Sur le marché des transferts, la dynamique passe quelque peu inaperçue. Depuis deux ans de plus en plus de joueurs français s’engagent, en formation ou post formation (à l'image de Warren Bondo l’an passé), en Italie. Comment expliquer que les clubs transalpins viennent de plus en plus tôt et sur des terrains loin du grand public faire leur marché ?
C’est d’abord une question de profil de joueur recherché pour combler les manques d’une formation très tactique et moins basée sur les qualités individuelles. « La morphologie des jeunes est différente en France. Tout comme les qualités physiques, de puissance et techniques aussi, qu’il n’y a pas en Italie. Les joueurs sont recrutés tôt car les formations veulent trouver le bon mix entre leurs qualités intrinsèques et la culture de jeu locale », explique l’agent Fabio Sommella qui s’est spécialisé dans les signatures de prospects tricolores dans son pays natal.
D'Andrézieux à la banlieue parisienne, les scouts écument les terrains
Pour repérer leurs cibles, les clubs italiens s’appuient sur des comptes rendus vidéos qui leur permettent de se faire un premier avis avant d’envoyer un scout pour effectuer des observations régulières. Avec une zone de prédilection : la région parisienne. Dans leur viseur, on ne retrouve que des joueurs en formation ou en post-formation.
L’été dernier, par exemple, Yvan Koudia Maye (2006) a quitté les équipes jeunes du PFC pour rejoindre l’Inter Milan, où Issiaka Kamate (2004), originaire de Montfermeil et arrivé en 2021, fait la reprise avec l’équipe première. Parme est venu piocher à Sarcelles et à Aulnay, en faisant signer Bernardo Conde (2006) et Abousalam Konaté (2006). Et pour cette saison, le club de Gianluigi Buffon a récidivé en recrutant un 2007.
Monza est récemment sortie des sentiers battus pour aller recruter sur les terrains de la banlieue lyonnaise à Andrézieu-Bouthéon. L’équipe, connue pour son lien avec Silvio Berlusconi, un jeune attaquant nommé Nathan Fernandes et qui évoluait la saison dernière en R1, où il marqué plus d’une trentaine de buts.
Un contrat pro plus facile à décrocher ?
« Quand ils arrivent en Italie, les joueurs ne paraphent pas un contrat aspirant ou stagiaire. Ils signent professionnel ou ont la perspective de signer pro dans les mois qui suivent. Et ça, ça donne du crédit et de la force aux formations de Serie A », décrypte Teddy Pessot, agent FIFA, qui a effectué l’an passé les transferts d’Henri Camara (Atalanta Bergame) et d’Adam Gueddar (Lecce) qui évoluaient chez les jeunes à Amiens. Tout comme
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Si ces éléments arrivent tôt, il y a d’abord une raison économique bien connue d’un marché que le trading a chamboulé au cours de la dernière décennie : plus le joueur est repéré tôt, moins il coûte cher. Même si beaucoup de ses prospects sont loin d’être considérés comme le haut du panier.
