Au PSG, Messi, Neymar et Mbappé ont l’art de résoudre beaucoup de problèmes sur le terrain. Eblouissants depuis le début de saison, leurs fulgurances étourdissent, obnubilent au point de masquer les défauts assez nombreux de cette formation parisienne.
Trois gros arbres qui cachent une forêt située juste derrière eux au milieu de terrain. Un secteur dont les performances s’essoufflent depuis l’avant Coupe du monde. Verratti, qui sera absent face à Rennes, y a perdu en influence, Vitinha combine moins bien avec ses partenaires et n’a plus le même allant offensif et Fabian Ruiz ne retrouve pas la dynamique qui était la sienne avant sa blessure à Turin (le 2 novembre).
Peu de rendement sur le plan offensif
En regardant les statistiques des milieux, il y a de quoi se faire peur. Si l’on ajoute Carlos Soler (4 bus et 1 passe décisive) et Ismaël Gharbi (1 passe décisive), les joueurs qui composent l’entrejeu parisien sont décisifs toutes les 614 minutes. Le ratio est déjà faible et prend encore une autre tournure si l’on enlève les deux éléments cités précédemment qui occupent plus régulièrement une place au sein du trio offensif (décisifs toutes les 1113 minutes).
Si l’on ajoute à cela que Danilo Pereira a marqué son seul but de la saison alors qu’il jouait défenseur central (face à Lorient le 6 novembre, 2-1) et que Renato Sanches, qui est régulièrement blessé, a inscrit deux buts, le bilan est famélique pour les milieux qui jouent le plus régulièrement.
Marco Verratti totalise une passe décisive, idem pour Fabian Ruiz quand Vitinha n’a ouvert aucun compteur. Et le nombre de tirs tentés par match (0,9 par Paris) est largement en dessous des standards des équipes comme le Real Madrid (1,5), Manchester City (1,9) ou Naples (1,9). Mais pour Christophe Galtier cela ne semble pourtant pas être un problème majeur. Avant le déplacement de dimanche face à Rennes, l’entraîneur parisien est revenu sur le rôle de ces milieux et les consignes tactiques qu’ils avaient.
« Sur un plan tactique, je leur demande d’être très présents dans la construction du jeu mais aussi très en soutien de nos attaquants pour donner des ballons, jouer sur la largeur et avoir du jeu combiné à l’intérieur, détaille le technicien parisien. Mais aussi d’être en équilibre pour essayer de gagner le ballon le plus rapidement possible, d’avoir une grosse réaction à la perte mais aussi de contrarier toutes les transitions offensives que l’on pourrait avoir face à des adversaires qui sont regroupés.
Toujours en recherche d’équilibre
Couvrir Mbappé, Neymar et Messi, ainsi que les montées des latéraux qu’il veut très offensif. Le travail des milieux parisiens pourrait donc se résumer « à donner ce fameux équilibre », selon Galtier.
Comme l’entraîneur du Paris Saint-Germain, Emmanuel Petit, que nous avons interrogé, ne voit pas forcément de problème à ce que les milieux parisiens n’aient pas de statistiques offensives et estime que le rôle des milieux parisiens est d’apporter aux trois stars assez de sécurité pour qu’ils puissent se concentrer sur l’aspect offensif.
Mais Paris manque de milieu de terrain qui ont une vraie dimension physique. Danilo Pereira a le profil mais dépanne régulièrement en défense, tout comme Renato Sanches, trop souvent blessé. « A chaque fois que le PSG rencontre une équipe lambda qui leur rentre dedans, ils ont de grosses difficultés au milieu », constate le champion du monde 1998 et consultant RMC Sports.
Que ce soit contre Lens, Benfica ou Turin, entre autres, Paris a irrémédiablement pris l’eau dès que son entrejeu s’est retrouvé sous pression. Contre les Italiens, les pertes de balle de Verratti, Vitinha ou de Renato Sanches ont à chaque fois amené une occasion chaude et un but.
« Je trouve que depuis trop longtemps, le PSG se trompe dans les profils au milieu de terrain. Je ne remets pas en question la qualité des joueurs mais je dis simplement qu’avec ce trident offensif, les profils ne sont pas les bons, explique l’ex-milieu de terrain international. Il faut avoir un milieu de terrain costaud dans sa dimension physique, sa faculté à manier le ballon mais aussi sur le plan mental parce qu’on s’aperçoit que dès qu’ils sont sollicités, Paris concède beaucoup d’occasions, est souvent fébrile. »
Face à Rennes, Galtier espère que son équipe retrouvera de la justesse technique. Une notion sur laquelle il a bien insisté auprès de ses joueurs ces derniers jours. Il faudra au moins ça pour contrecarrer les hommes de Bruno Genesio.


