Andersen Dubois LopesGetty Images

OL - Sylvinho, décryptage d’un colossal échec

La défaite dans le derby contre Saint-Étienne (0-1) aura donc été fatale à Sylvinho. Incapable de se réinventer et adepte d’un jeu assez frileux, l’entraîneur brésilien avait pourtant bénéficié d’un rebond à Leipzig en Ligue des champions, même si le résultat (2-0) masque le contenu. Trop c’est trop, Jean-Michel Aulas, appuyé par Juninho, a donc décidé de se séparer du technicien de 45 ans qui vivait sa première aventure en tant que numéro un. Voici ce qui n’a pas fonctionné du côté de l’OL pour en arriver là.

Une profonde crise de résultats

Les deux premières journées de Ligue 1 avaient laissé entrevoir un visage conquérant et réaliste de la part de l’OL avec notamment le 6-0 infligé à Angers. Cependant, les Lyonnais se sont rapidement crispés au point de perdre le fil de leurs intentions. La défaite à Montpellier a montré dès le mois d’août que les Gones pouvaient être sans solution quand l’adversité monte en intensité.  Le succès à Leipzig n'aura été qu'un leurre en Ligue des champions, masquant les difficultés au quotidien de Tousart et des siens en championnat.

Cela fait désormais sept rencontres de suite que l’OL n’a plus gagné en Ligue 1, avec des défaites marquantes contre le PSG et Nantes. Lyon ne compte que neuf points après neuf matches de Ligue 1, son plus faible total à ce stade de la compétition depuis 1995/96. À l’époque, Guy Stéphan avait lui aussi dû faire ses valises.

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Des intentions offensives sans conviction

Avec Moussa Dembélé, Memphis Depay, Martin Terrier, Bertrand Traoré, Jeff Reine-Adelaïde et Maxwel Cornet, l’OL possède un certain potentiel offensif, capable de faire mal à ses adversaires à l’image du 6-0 contre le SCO. Sur le terrain, ce fut beaucoup plus compliqué à mettre en œuvre. Les intentions du mois d’août ont laissé place à une certaine frilosité en septembre avant le néant de Geoffroy-Guichard, en octobre. Déjà muet contre Nantes, l’Olympique lyonnais a enchaîné deux rencontres sans inscrire le moindre but : une première depuis décembre 2015. 

Au-delà des statistiques, c’est surtout l’impression d’une équipe incapable de déstabiliser les blocs adverses qui ressort. Le manque de créativité, de spontanéité et d’audace ont fait de l’OL une équipe totalement stérile, obligeant les individualités fortes (Depay, Aouar) à repartir en solitaire. "Après les deux premières journées, j'avais prévenu que le chemin serait long", indiquait le Brésilien après la défaite face au PSG. Il semble que la voie empruntée était définitivement la mauvaise. 

Des choix qui interpellent 

Sylvinho promettait lors de son arrivée de partir sur une base toujours composée de quatre défenseurs, lui permettant derrière de développer ses idées. "J'ai besoin d'adapter mes tactiques à mes nécessités mais également à l'adversaire. On peut jouer en 4-3-3, 4-2-3-1 ou 4-4-2, ce qui est sur c'est qu'on aura toujours une ligne de 4." Rapidement, l’ancien adjoint de Tite est revenu sur ses principes pour basculer sur une défense à cinq, ce qui lui a peu réussi.

Au niveau des choix individuels, mettre sur le banc Moussa Dembélé, le meilleur buteur du club et Jeff Reine-Adelaïde, recrue la plus chère de l’histoire de l’OL, n’ont pas aidé Sylvinho à se rapprocher de son vestiaire. On a d'ailleurs écrit que le technicien auriverde était isolé de son groupe avant le succçs à Leipzig. Interrogé dans l'Équipe, Cris estime par ailleurs que ce sont les joueurs qui doivent désormais prendre leurs responsabilités. "La réaction doit venir d'eux, de leur état d'esprit." Un message qui permet de recentrer le débat : avec un tel effectif. L'OL ne peut pas se permettre d'être là où il est.

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