Mauricio Pochettino PSG-StrasbourgGetty Images

OM-PSG : Mauricio Pochettino, un style en questions

Si l'on se contente de regarder les chiffres et les classements, le début de saison du PSG donne une impression proche de la perfection. Le club de la capitale est en tête de la L1 avec 9 points d'avance sur Lens après seulement 10 journées (9 victoires et 1 défaite) mais aussi de son groupe de Ligue des champions avec trois longueurs d'avance sur City.

Et puis, il y a ce que l'on voit sur le terrain et qui se traduit dans les scores sur lesquels s'imposent Paris. Plus que l'absence de style, c'est un manque de maîtrise qui amène les hommes de Mauricio Pochettino à encaisser des buts dans quasiment tous leurs temps faibles, comme ce fut le cas mardi soir face à Leipzig ou encore face à Angers, Metz, Brest, Lyon et Bruges, notamment. Depuis le début de la saison, ce PSG a déjà encaissé 10 buts en Championnat, soit son plus haut total en dix ans de gouvernance QSI.

Comment expliquer ce démarrage difficile sur le plan défensif et le fait que cette équipe, aux capacités techniques immenses, ne contrôle plus grand-chose dans ces temps faibles ? Depuis le début de la saison, le technicien argentin répète que son équipe a « besoin de temps pour trouver les automatismes » ou encore qu'elle est « en construction ». Plusieurs questions restent en suspens : Quand ce PSG sera-t-il enfin consistant ? Quel visage entend lui donner son entraîneur ?

Ce qu'il avait promis...

Pour comprendre ce que les supporters et observateurs sont en droit d'attendre, il faut remonter aux premiers jours de l'année en cours. Trois jours après son intronisation, le 2 janvier, l'Argentin lançait une promesse presque oubliée. « Le style compte, nous avons des joueurs incroyables, des champions du monde, nous allons essayer de jouer un bon football et respecter l'esthétisme du jeu parce que il ne s'agit pas que de gagner, c'est gagner avec style ».

Au regard du mercato estival du PSG, les mots de Pochettino prennent encore un peu plus d'épaisseur. S'il avait déjà sous sa direction des joueurs de très haut calibre, Lionel Messi, Achraf Hakimi, Georginio Wijnaldum et Nuno Mendes sont venus garnir les rangs parisiens. Sans oublier Sergio Ramos, qui n'a toujours pas disputé la moindre minute avec son nouveau club et qui ne sera pas présent à Marseille ce dimanche.

Ce que l'on voit depuis sa prise de fonction

Pour le moment, la promesse n'a été tenue qu'en de rares moments. Ou par instants dans certaines rencontres. En Ligue 1, on citera seulement la victoire parisienne au Parc OL la saison passée. Mais pour voir le PSG dans ses meilleures dispositions, le match à Barcelone (4-1) ou les premières périodes du match quart de finale retour contre le Bayern Munich (0-1) et de la demi-finale aller contre City (1-2) sont encore dans les mémoires.

Sous Pochettino, il y a bien eu ces moments de grâce mais aussi quelques belles désillusions. A domicile : contre Monaco et Lille ou encore face à Barcelone puis lors de la seconde période de la demi-finale contre les Anglais de City. Quatre moments durant lesquels Paris a souvent peiné à créer du jeu et a parfois subi le jeu dans des proportions assez inattendues, sans jamais trouver un semblant de maîtrise.

Et ce début de saison semble être du même tonneau comme l'ont montré le premier match de C1 à Bruges, le déplacement à Rennes ou la réception de Leipzig. A cette liste viennent s'ajouter aussi quelques victoires au forceps face Brest, Metz ou Angers et qui renforcent cette impression que Paris ne contrôle que rarement son sujet.

Avoir la possession du ballon et user l'adversaire, subir et procéder en transition rapide, s'adapter au style de l'adversaire ? On ne sait pas vraiment et pour l'instant Paris donne surtout l'impression de s'en remettre à ses individualités mais aussi à quelques décisions arbitrales favorables comme face à Lyon ou Angers.

« Cela ne suffit pas d'avoir des grands joueurs. L'équipe qui gagnera la Ligue des Champions est celle qui aura le meilleur collectif », tonnait Marco Verratti devant les caméras de beINSports mardi, comme conscient de la performance en demi-teinte de son équipe. Idem pour Kylian Mbappé : « Je pense qu'il faut mieux jouer pour gagner plus sereinement ».

Son discours et son style

Lundi avant Leipzig, Mauricio Pochettino réaffirmait ce besoin de temps. Le lendemain après la victoire à l'arrachée des siens, il parlait à nouveau d' « une équipe en construction ». Interrogé la veille sur le style qu'il souhaitait donner, l'Argentin reconnaissait à demi-mot que le projet de jeu n'était pas encore totalement visible

« Il y a une idée, une méthodologie qui sont très claires. On sait que pour certains, c'est peut-être invisible mais nous on est très content de l'évolution de notre projet. Après il y a un contexte qui fait que cela met du temps à se voir », avait expliqué le coach parisien. Et d'ajouter : « regardez Sir Alex Ferguson, dans ses six premières années à Manchester United, il n'a pas gagné de titre et il est resté 25 ans à la tête de l'équipe. Avec le temps vous pourrez voir, on écrira même un livre (rires). »

A la veille de la rencontre face à l'OM, l'Argentin a, à nouveau, été questionné sur ce manque de maîtrise et le fait que son équipe a encaissé près de 10 buts en autant de journées de L1. « Le football est un sport dans lequel il faut mettre plus de buts que l'adversaire. Il y a des périodes de l'année dans lesquelles cet équilibre est difficile à trouver », expliquait alors Pochettino sans pour autant donner d'explications sur ce total élevé et tout en esquivant la question sur l'absence de maîtrise. « Dans l'idéal, on veut encaisser moins de buts et on travaille pour ça. On travaille aussi sur la cohésion de groupe et les victoires nous aident pour cela. »

Comment le vestiaire adhère à son discours ?

Les mots de Marco Verratti et Kylian Mbappé ne signifient en rien un désaccord avec son vestiaire. Avec ses joueurs, Pochettino a créé une relation solide et un dialogue permanent. Il prend des nouvelles régulières de chacun d'entre eux pour évoquer parfois des questions liées à la sphère privée, et plus régulièrement pour parler de leur forme morale ou physique.

Comme il l'expliquait par exemple pour Presnel Kimpembe avant la rencontre avant Leipzig ou comme en atteste l'anecdote qu'il racontait à propos d'Achraf Hakimi après la victoire face à Metz (2-1, le 22 septembre).

Pour le moment, l'absence d'une idée de jeu lisible par tous sur le terrain n'affecte en rien sa relation avec son vestiaire et il faut croire que ses protégés partagent l'idée que cette équipe est encore en construction. Reste à savoir jusqu'à quand.

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