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Nice, Hicham Boudaoui : "Avec Galtier, on ne se fixe pas de limites"

Lundi soir, en clôture des 8es de finale de la Coupe de France, l’OGC Nice rend visite au PSG (à 21h15). Une belle affiche et à laquelle devrait très certainement prendre part Hicham Boudaoui. Le milieu de terrain algérien fait partie des hommes forts du Gym cette saison. A 22 ans, deux ans après son arrivée au club, il s’est rendu incontournable en multipliant les bonnes prestations. Que ça soit comme milieu excentré ou en tant que relayeur. Et son ascension fulgurante coïncide avec celle que connait l’équipe azuréenne.

Avant ce déplacement au Parc, Boudaoui s’est confié à Goal. Le Fennec n’a éludé aucun sujet. Il est revenu sur son évolution à Nice, de ses débuts sous les ordres de Patrick Vieira jusqu’à son explosion sous la houlette de Christophe Galtier. Il évoque les progrès accomplis, mais aussi ceux qu’il souhaite encore réaliser. Sur le plan personnel, et aussi au niveau collectif avec les Aiglons. L’ancien de Paradou s’attarde également sur la vie de groupe du côté de l’Allianz Riviera, ainsi que sur la relation privilégiée qu’il a avec son coach. Enfin, sans prétention aucune, il se projette sur la Coupe du Monde au Qatar qu’il rêve de pouvoir disputer avec sa sélection algérienne.

Vous en êtes à votre troisième saison à l’OGC Nice, comment vous sentez-vous aujourd’hui au sein de ce groupe ?

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Hicham Boudaoui : Je m’y sens très bien. Parfaitement à l’aise. Comme si c’était chez moi. Le même ressenti que j’avais à Paradou. Nice est devenu pour moi une sorte de deuxième famille.

Depuis votre arrivée d’Algérie, vous avez connu une progression rectiligne, est ce que vous mesurez aujourd’hui le chemin parcouru ? Ou, vous ne regardez pas trop dans le rétro pour le moment ?

A dire vrai, je n’ai pas pour habitude de me retourner. Depuis que je suis à Nice, j’essaye surtout de regarder de l’avant et voir ce que je peux encore accomplir. Ce que je veux et ce que j’aime c’est de continuer à progresser. C’est pourquoi je ne me focalise pas trop sur ce qui a déjà été fait, mais sur ce que je dois faire.

« Ma timidité s’arrête au moment où j’entre sur le terrain »

Vous êtes connu pour être quelqu’un de réservé, de timide. Avez-vous dû forcer votre caractère pour vous imposer dans ce championnat exigeant ou tout est venu naturellement avec le temps grâce à ce que vous montriez sur le terrain ?

Je suis réservé oui, mais uniquement en dehors des terrains. Sur le terrain, je me transforme et je deviens quelqu’un de plus expansif. Car c’est là où j’aime être. Donc non, je n’ai pas eu de souci pour m’affirmer vu que ma timidité s’arrête au moment où j’entre sur le rectangle vert.

La présence de Youcef Atal vous a-t-elle aidé au début ? A-t-il été un repère et un guide durant ces premiers mois en France ?

Effectivement, Youcef a été d’une grande aide lors de mes premiers pas en France. C’était ma première expérience en Europe, j’ai rencontré des difficultés et lui m’a aidé pour les affronter. Et il a contribué à mon intégration rapide à l’équipe.

Vous sentez-vous aujourd’hui comme un joueur important au sein de cette équipe ? Sentez-vous des responsabilités différentes à celles que vous aviez lors des précédentes saisons ?

Oui, je les ressens mais de manière positive. Ce sont des responsabilités qui me transcendent et me poussent à donner le meilleur de moi-même sur le terrain. Au lieu de m’inhiber, elles me motivent afin de répondre présent à chaque fois que je suis sur le terrain et rendre la confiance que le coach m’accorde. Avant, j’avais peut-être plus en tête de devoir prouver, mais là je suis plus concentré sur le fait de pouvoir être d’un grand apport à mon équipe le week-end venu.

