temps. Cette Youth League, ça peut être un révélateur, mais ce ne sera l'accomplissement que s’ils passent les premiers tours. (...) Montrez que vous n'avez plus rien à faire à ce niveau-là, c'est le message que j'aimerais leur faire passer."
Trouillet, le grand absent
Plusieurs espoirs rennais ont signé pro comme Yann Gboho, Sacha Boey, Lucas Da Cunha, Brandon Soppy ou encore Georginio Rutter. Mais d'autres restent dans l'attente : "Ça va venir, comme pour le petit Truffert qui, pour moi, est un Romain Danzé dans le style. C’est un couteau suisse capable de jouer sur tout le côté gauche. Il progresse aussi en sélection avec l’équipe de France U18 de Jean-Luc Vannuchi. Il va faire carrière, c'est une évidence."
Dans cette Youth League, Rennes devra par contre faire sans Alexis Trouillet [2000]. Le milieu de terrain ne figure pas dans la liste dévoilée par l'UEFA qui ne compte que 5 joueurs nés en 2000 : Kerouedan, Assignon, Omari, Picouleau et Boey. "Trouillet, c'est le plus doué très honnêtement, mais il n'est pas là", constate Landry Chauvin. "Un choix non-sportif", selon une source proche du club qui précise que le joueur, après avoir fini par signer son avenant, souhaitait quitter son club formateur cet été.
L'attaquant Arnaud Tattevin et le milieu Malamine Doumbouya ne sont pas inscrits non plus. Mais le groupe garderait son caractère et sa bonne humeur. Le tout sous la houlette de Romain Ferrier (43 ans), épaulé par Pierre-Emmanuel Bourdeau, l'actuel entraîneur des U19. Un technicien qui "a tout pour réussir et dont le discours passe bien auprès des jeunes", selon Chauvin. Le chef de route d’une équipe prometteuse qui sera complétée par d'autres joueurs d'avenir, comme Noah Françoise (2003) par exemple.
