Gerson, c’est le Brésil. Au cas où certains l’avaient oublié, le natif de l’État de Rio de Janeiro a effectué une petite piqûre de rappel face à Reims (1-0), dimanche soir en Ligue 1. Entré à la pause d’un match fermé et fermement ennuyeux, l’Auriverde a débloqué la situation avec un superbe geste, à base de passements de jambes et crochet supersonique : but. Encore un pour celui qui éclabousse le championnat de tout son talent en cette seconde partie de saison.
Un début d’hiver difficile pour Gerson
Il y a encore quelques mois, il aurait été difficile d’imaginer une telle trajectoire pour Gerson. Son début d’aventure marseillaise a certes été très prometteur, avec un but et une passe décisive en trois journées, mais - comme son équipe - le Brésilien a rapidement rencontré des difficultés. Notamment cet hiver, avec un match passé sur le banc à Lorient pour lui faire passer un message.
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"La Ligue 1, cest un championnat plus physique, avec plus de pressing, c'est différent du Brésil. Il doit se mettre au niveau du tempo qu'il y a ici", se justifiait alors son entraîneur Jorge Sampaoli. À cette époque-là, nombreux sont ceux qui remettaient en cause la place de titulaire indiscutable réservée par le coach à Gerson.
Lorient-Paris, le message de Sampaoli
Un match sur le banc, donc, puis 12 petites minutes de jeu lors du Classique face au Paris Saint-Germain. Jamais plaisant pour un compétiteur. Certains joueurs auraient pu se braquer, voire abandonner, mais pas le Brésilien. Pas son genre.
Getty ImagesEn début de saison, après un transfert à 20 millions d’euros en provenance de Flamengo, il n’a pas non plus abandonné lorsque Sampaoli l’a utilisé à de nombreux postes, sauf au sien. Performant partout, Gerson a surtout appris à s’adapter et à changer son positionnement en cours de match en fonction du système, soit l’un des fondements de la philosophie de son coach. Et ça a payé.
À quand remonte le déclic ?
Qu’il soit milieu gauche, milieu central, défensif ou offensif, relayeur (ce qu'il préfère, ndlr) ou encore… latéral, Gerson brille. Et le fait de voir Dimitri Payet si proche de lui sur le terrain n’est pas étranger à la chose. Les deux hommes parlent le même football, et cela s’est encore vu à Auguste-Delaune avec la passe décisive du Français pour le Brésilien. Alors, à quand remonte le déclic ?
Au message envoyé par Sampaoli face à Lorient puis Paris. Gerson l’a reçu cinq sur cinq, et il y a répondu avec une passe décisive contre Nice (1-1) quelques jours plus tard. Rajoutez à cela ses buts face à Nantes (1-0) et Brest (1-2) ou encore sa performance XXL contre Angers (5-2), et vous y verrez une belle fin d’hiver pour le Brésilien, qui a décidé d’être encore meilleur au printemps.
Sa meilleure saison au niveau des statistiques
Comment ? En étant décisif à chaque match, d’une part : but à Brest (4-1), passe décisive contre Nice (2-1), Saint-Etienne (4-2), Nantes (3-2) et ce petit tour de magie à Reims hier. Et surtout, en affichant une incroyable sérénité ballon au pied. Gerson ne panique jamais, réalise presque toujours les bons choix et bonifie chaque ballon.
Getty"On travaille toujours pour évoluer dans le bon sens. Je sais que je suis dans une bonne phase actuellement, mais je dois rester concentré. Il faut que je continue à travailler pour m'améliorer encore plus", a déclaré le Brésilien après la victoire à Reims.
"Ici, je me sens comme à la maison"
La protection de balle qui ralentit le jeu, c’est fini. Gerson joue efficace, mais sait aussi temporiser lorsqu’il le faut. Un véritable joueur complet, qui réalise la meilleure saison de sa carrière sur le plan des statistiques, avec 7 buts et 9 passes décisives en 42 matchs. L’exercice pourrait être encore plus beau avec un trophée, et le Brésilien sera bien évidemment titulaire sur la pelouse du Feyenoord jeudi pour faire un premier pas vers la finale de Ligue Europa Conférence.
Une belle fin d’exercice attend l’OM et Gerson. Et peu importe sa finalité, on pourra dire que la première saison du Brésilien à Marseille aura été une franche réussite. En attendant la deuxième, car l’intéressé n’a pas (du tout) envie d’aller voir ailleurs : "Ici, je me sens comme à la maison, ma famille est heureuse. Au club, avec mes coéquipiers, je suis heureux." Les supporters aussi, et pas qu’un peu.
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