Nice gagne presque 70% de ses matches lorsque vous êtes présent, contre 44% seulement quand vous ne l’êtes pas. Qu’est-ce que ce chiffre vous inspire ?

Je ne connaissais pas cette statistique. Elle est flatteuse, mais en vérité, je ne regarde pas trop les chiffres. Et je ne me détache pas de l’équipe. On fait tous partie d’un collectif. Quand je ne suis pas là et que Nice perd, moi aussi je perds. Et s’ils gagnent en mon absence, je suis tout aussi heureux que si j’avais joué. On est un groupe et avec des objectifs communs.

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« Galtier m’a aidé à avoir confiance en mon jeu »

Depuis votre arrivée à Nice, vous avez connu trois coaches différents. Qu’est-ce que Christophe Galtier vous apporte de différent par rapport à ses prédécesseurs ?

Il y a beaucoup de choses. Déjà personnellement, il m’a autant aidé dans mon jeu qu’au niveau mental. Par exemple, dans la transition défense-attaque, j’ai beaucoup appris avec lui. Il m’a aidé aussi à avoir plus confiance en mon jeu. Tactiquement aussi. J’avais déjà commencé à progresser dans ce domaine sous les ordres de Patrick Vieira, puis avec Adrian Ursea, et là avec Galtier j’ai encore franchi un palier dans ce domaine.

On sent aussi qu’avec Galtier, il y a un lien humain qui est capital. Est-ce que vous confirmez cette impression ?

Oui tout à fait. Je l’ai constaté personnellement dès la présaison. A ce moment-là, je n’étais pas au mieux. J’avais quelques soucis personnels et lui a su tenir le bon discours avec moi. Il m’a donné la confiance nécessaire pour rebondir et retrouver mon meilleur niveau. Et cela s’est vérifié sur le terrain dès les premiers matches sous ses ordres.

Sa confiance envers vous se traduit aussi à travers votre utilisation sur le terrain. Vous n’êtes pas cantonné à un seul rôle. Tantôt on vous voit dans l’entrejeu, tantôt sur le côté. Cette polyvalence vous l’avez toujours eue, ou est-ce quelque chose qui a été travaillée depuis votre arrivée à Nice ?

Je pense que ça vient de ma formation. Quand j’étais jeune, je jouais comme attaquant. Ensuite, quand j’ai intégré l’Académie de Paradou, j’ai évolué à de nombreux postes différents. Même en tant que défenseur central. Et ici à Nice, j’ai varié entre ailier et milieu de terrain et cela s’est fait naturellement. Je n’ai eu aucune difficulté à changer de registre même si mon poste de prédilection reste au milieu de terrain. J’avais déjà des bases et des repères.

Galtier a été récemment très élogieux à votre égard, en soulignant vos progrès. En l’écoutant, on a l’impression qu’aujourd’hui, à 22 ans, il y a une certaine maturité tactique chez vous ?

Ça fait plaisir d’entendre ce genre de propos de la part du coach. Cela donne envie de continuer en ce sens. Mais moi j’ambitionne toujours de faire mieux et progresser dans tous les domaines afin de devenir un joueur plus complet. Mon ambition est de continuer à m’améliorer.

L’aspect tactique, est-ce justement le domaine où vous pensez-vous avoir le plus progressé depuis votre arrivée de l’Algérie ?

Oui, tout à fait. A Paradou, j’ai beaucoup appris au niveau technique. Physiquement aussi, même s’il restait du travail à faire. Mais c’est sûr que tactiquement c’est là où j’ai le plus progressé depuis que je suis à Nice.

Et dans quel domaine vous pensez avoir la plus grande marge de progression ? Être plus efficace dans le dernier tiers du terrain ?

C’est vrai, j’aimerais bien être plus efficace dans les 30 derniers mètres. Je me concentre actuellement pour être plus performant dans la finition. Petit à petit, ça viendra.

« Cette saison, on veut toujours gagner »

Nice est aujourd’hui 2e au classement de la Ligue 1. Il y a un an à pareille époque, vous étiez 12e. Comment cette équipe s’est transformée jusqu’à devenir l’une des plus performantes de ce championnat ?

Je dirais que c’est parce qu’aujourd’hui on a tous un objectif commun et on essaye d’y arriver. On veut réussir quelque chose de grand cette saison. Et notre coach y a contribué aussi. Il nous a donné la confiance nécessaire et la conviction qu’on peut rivaliser avec les équipes du haut de tableau. Et on travaille tous très bien. Il y a eu un déclic qui fait que même un match nul ne nous contente pas. On veut toujours gagner. Même à l’entrainement, ça se ressent.

Le coach Galtier, vous a-t-il apporté cet esprit de la gagne ?

Effectivement. Avec lui, à chaque fois qu’on pénètre le terrain, notre seule motivation est de gagner. Quel que soit l’adversaire. Il a apporté cette mentalité de compétiteur en plus de toutes ses compétences de technicien et ça nous fait beaucoup de bien. On ne se fixe plus pas de limites.

Et l’ambition aujourd’hui, c’est quoi ? Essayez de garder cette place sur le podium jusqu’au bout ?

Forcément, en tant que compétiteur, quand on est à cette place (2e), on ne veut pas y descendre. Mais si nous en sommes là aujourd’hui, ce n’est pas en ayant clamé que nous voulions finir à telle ou telle place mais parce que nous avons travaillé très dur chaque jour. Donc on va continuer de le faire, se battre jusqu’à la dernière journée pour finir le plus haut possible.

Jouer la Ligue des Champions avec Nice, est-ce un rêve ?

Naturellement. Car c’est le gratin du football européen et la plus belle des compétitions qui existe. Et le faire avec Nice, le club dans lequel je suis depuis trois ans et après avoir franchi beaucoup d’étapes, serait encore plus gratifiant. Entendre la musique de la Ligue des Champions ici à l’Allianz Riviera devant nos supporters serait magnifique. Maintenant, il reste beaucoup de travail à faire pour pouvoir la jouer. On n’y est pas encore.

Hicham Boudaoui Kylian Mbappe Nice Ligue 1Getty

« Face au PSG, il faudra qu’on joue notre jeu »

Lundi, il y aura déjà un match qui aura des allures de C1, contre le PSG en Coupe de France ? Avec quel état d’esprit abordez-vous ce match de gala ?

On se dit juste qu’il faut qu’on joue notre jeu et dans la lignée de ce qu’on a fait jusque-là. Comme on le fait à chaque match. Il ne faut pas se mettre de pression inutile. On doit rester fidèles à nos principes et à ce qu’on sait faire. De plus, c’est un match de Coupe. Si tu perds, t’es éliminé, alors tu ne peux rester observateur. Il faut qu’on soit bien concentrés.

Sur le plan personnel, vous vous projetez déjà sur la suite ? Vous vous fixez des paliers à franchir dans votre carrière ?

Non, moi aujourd’hui, ce que je veux c’est de continuer à progresser. C’est ma seule préoccupation. Pour le reste, je vis au jour le jour. Je ne me mets pas de pression. Se dire qu’à tel âge, je dois franchir telle étape, non, car ce sont des choses qu’on ne contrôle pas. C’est ce que Dieu nous réserve. On ne peut pas savoir à l’avance. En revanche, on peut se focaliser sur ce qu’on fait aujourd’hui et le travail qu’on doit faire pour s’améliorer.

Dans 9 mois, il y a la Coupe du Monde au Qatar. Vous avez déjà participé à un grand tournoi avec l’Algérie, à savoir la CAN 2019. Est-ce un objectif personnel de prendre à ce grand évènement, une obsession ?

La Coupe du Monde avec l’Algérie, il n’y a rien de plus beau. Je souhaite y être, bien sûr. Participer au Mondial avec son pays, ça fait rêver tout le monde. J’ai donc cette envie et je vais travailler dans cette optique.

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